Archive for avril, 2012

Marduk – Serpent Sermon

En l’espace de 22 ans et de 12 albums, Morgan est parvenu à faire de Marduk une référence en matière de Black Metal, et rares sont les groupes pouvant se targuer d’un tel parcours. Certes, sur une carrière aussi longue, Marduk aura eu quelques « passages à vide » et n’aura pas été épargné par les changements de line-up (le plus frappant restant le départ de Legion après la sortie de World Funeral), mais tous ces changements auront été maîtrisés de main de maître, le combo revenant toujours plus fort, plus solide. Mieux encore : depuis l’arrivée de Mortuus, le groupe a retrouvé un second souffle et aligne les sorties de qualité. Certes, Wormwood était légèrement en retrait par rapport aux deux monstres que sont Plague Angel et Rom 5:12, mais la qualité était toujours au rendez-vous. Iron Dawn, l’ep précédent, avait enfoncé le clou avec trois morceaux des plus réussis, mais le groupe annonçait que l’album serait différent… Trêve de bavardages, entrons dans le vif du sujet et dévoilons ce que vaut ce Serpent Sermon.

La première écoute s’est révélée plus agréable et plus encourageante que celle de Wormwood. Dès le premier morceau, Morgan et ses troupes lancent l’assaut avec un titre éponyme virulent et efficace en diable, directement suivi par un « Messianic Pestilence » dévastateur. Le ton est donné, Marduk ne compte pas faire de prisonnier. Toutefois, et nous ne pouvons que saluer la démarche, Serpent Sermon ne se borne pas à une avalanche de blast ininterrompu, loin de là. Que ce soit dans les parties rapides ou sur les morceaux plus lents, Marduk maîtrise son sujet et varie le tempo pour éviter toute lassitude. Mieux encore : là où certains titres mid-tempo de Wormwood pouvaient sembler poussifs, ceux de Serpent Sermon (« Temple Of Decay » plus particulièrement) s’avèrent bien plus réussis. Tout compte fait, mis à part un « M.A.M.M.O.N. » légèrement moins captivant, Serpent Sermon comporte son lot de morceaux efficaces qui devraient ravir tout fan du groupe.

Sans pour autant atteindre le niveau d’excellence d’un Plague Angel ou d’un Rom 5:12 (1), Marduk nous livre ici un album solide qui renforce encore un peu plus son statut. La « déception » Wormwood est bel et bien oubliée, la bande à Morgan est de retour et a frappé fort.

[8/10] Mister Patate

Site officiel : www.marduk.nu
Myspace officiel : www.myspace.com/truemarduk

Century Media Records – 2012
Tracklist 1. Serpent Sermon 2. Messianic Pestilence 3. Souls for Belial 4. Into Second Death 5. Temple of Decay 6. Damnation's Gold 7. Hail Mary (Piss-Soaked Genuflexion) 8. M.A.M.M.O.N 9. Gospel of the Worm 10. World of Blades

(1) je n’entrerai pas dans la comparaison avec les albums sortis avant l’arrivée de Mortuus, je me contenterai ici de comparer sur une base « comparable ».

Impiety – Ravage And Conquer

Après un « album » composé d’une seule longue plage qui n’avait pas reçu un accueil particulièrement chaleureux de la part de mon confrère qui s’était chargé de la chronique, les furieux d’Impiety reviennent à l’assaut avec un nouvel album sous le bras, un vrai album, avec plusieurs pistes et une seule envie : nous en mettre plein la gueule avec leur Black-Thrash de la jungle.

Les fans ne risquent pas vraiment d’être désarçonnés. En effet, Impiety reprend là où il s’était arrêté avec Terroreign (Apocalyptic Armageddon Command). Ne vous attendez donc pas à la moindre révolution à ce niveau mais bien à un nouvel assaut de riffs et de blasts made in Asia… mais attendait-on vraiment une évolution de leur part ? Impiety est parvenu à se faire une place bien au chaud au fil des sorties, et sa seule « expérimentation » n’avait pas vraiment fait l’unanimité. On signalera tout au plus un peu plus de variations au niveau rythmique, rien d’effarant, certes, mais ça casse tout de même la monotonie du blast continu.

Ce retour à la recette bien éprouvée ravira donc les amateurs du genre, et la petite reprise de Bathory en fin d’album vient clôturer en beauté cette nouvelle offrande. Les fans apprécieront, les détracteurs ne risquent pas de changer d’avis de sitôt et souligneront que le groupe a davantage d’inspiration au niveau de ses artworks qu’au niveau de ses compositions.

[7,5/10] Mister Patate

Site officiel : www.mightyimpiety.com
Myspace officiel : www.myspace.com/impietyofficial

Pulverised Records – 2012
Tracklist 1. Revelation Decimation 2. Ravage & Conquer 3. Weaponized 4. The Scourge Majesty 5. War Crowned 6. Legacy of Savagery 7. Salve the Goat 8. Sacrifice (Bathory Cover)

Tyketto – Dig In Deep

Il est des reformations concoctées par Frontiers qui laissent indifférents ou dubitatifs. Ce ne sera pas le cas de celle de Tyketto, excellent groupe de hard mélodique US au début de carrière en fanfarre et dont les amateurs ne pouvaient que souhaiter un retour musical après plus d'une décennie de silence. Rappelons pour les moins âgés que le premier disque de Tyketto, Don't Come Easy, n'a bien qu'un défaut : sa date de parution. Paru en 1991, son potentiel musical et commercial ne put se réaliser en pleine vague grunge. Strength In Numbers maintenait trois ans plus tard un bon standard de qualité malgré quelques longueurs.

Le départ du chanteur emblématique du combo, Danny Vaughn, entraîna son remplacement par Steve Augeri pour un Shine qui resta confidentiel. Un split rapide s'ensuivit. Danny Vaughn a poursuivi une carrière solo méritante, qui permet aux amateurs d'entendre une des plus belles voix du hard rock (et je pèse mes mots), même si le degré d'inspiration n'atteind pas celui de Tyketto. Dans un registre plus hard FM, on pouvait l'écouter dans un des nombreux projets typiques de Frontiers, From The Inside dont j'ai dit un certain bien ici. De sont côté Tyketto avait procédé à quelques reformations pour des  concert et avait même réenrengistré certains de ses morceaux restés à l'état de démo, The Last Sunset – Farewell Tour. Mais promls juré, il n'y avait pas d'album en vue. 

C'est fait. Et c'est le line up historique avec Danny Vaughn au chant et Brooke St James aux guitares qui est enfin réuni. Tout commençait sous les meilleures auspices même si l'on pouvait s'inquiéter des difficultés à enregistrer un disque alors que Vaughn vit en Espagne et le reste du groupe aux États-Unis. La production est à l'avenant d'un disque à la qualité indéniable ; nous ne sommes en rien devant un produit frelâté mais bel et bien devant le troisième vrai album de Tyketto. Preuve en est, les efforts du groupe pour faire évoluer sa musique et donc refuser de se cantonner à un quarterons de vieux fans nostalgiques.

Malgré la présence de titres franchement hard qui attireront aussitôt l'oreille (« Faithless » et son gros riff syncopé, « The Fight Left In Me », extrêmement tubesque), les apports acoustiques ont été nombreux, un violon s'invitant sur tel ou tel morceau (« This Is How We Say Goodbye ) et St James doublant souvent ses guitares électriques avec des parties acoustiques du meilleur effet. Quant au son des parties électriques il se montre fréquement plus « crunchy » que « heavy » (l'instantané « Left This On Slide » ou « Here's Hoping It Hurts » dont on identifiera très vite la qualité du refrain). Malgré mes réticences initiales, j'ai finalement été conquis par cette orientation qui va parfaitement à Tyketto en 2012. Et puis, cela n'est pas rédhibitoire avec un lot de solos mélodiques d'excellente facture qui nous font regretter de ne pas avoir entendu grand chose de Brooke St James depuis longtemps. 

L'attention retombe toutefois principalement sur Danny Vaughn. Après plus de vingt cinq ans d'une carrière commencée dans Waysted puis confirmée dans Tyketto, la voix du chanteur à la fois puissante, emphatique et chatoyante reste intacte et c'est déjà beaucoup. Entendre ses vocalises sur « Here's Hoping It Hurts » ou sur la semi ballade « Battles Lines » comblera les amateurs de chant, tout simplement. Et cela constitue encore un des nombreux arguments ne pouvant qu'inciter à découvrir au plus vite ce que peut proposer Tyketto en 2012. En attendant une réédition (remasterisée) de l'incontournable Don't Come Easy. Il est temps ! 

Baptiste (8/10)

 

Site officiel

 

Frontiers / 2012

Tracklist (45:22) : 1. Faithless 2. Love to Love 3. Here’s Hoping It Hurts 4. Battle Lines 5. The Fight Left in Me 6. Evaporate 7. Monday 8. Dig in Deep 9. Sound Off 10. Let This One Slide 11. This Is How We Say Goodbye