Archive for mai, 2012

Mirrormaze – Walkabout

MIRRORMAZE est un groupe italien formé en 2008 sous l’impulsion de Davide Penna (guitares), Sam Lanfranchini (claviers) et Matteo Maselli (batterie). Ils franchissent cette année le Rubicon et proposent un premier album Walkabout via le label transalpin Bakerteam Records. A l’écoute de ce disque, les influences sont assez évidentes: nos amis ont été bercés au son des grands noms du rock/métal progressif comme RUSH, DREAM THEATER ou encore FATES WARNING. Malheureusement, ce créneau est déjà particulièrement encombré et MIRRORMAZE risque d’avoir du mal à tirer son épingle du jeu.

Et l’écoute de Walkabout confirme cette crainte. Tous les ingrédients sont là, la recette a été scrupuleusement respectée mais le résultat est déjà entendu maintes et maintes fois. Les italiens s’en sortent avec les honneurs et assurent une prestation solide techniquement mais le manque de caractère des compositions est flagrant. Le meilleur moment de l’album reste de loin « Deeper Signs » qui voit le talentueux Ray Alder (FATES WARNING, REDEMPTION) faire une apparition. Il éclabousse de sa classe cette chanson et lui donne une autre dimension. On croirait alors écouter un ersatz de REDEMPTION. Fabio D'Amore, le chanteur de MIRRORMAZE, n’a pas à rougir de sa prestation mais il fait quand même pâle figure face à la maestria d’Alder. Les sons de claviers sonnent un peu datés et le groupe aurait gagné en efficacité et étant plus concis. Trois titres dépassent les huit minutes et se trainent en longueur.

Je suis très sévère car MIRRORMAZE ne démérite pas. Mais on trouve trop peu de moments de bravoure sur Walkabout pour ne pas être progressivement envahi par un sentiment de lassitude. Vraiment dommage car la maitrise technique est là.

[6,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.mirrormaze.eu

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/mirrormazeband

 

2012, Bakerteam Records

Tracklist (62:21 mn) 01. Prisoner 02. Earn your answers 03. Vicious circle 04. Lost in a belief 05. Joke 06. Deeper signs (featuring Ray Alder) 07. Walkabout 08. Missing 09. Broken soul

Intéressante formule que propose Stu Marshall (ex-DUNGEON) à travers son projet EMPIRES OF EDEN. Il compose toute la musique d’un album puis sollicite autant de chanteur que de chanson et leur laisse carte blanche au niveau des paroles et des mélodies vocales. Cela apporte une variété et une fraicheur sympathique à l’album. L’australien n’est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà éprouvé le concept à travers deux albums : Songs of War and Vengeance (2009) et Reborn in Fire (2010).

Musicalement parlant Marshall propose un power metal racé, assez classique et plutôt bien foutu. Il ne réinvente pas la roue mais offre un travail solide et sérieux. L’ensemble reste mélodique tout en gardant puissance et agressivité. Les riffs sont tranchants à souhait et la section rythmique s’en donne à cœur joie. On trouve ici et là un petit côté épique, via des orchestrations, assez sympathique. On sent bien que l’australien s’est fait plaisir et a voulu voir les choses en grand. Il s’agissait quand même d’un beau défi de pouvoir adapter chacune de ses compositions au style et au timbre de la voix du chanteur désigné. Le pari est réussi.

Marshall a fait sa part du boulot mais une grosse responsabilité repose sur les épaules du vocaliste. Et le résultat n’est pas forcément homogène, on passe du bon au passable. Le line-up constitué contient quelques têtes d’affiche mais aussi beaucoup de second-couteaux. Ainsi, Udo Dirkschneider (ex-ACCEPT, U.D.O.), Rob Rock (IMPELLITTERI, DRIVER) et Mike Dimeo (ex-MASTERPLAN / RIOT) cotoient Carlos Zema (OUTWOLRD, VOUGAN), Alessandro Del Vecchio (EDGE OF FOREVER) et Sean Peck (CAGE). Et les premiers ne s’en sortent pas forcément mieux que les seconds. Autant Udo assure avec classe, autant les prestations Rock ou Dimeo sonnent franchement quelconques.

L’un dans l’autre, Channelling the Infinite est un bon album, agréable à écouter mais ce qu’il gagne en fraicheur à travers la présence de tant d’intervenants, il le perd en cohérence. Ce n’est pas un péché mortel mais cela gâche un peu le plaisir

[7,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.empiresofeden.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/empiresofeden

 

2012, EOE / Rock n’ Growl Management

Tracklist (67:02 mn) 01. Cry Out 02. Hammer Down 03. This Time 04. Channelling the Infinite 05. Lions for Lambs 06. Cyborg 07. World on Fire 08. Your eyes 09. Born a king 10. As flames scorch the ground 11. White wings 12. Hammer down All star version13. Born a King

Gotthard – Firebirth

À ceux qui n'auraient pas compris son titre, la pochette du dernier disque de Gotthard nous donne le contexte de ce Firebirth : la résurrection après le décès. Le décès est évidemment celui de Steve Lee, chanteur emblématique du groupe depuis vingt ans, personnalité extrêmement attachante et ami plus que simple musicien. J'étais de ceux qui pensaient que la mort accidentelle de Steve Lee scellait non seulement la fin d'une époque dont témoignait le live Homegrown, mais tout simplement celle du groupe. Ce dernier en a jugé différement et après avoir fait le point puis trouvé un nouveau chanteur, voici la bande à Leo Leoni de retour pour proposer ce qui s'avère franchement un des tout meilleurs disques de Gottard. À vrai dire la ballade, « Remember It's Me », chantée par le fraîchement recruté Nic Maeder et proposée en avant première à l'écoute des fans pour leur donner un aperçu de ce à quoi ils pouvaient s'attendre, était un indice que les choses se passaient mieux qu'on ne pouvait le prévoir. Excellent chanteur, à la fois proche et loin de Steve Lee, Nic Maeder imprimait sur une musique très inspirée, une marque personnelle sans rompre toute continuité avec le chant de son prédécesseur. 

Maeder le nouveau venu

Or, ce qu'on pouvait entr'apercevoir sur « Remember It's Me » est désormais officiel après l'écoute in extenso de Firebirh : Nic Maeder est bel et bien la recrue idéale. Une recrue qui, outre avoir composé largement pour ce disque (les titres sont quasiment tous coécrits avec lui), s'est parfaitement intégrée dans la personnalité de Gotthard. Il faut constater d'abord qu'il excelle dans le registre des ballades : les quatre ballades enregistrées sont de haut calibre et s'avèrent bien meilleures que ce que proposait récemment Gotthard. Nous avons déjà évoqué « Remember It's Me » qui va vider assurément quelques briquets durant les concerts. Or, si « Tell Me » est moins tubesque et se révèle plus intimiste que « Remember It's Me », elle lui est peut-être supérieure. Dans le registre de la power ballade au refrain saturé, on peut aussi évoquer « Shine » encore une fois très convaincante. L'album s'achève sur une ultime ballade, « Where Are You », une chanson interpellant de manière extrêmement émouvante feu Steve Lee, en essayant d'imaginer ce qu'il devient par delà les cieux. Personnellement elle me touche énormément et je pense que Steve ne pouvait imaginer plus bel hommage. Elle sera assurément un grand moment en concert. 

Mais l'essentiel du disque, est évidemment composé de titres « hard » et c'est surtout là que l'on attendait Maeder. Allait-il pouvoir conserver cette combinaison de puissance, de dynamique et d'accroche mélodique que Steve Lee avait placée au cœur de l'identité vocale de Gotthard ? La réponse est mitigée. Globalement ses lignes de chant sont moins immédiates que celles de Steve Lee et il faudra un peu plus de temps que de coutume pour rentrer pleinement dans Firebirth. Même en tenant compte du potentiel de futur classique du premier single « Starlight », on peut conclure rapidement qu'on ne tient pas de nouveau « Moutain Mama » ni de nouveau « Anytime Anywhere » ici. Cela correspond à la volonté d'un certain retour au source au profit d'un hard rock plus bluesy et roots que de coutume. La production plus brute de Leoni fait beaucoup pour cela.

Résultat très probant

Si on accepte cette optique, comme c'est mon cas, il faut admettre que le résultat est très probant : les riffs puissants fourmillent sur « Give Me A Real », « Fight », « The Story's Over » ou l'excellent « Yippie Aye Yay ». Les solos brûlants abondent et il faut reconnaître que Leoni et Scherer forment une fichue paire de guitaristes. Si l'amateur de mélodies un peu FM reprochera à certains refrains d'être trop simples et pas assez travaillés, à la différence de Need To Believe, il faut reconnaître que le travail de Maeder est de très bonne tenue, les couplets s'enchaînant très habilement aux pré-refrains et finalement aux refrains dont on retiendra évidemment celui de « Starlight » mais aussi « SOS » ou « Take It All Back ». Ce dernier titre construit sur un parfait crescendo est un bon exemple de ce qu'un un chanteur talentueux et (j'insiste) expérimenté peut faire. Tout juste reprochera-t-on au disque quelques titres qu'on aurait pu reléguer au rang de face B comme « I Can » et son refrain trop facile. 

Au final, j'ai été conquis. Gotthard reste identifiable et demeure incontestablement un des meilleurs représentants actuels du hard rock classique. Il a su se régénérer grace à un nouveau venu qui ne fera pas oublier Steve Lee, bien sûr, mais qui est d'ors et déjà totalement accepté par les amateurs de Gotthard. Une nouvelle ère s'ouvre sous les meilleures auspices. Steve Lee aurait pu être fier du disque que viennent de sortir ses amis.

Baptiste (8/10)

 

Site officiel

Nuclear Blast / 2012

Tracklist (48:59) : 1. Starlight 2. Give Me Real 3.  Remember It’s Me 4. Fight 5. Yippie Aye Yay 6. Tell Me 7. Shine 8. The Story Is Over 9. Right On' 10. S.O.S. 11. Take It All Back 12. I Can 13. Where Are You

 

Chroniques de Gotthard sur le site

Gotthard – Made In Switzerland Gotthard – Need To Believe
Gotthard – Homegrown – Alive in Lugano Gotthard – Firebirth