Archive for mai, 2012

Parfois la chronique d'album relève de la recherche archéologique, je vous arrête tout de suite, n'y voyez pas là une once de commentaire désobligeant à l'égard de Madame Sabina Classen, fondatrice émérite du club des chanteuses agressives, bien avant sa consoeur rauque Angela Gossow. Ainsi ce groupe pionnier du Thrash metal, resté dans l'ombre de Sodom et Kreator ou Destruction, se livre à l'exercice du double album compilant les "très meilleurs de la crème des titres du groupe". Faut bien l'avouer, je n'aime pas cet exercice si souvent apprécié des labels désireux d'en finir avec un contrat discographique. D'autant plus qu'Holy Moses à déjà eu droit à son Best Off il y a bien deux décennies. 
Alors bien sûr, Holy Moses pourra toujours nous dire qu'il à procédé autrement en faisant le choix de réenregistrer une tripotée de titres histoire de leur donner une seconde jeunesse, et avant tout un son moderne et moins sorti du garage que dans les années 80. C'est pas faux.
Néanmoins les choix faits en matière de production tendent à rendre l'ensemble assez linéaire. Bon, il faut y voir aussi l'occasion pour le nouveau batteur de se familiariser avec le répertoire préhistorique du groupe. On se retrouve avec 20 anciens morceaux exhumés, ce n'est jamais simple de faire des choix dans ce cas de figure, cela étant on trouvera sans doute certains fans déçus de ne pas y trouver leur compte.
Mais cela n'a rien de dramatique dans la mesure ou ce type de compilation ne s'adresse pas en priorité à eux, qui possèdent déjà les disques dont les titres sont remis au gout du jour. En tout cas on y trouvera tout de même de quoi se faire une idée de ce qu'à pu produire le groupe sur une longue période, de 1986 à 2005. Anciens titres auxquels vous ajouterez deux inédits, énergiques, mais qui manquent singulièrement de fraicheur. En tout cas vous voilà lesté avec un gros casse croute auditif qui tabasse en continu. Au delà de ça, les amateurs de thrash à l'ancienne, musclé, mais un poil daté, pourront se satisfaire de cette carte de visite. Si vous faites partie des quelques chevelus qui possèdent l'intégralité de la discographie du groupe, l'intérêt est très très relatif, ça manque notamment de titres joués sur scène et d'inédits supplémentaires pour emporter vraiment le morceau. Avis aux amateurs.
 
Hamster (07/10) 
 
 
 
 
 
Steamhammer/SPV 2012
 
Tracklist (85 minutes environ)
CD 1 1. Clash My Soul 2. Jungle Of Lies 3. Finished With The Dogs 4. Symbol Of Spirit 5. World Chaos 6. SSP 7. Borderland 8. Lost In The Maze 9. Walpurgisnight 10. Welcome To The Real World 11. Near Dark
CD 2  1. Reborn Dogs 2. DefCon II 3. I Feel Sick 4. Nothing For My Mum 5. Disorder Of The Order 6. Corroded Dreams 7. Entering The Now 8. Creation Of Violation 9. Panic 10. Decapitated Minds 11. Master Of Disaster

One-Way Mirror – Destructive By Nature

À l’époque de la sortie de son premier album, One-Way Mirror était tout juste parvenu à m’arracher un haussement de sourcil, suivi très rapidement par un « mais à qui vais-je bien pouvoir fourguer cet album pour la chronique ? ». La victime, à l’époque, était feu Blitzkrieg. Entre-temps, on l’a viré. Comme quoi, il aurait peut-être pu encore nous servir à quelque chose, ce brave Blitz. J’vous dis pas l’ambiance dans la rédac quand Destructive By Nature nous est tombé dans les pattes. Vas-y, prends-le… Non, non, je n’en ferai rien, mon brave, honneur aux jeunes !, un vrai concours de politesses et de ronds-de-jambes pour éviter la corvée de devoir se farcir un groupe français à la qualité discutable. Résultat des courses, la galette a fini outre-Quiévrain, chez les Belges, histoire d’éviter toute crise de les chroniqueurs français ne sont bons qu’à cracher sur les groupes français.

Comme l’annonce leur site officiel, One-Way Mirror fait du Métal moderne. Une appellation ridicule, si vous voulez mon avis, juste bonne à dissimuler l’embarras suscité par le fait que ce groupe n’a pas de véritable genre bien défini : du gros riff, une section rythmique qui cogne, quelques petits bidouillages électro, la touche (ou devrais-je dire louche) de guimauve qui ôte toute rugosité et permettra au groupe de toucher un public plus large… Par moments, on frôle presque la Hard Pop (« Straight Into The Wall » et son refrain chant clair). C’est dire.

Et pourtant, One-Way Mirror a les moyens de nous proposer bien plus mordant. Prenez « Wasted Years » : les 26 premières secondes font l’effet de la bonne gifle, ça cogne comme il faut, Mister Bideau nous gratifie d’une belle prestation bien burnée… avant de retomber dans la guimauve et le chant clair. Bordel, ça me met les couilles à l’envers. Au lieu de nous sortir un album avec une paire de bollocks XXL, One-Way Mirror nous propose un second album bien trop sage, avec ici et là une petite montée en puissance et en gueulante.

Destructive By Nature est au Metal ce que la musique d’ascenseur est à la musique : on voit certes un certain lien de parenté, ce n’est pas dérangeant le temps de passer d’un point A à un point B, mais après 5 minutes, on a vraiment envie de se coller quelque chose de plus burné sous la dent. À un moment, il faut savoir choisir, Messieurs : roulez-vous dans la guimauve une bonne fois pour toutes ou rappelez-vous d’où vous venez et greffez une paire de couilles à One-Way Mirror !

Mister Patate (3,5/10) 

 

Site officiel : www.one-waymirror.com

Myspace officiel : www.myspace.com/onewaymirrorband

Trepan Records / 2012

Tracklist 1. One-Way Mirror 2. Face To Face 3. Will It Always Be The Same 4. Wasted Years 5. Unexpected 6. Straight Into The Wall 7. Hypnotized By Utopia 8. Made In Vain 9. Inner Symphony 10. Deadly Shores 11.Yes But No 12. Soupracer

Son : correct, mais fort sur le set de Gojira
Lumière : Correctes pendant Headcharger, mais assez sombres pour Gojira, mais trop de fumée.
Affluence : Le splendid n’était pas complet, mais la salle était tout de même bien remplie.
Ambiance : Bonne dans l’ensemble, et surtout pour Gojira.
Moments forts : La reprise de Led Zep’ par Headcharger et l’hommage rendu à JP de Cross 9 par Gojira.

Il y a quelques mois, j’ai entendu parler d’une date de Gojira dans le nord, et je me suis dit « bon allez, bouges-toi, ils ne vont pas t’attendre ». Alors vendredi, accred en poche, me voilà partie pour le Splendid de Lille. Une bonne file d’attente devant la salle, ça fait plaisir à voir.
Les portes s’ouvrent et place au spectacle. Les Caennais de Headcharger ouvrent le bal. Je les connais depuis un bon bout de temps, sans vraiment avoir écouté les derniers albums. J’avais bien accroché à leur album éponyme, et oh surprise, quel changement de style ! Je ne suis pas vraiment fan de stoner, mais après tout pourquoi pas. Bon bref, après les 3 chansons autorisées pour shooter le groupe, je me faufile dans le pit et me met devant pour mieux apprécier leur set. Ça bouge pas mal, et les gars sur scène s’éclatent, tout comme le public. Le groupe nous sert sur un plateau les morceaux de leurs clips : « You Wanna Dance You Gotta Pay The Band », « All Night Long » et « Intoxicated ». On a eu droit à une belle reprise de « Communication Breakdown » des Led Zep, bref, un bon set, même si je ne m’attendais pas à ce changement de style venant de ce groupe. Le groupe remercie le public, et laisse place à la tête d’affiche.

Set-list de Headcharger :
Without a Nation
1000 Tides
Fires Of Hell
Using People As One Of The Fine Arts
You Wanna Dance You Gotta Pay The Band
Do You Think Of Me
Communication Breakdown (reprise de Led Zeppelin)
Dusty Dreams
All Night Long
Intoxicated

Une attente un peu longue entre les deux groupes, mais les sudistes de Gojira prennent place. Le noir se fait dans la salle, et quelques éclairages bleus commencent à envahir la scène, des textes et des dessins arrivent sur l’écran qui sert de fond de scène. Et là, ça comment à crier (mes oreilles s’en souviennent… Bah ouais, c’est ça quand on oublie ses bouchons d’oreille…). Mario s’assied derrière sa batterie, et les autres membres du groupe arrivent sur scène et nous balancent un Space Time d’enfer. Ca pogote, ça slamme aussi, ça bouge, ça gueule avec Joe et c’est cool à voir. On a le droit à une set list géniale, avec leur célèbre « Remembrance », le tapping d’« Oroborous » arrive par la suite, ainsi que« Vacuity » mais je n’étais pas la seule déçue de ne pas y trouver « The Art Of Dying », ou encore un autre de leur nouvel album (hmmm ils gardent le secret bien au chaud les coquins !)… Bah oui, on est des curieux, et on en veut toujours plus ! Mais on ne va pas se plaindre, on a tout de même eu « L’Enfant Sauvage », que Gojira a joué ce soir-là, en hommage à JP de Cross 9, décédé tragiquement l’année dernière, qui a œuvré pour le metal Lillois et qui a aidé pas mal de groupes à jouer. C’est avec le cœur serré que Joe nous dit « c’est dingue mais depuis le début du concert, j’ai l’impression de voir la tronche de JP là devant moi », et le groupe enchaîne donc sur leur nouveau titre. Fin du set, et ça hurle dans le public pour le rappel, qui n’est autre que « Where Dragons Dwell ». J’en ai pris plein les bras et plein le dos pour rester devant, encore une fois, mais je ne suis franchement pas déçue de ce concert. A la fin du show, Mario et Christian descendent de scène pour refiler au public leurs baguettes et médiators, et viennent faire des photos avec nous, complètement crevés, mais contents d’avoir joué (j’espère 😉 ).

Une très bonne soirée donc, mais tellement dommage de ne pas les voir plus souvent que ça à Lille.

Set-list Gojira :
Space Time
Clone
Blackbone
Remembrance
Flying Whales
The Heaviest Matter Of The Universe
Tron
Wisdom Comes
Oroborous
L’Enfant Sauvage
Toxic Garbage Island
Vacuity
Ocean Planet
Where Dragons Dwell

-Brootalmati-
[Photos de Gojira / de Headcharger.]