Archive for juin, 2012

Après The Last In Line (1984), voici donc en version deluxe remasterisée, le dernier disque de la triologie du début de carrière de Dio : Sacred Heart. Sorti en 1985, un an après The Last In Line (on ne lambinait pas entre deux disques à l'époque), Sacred Heart clôt la période dorée de Dio, celle du meilleur line up du chanteur. En effet, rapidement après la sortie de ce disque Vivian Cambell quittera ce qui se voulait à l'origine un groupe et non un simple projet solo. La valse des guitaristes et, à vrai dire, des autres musiciens va alors se mettre en place, mais dès l'enregistrement du disque, l'implication de Cambell laissait à désirer, selon Dio lui même. Les crédits le confirment d'ailleurs : Cambell n'a co-composé que la moitié des titres, et généralement avec les trois autres musiciens.

Premiers signes de déclin

À ce contexte déjà difficile, il faut ajouter celui d'une tournée aux décors kitchissimes, poussant à son extrême la passion de Ronnie James Dio pour l'heroic fantasy. On put y voir le chanteur lutter une épée à la main contre un dragon en plastique pour un effet rétrospectivement des plus risibles. Ce décor bien naïf est à l'image de la pochette l'album figurant un dragon plutôt inoffensif qui tient un cœur en rubis au milieu d'un boule de cristal. Un bon goût digne d'un supplément de Donjon et Dragon un peu bâclé !

Les sarcasmes commencèrent donc à pleuvoir et les ventes à lentement faiblir même si elles restèrent honnêtes pour cet album. Jamais par la suite Dio ne retrouvera sa notoriété première et l'on comprend pourquoi il réintégrera à la première occasion Black Sabbath, d'abord en 1991 puis, sous le nom de Heaven & Hell, en 2006. Même si durant sa carrière Dio produira sporadiquement de bons disques comme Dream Evil, que je m'obstine à aimer, la flamme ne sera plus là. Entretemps les setlists des concerts du chanteur se concentreront sur des titres de Rainbow ou de Black Sabbath et sur ses deux premiers albums, ce qui dit long sur la popularité de sa musique à partir de Sacred Heart.  

Tout sauf un ratage musical

Pourtant ce disque n'est pas un vrai ratage. C'est même un bon disque et cela aurait été un excellent disque si Dio l'avait fait sortir dans les années 90. Dès l'entame du brûlant « King Of Rock And Roll », il est clair que le groupe s'avère inspiré et énergique, la fougue des deux premiers albums n'étant pas abandonnée, loin de là. Puis la chanson suivante, « Sacred Heart », se montre comme un mid tempo de premier ordre, doté d'un très bon refrain et d'un lyrisme tout à fait jouissif. Le sommet de l'album est incontestablement « Rock 'N' Roll Children », si bon qu'on le retrouvera d'ailleurs en live bien après la tournée soutenant le disque. C'est dire, sa qualité réelle. Dans un registre plus « FM » et mélodique, « Hungry For Heaven » et son clavier omniprésent est une réussite réelle. À côté de ces morceaux, on remarque du plus anecdotique comme « Shoot Shoot  » et son riff un peu tarte ou des compositions comme « Another Lie », certes relevées, mais en deça des titres cités plus haut. Au final, Sacred Heart apparaît objectivement comme un bon album de Dio, bien qu'inférieur évidemment à Last In Line et Holy Diver. Il a été donc envisagé subjectivement par les amateurs comme un album du déclin ce qui est un peu injuste.  

Cette réédition de luxe, outre l'occasion de réécouter l'album pour se faire un avis plus impartial, propose du bon et du moins bon. Pour le bon, on appréciera dans le livret les nombreuses photos de l'époque qui nous permettent de nous mettre dans une certaine ambiance. Il est triste que le texte les accompagnant soit un peu lénifiant, en se fondant notamment sur les interviews de l'époque dans lesquelles musiciens portent naturellement leur disque aux nues. Plus d'objectivité aurait été souhaitable. Le deuxième CD nous présente quelques faces B  dont un titre rare, « Hide In The Rainbow » issu d'un EP dur à trouver. Mais il contient surtout intégralement le EP live, Intermission, de bonne qualité bien que nécessairement trop court. Les amateurs seront ravis évidemment.

Baptiste (7,5/10)

 

Universal / 2012 [1985]

CD 1 : 01. King Of Rock And Roll 02. Sacred Heart 03. Another Lie 04. Rock 'N' Roll Children 05. Hungry For Heaven 06. Like The Beat Of The Heart 07. Just Another Day 08. Fallen Angels 09. Shoot Shoot 

CD 2 : Bonus Tracks 01. Hide In The Rainbow (EP) 02. We Rock (Live B-Side) 03. Last In Line (Live B-Side) 04. Like The Beat Of A Heart (Live B-Side) Intermission (Live At The Sports Arena in San Diego, CA on December 6, 1985) 05. King Of Rock N Roll  06. Rainbow In The Dark 07. Sacred Heart 08. Rock 'N' Roll Children 09. Long Live Rock N Roll 10. Man On The Silver Mountain 11. We Rock 

A voir le look des britanniques de GEHTIKA je m’attendais à découvrir un clone des DEATHSTARS. Le look militaro-gothique faisait forcément penser aux suédois. Grosse erreur, je me suis trompé et les minutes qui suivent vont s’avérer assez pénibles. J’ai rarement eu aussi peu d’inspiration pour écrire une chronique et Dieu sait pourtant que je me suis déjà tapé un paquet d’albums pas folichons. Donc je peux à la place vous raconter ma vie. Je vais bien merci, je suis allé voter ce matin pour Europ… Bon ok, Hamster me fait les gros yeux et j’ai appris qu’il n’était jamais bon de contrarier le chef. Revenons donc à nos moutons.

Formé en février 2011, les 4 comparses vont mettre du temps à trouver leur voie musicale. Via ce premier album à la pochette assez bizarre les britanniques proposent une plongée dans un univers sombre et particulièrement violent. C’est bien bourrin avec un chant hurlé et des relents trashs ici et là. Que dire de plus ? Je me suis foncièrement ennuyé à l’écoute de Unconventional Manicism. Les compositions font beaucoup de bruit pour pas grand-chose finalement. Cela reste particulièrement basique et sans grand génie aussi bien au niveau des riffs, des rythmiques pachydermiques que du chant extrême.

Le label affirme que GEHTIKA a rencontré un grand succès via son Escape the Asylum tour à l’automne 2011. Soit, on les croit sur parole, peut-être que les britanniques prennent toute leur ampleur sur scène mais sur disque cela reste encore à prouver. Ces 46 minutes ont été particulièrement éprouvantes mais par esprit de sacrifice, j’ai tenu jusqu’au bout, espérant sans trop y croire découvrir une pépite inattendue aux détours de cet album. Et bien non, peine perdue, je suis définitivement insensible aux charmes virils de GEHTIKA.

[04/10] Oshyrya

 

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Rising Records / 2012

Tracklist (46:20 mn) 01. Intro 02. Archai 03. Prevail 04. Into Asylum 05. Reality Of Mortality 06. Archai The Fallen 07. Broadcast 08. Lost Thoughts 09. I Confess 10. Headless 11. Fear Within 12. Outro

Que d’ambition pour ce projet DOCKER’S GUILD ! Sorti de l’imaginaire du claviériste Douglas R. Docker, cet opus intitulé The Mystic Technocracy est le premier chapitre d’une pentalogie organisée en multiples saisons. Douglas R. Docker m’est inconnu mais d’après le label il a travaillé avec de nombreux artistes renommés comme Tony Franklin, Tim Bogert… en plus d’être le claviériste du groupe AOR, BILOXI. Nous sommes guère plus avancés…

Sorti presque de nulle part, à l’image d’Arjen Lucassen avec son AYREON, Docker veut d’emblée frapper un grand coup et il s’est, pour cela, entouré d’une belle brochette d’artistes : Gregg Bissonette (David Lee Roth / Joe Satriani), Guthrie Govan (ex-ASIA), Jeff Watson (NIGHT RANGER), John Payne (ex-ASIA), Göran Edman (ex-Yngwie Malmsteen, KARMAKANIC), Amanda Somerville (AVANTASIA / EPICA), Tony Mills (TNT / SHY)… Les ressemblances avec AYREON ne s’arrêtent pas puisque Docker a lui aussi développé un concept de science-fiction. Il a choisi le thème de la religion et de ses dérives.

Au niveau musical, les fans d'AOR mais aussi des grands classiques progressifs comme YES, ELP, ou encore GENESIS devraient trouver leur compte avec DOCKER’S GUILD. Comme on pouvait le deviner les compositions sont, à mon plus grand plaisir, très orientées claviers. Chaque chanson est gorgée de sons électroniques et de soli ce qui n’est pas sans me rappeler parfois ASIA période John Payne ou encore et toujours AYREON période Into the Electric Castle ou enfin le Jabberwocky de NOLAN & WAKEMAN. Les chansons s’enchainent avec naturel et grâce et offrent un vrai bon moment à l’auditeur attentif. La dimension space opera est très présente avec de nombreux bruitages ou sonorités destinés à renforcer l’immersion dans l’univers présenté. Et cela fonctionne plutôt bien. Malgré un disque gavé de musique, plus de 79 minutes, on ne s’ennuie que très rarement tant les mélodies sont variées et accrocheuses. Cela reste gentillet, un peu simplet même mais sans faute de goût.

Cet album bien pensé et bien exécuté rassemble tous les ingrédients nécessaires à mon bonheur: des tonnes de claviers, des mélodies inspirées et des chanteurs talentueux. C’est un grand plaisir de retrouver par exemple John Payne. Comme AYREON, ce premier chapitre s’avère pleins de promesses et j’attends désormais avec impatience la suite de ce Mystic Technocracy.

[08/10] Oshyrya

 

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Lion Music / 2012

Tracklist (79:24 mn) 01. A Matter of Energy 02. The Mystic Technocracy 03. Darwin's Tears 04. Norse Cosmogony (Part 1) 05. Norse Cosmogony (Part 2) 06. Judeo Christian Cosmogony 07. The Divine Comedy 08. Legion of Aliens 09. Loving the Alien 10. The Gem of Love 11. The Secret of DNA (Part 1) / Purple Orb / The Secret of DNA (Part 2) 12. Prophecy 13. Black Swans