Archive for juin, 2012

Les Français ont, parfois, tendance à se plaindre du niveau de leur scène. J'avoue que j'ai parfois un peu suivi l'idée -je ne suis pas Français- faute de m'y pencher sérieusement. En dehors de Gojira, d'un Dagoba ou d'une poignée de groupe des années 1980, il faut dire qu'il est parfois difficile de trouver de quoi se mettre sous la dent. Et puis, ces derniers temps, on a vu débarquer des petites bombes comme Gorod ou, un peu plus discret, Nevercold.

Vous l'aurez compris avec cette intro, Lokurah est Français, Parisien même. Cet The Time To Do Better, autoproduit, est le second album des franciliens, le premier chez M&O, leur précédent effort  (When The End Comes) étant sorti chez Pervade Productions en 2008 (et déjà autoproduit aussi).

Chez un nouveau label, il est donc temp pour eux de faire mieux.

Maintenant que j'ai placé ma vanne en mousse, voyons ce qu'a dans le ventre de second opus. Je démarre vierge, puisque je ne connaissais pas du tout Lokurah avant de recevoir la promo.

Quelque part entre Hardcore, Thrash et Death, Lokurah c'est d'abord un gros morceau de steack  à prendre en plein dans la tronche. Dès l'ouverture, c'est puissant, carré et très rentre-dedans. Les mecs, c'est évident, ne sont pas là pour amuser la galerie. Le style proposé est la conjonction parfaite des trois sous catégories du Metal que j'ai cité. On retrouve la violence propre aux trois genres, le côté un peu mélodique qui peut y exister également. Les compos sont très travaillées, on sent la complexité, la recherche et la créativité. Lokurah n'a pas cherché la facilité, et c'est un grand point positif pour eux. De plus, ce travail de création s'accompagne toujours de la brutalité qui sied si bien a notre musique préférée, et nos oreilles en prennent pour leur grade avec notre plus grand plaisir.

Malheureusement, je trouve l'album un peu plat, malgré ce que j'en ai dit. Si les compos sont travaillées, l'impression qui ressort au bout de quelques écoutes -et qui est renforcée par la suite- c'est qu'elles sont toutes travaillées dans le même sens. Je n'ai pas retenu de véritables moments forts ou marquant. Ca poutre, oui, c'est bien foutu, bien pensé, bien travaillé, tout ça. Vraiment, c'est très bien fait oui. C'est bien…mais il manque ce petit quelque chose tellement compliqué à définir, et tellement compliqué à désigner quand il est présent. Ce petit plus qui aurait transformer ce "bon album" (voir même "très bon album") en véritable bombe. De plus, le chant, typé Hardcore, si il est capable de quelques belles variations, rend les choses un peu plus monotones. Il s'agit là de gouts assez personnels, je dois l'avouer, je n'ai jamais aimé le chant Hardcore pour cette raison. Assez répétitif, il aurait mérité peut-être plus de recherche, un peu comme les compositions. Cependant, il ne faut pas cracher dans la soupe : il est, dans sa catégorie, très bon, et les amateurs du genre n'y trouverons sans doute rien à redire.

Au final, O&M a signé un bon groupe, qui à défaut de faire quelque chose d'extrêmement original, est capable de mélanger plusieurs styles, d'avoir une vraie identité et qui vous fera headbanger comme un beau diable le sourire aux lèvres. Signalons l'artwork, assez réussit également. Il ne faut rien de plus, finalement, pour apprécier un disque.

Poney [07/10]

Myspace : http://www.myspace.com/lokurah

Facebook : http://www.facebook.com/lokurahmusic

M&O Music 2012

01. The Perfect Path To Crime, 02. Beyond The Pain, 03. The Time To Do Better, 04. The Wandering Soul, 05. Last Resort, 06. Rewriters Of Truth, 07.From 10 PM To 1 AM, 08. Against The Stream Bleed-Cover Edge Of Sanity, 09. An Ordinary Psychopath, 10. Irradiated, 11.Drive Me Blind

Call To rise est un nouveau groupe qui présente ici son premier album. Le tout commence sur un intro un peu molle et pas vraiment indispensable. Mais c'est un peu la mode, alors, faut faire avec. 

Ensuite s'ouvre le titre éponyme. Un peu Heavy tendance gros rock qui tache, c'est sympa sans plus. Voilà qui manque cruellement d'inspiration. La batterie est ultra basique, la guitare solo sans inspiration et le chant n'est pas loin d'être faux sur certains passages. Malheureusement, la suite ne s'arrange guère. Le second titre «Pull The Trigger» est un tel cliché Hardos fin 80's que ça en est insupportable. De plus, le batteur semble ne connaître qu'un seul pattern et quand il s'essaye à autre chose, à la sortie du break, c'est limite si il ne tape pas à côté. Un peu après, on a le droit à la ballade de service (avec les paroles qui vont bien "you makes me cry, i remember, you're in my memories, i remember your name, bla bla"). Le refrain est, par contre, plutôt bon et le chanteur montre qu'il peut faire des trucs sympas. Malheureusement, le titre «Scream At The Reaper» est le contre exemple parfait, tant le refrain est énervant.

Ce n'est pas tellement la peine d'aller beaucoup plus loin. Call To Rise sonne assez amateur. Le production, tout d'abord, semble avoir été bricolée sur un PC (ou un Mac, là n'est pas la question) par un amateur. La batterie sonne comme un métronome, les guitares sont peu inspirées et les soli complétement téléphonés. La voix n'est pas toujours au mieux, malgré quelques passages remarquables. L'album tombe en plein dans le syndrome même pas mauvais*, mais peu s'en faut.

Malheureusement pour Call To Rise, des groupes comme ça, il y en avait un a chaque carrefour à la fête de la musique du 21 juin. Il va falloir faire mieux pour décrocher un peu d'attention.

Poney [5/10]

Myspace officiel : http://www.myspace.com/calltoriseband

Soundcloud (album en entier à écouter) : http://soundcloud.com/mr-spicecake/sets/call-to-rise-in-the-wake-of

Rising Records 2012

01 Intro, 02 In The Wake Of Despair, 03 Pull The Trigger, 04 One Stands One Falls, 05 Revolution, 06 Answers, 07 Scream At The Reaper, 08 Ascension, 09 Ready To Fall, 10 Home, 11 Dream Killer, 12 Pirates!, 13 Outro

*Pour l'annecdote, Howard Becker, célèbre sociologue Américain, a pris l'habitude d'écrire "même pas faux" dans les marges des travaux, mémoires et thèses de ses étudiants quand ceux-ci s'empêtrent dans des assertions tellements molles et en manque de causalités qu'on ne peut plus rien tirer. Cruel, mais juste.

Elyose – Theogyne

Tiens Era vient de sortir une nouvelle prose où chant grégorien se marie avec éléments électro…ah non juste quarante secondes et finalement Elyose prend le dessus et développe son electro metal à la saveur sucrée où le chant de Justine développe des douceurs de vocalises.
Theogyne semble emprunt de molesse à la lecture de ces quelques mots mais derrière une façade assez fragile à l'image d'un autre groupe français, Markize, l'accomplissement dans la réalisation d'un opus intéressant voit le jour.
Elyose, et cela dès l'accrocheur « Le Libérateur », manie avec subtilité la saturation, les touches symphoniques, les éléments électroniques dans un brave mélange de rock appuyé où émerge quelques poussées de fièvre entrainantes.
Le groupe varie agréablement ses intonations et garde perpétuellement une accroche mélodique au milieu de tous ses ressorts rythmiques et stylistiques. Les textes sont tous de bonne tenue et sont agréables à découvrir. Tous les éléments sont réunis pour que la musique Elyose sorte du lot et se diffuse au plus grand nombre si seulement elle pouvait parvenir aux oreilles de nombreux amaterus de rock dans sa sphère large.
 
Elyose aura la tâche plutôt enviable d'ouvrir sur la tournée européenne de Therion, un bénéfice indéniable pour mettre en branle la carrière des parisiens et un moyen éventuel pour vous de les découvrir.

Clayman (07/10)
 

Autoproduction / 2012
Track List (49:31) : 1. Intro 2. Le Libérateur 3. L'orientale 4. Dérive 5. Incandescence 6. Théogyne 7. Élévation 8. Mirry Dancers 9. Wine from the Sick 10. Overload 11. Je Tempeste 12. Les Artisans du Chaos