Archive for juin, 2012

And One – S.T.O.P.

Teuffeurs, teuffeuses d’outre-rhin, réjouissez-vous, le groupe de musique électro-pop allemand AND ONE revient avec un nouvel album sous la bras. Dire que je n’avais pas été convaincu par le EP, Back Home, annonçant cet album est un bel euphémisme (la chronique ici). Cela m’avait semblé bien insipide en plus d’être un beau foutage de gueule commercialement parlant. Vous devinez donc que mon excitation est assez relative. Rappelons pour les rares amateurs de musique électronique qui nous lisent qu’AND ONE est né à Berlin en 1989 par Steve Naghavi et Chris Ruiz.

Avec surprise, les premières écoutes de S.T.O.P. sont rassurantes. Sans être absolument géniales, la majorité des chansons proposées ici tiennent la route et s’écoutent sans difficulté. Certaines mélodies font même mouches et on se surprend à siffloter tel ou tel refrain (« Killing the Mercy »). Tout est fait pour être immédiatement accessible, une pop sucrée facilement consommable. Un peu de calme et de douceur fait du bien après les déluges de décibels chroniqués ici à longueur de page. Les ressemblances avec les vieux DEPECHE MODE ou encore avec PET SHOP BOYS sont frappantes au niveau des sonorités utilisées ou des gimmicks employés. Seule la voix assez grave et monotone fait l’originalité d’AND ONE.

Les allemands n’ont absolument aucun chance de percer en France tellement ce genre musical est mort et enterré dans notre pays depuis la fin des années 80. Seuls les plus nostalgiques d’entre vous pourraient être sensibles à ces sonorités du passé. Mais AND ONE n’en a cure car ils visent les pays germaniques ou ce courant reste vivace et attire encore beaucoup de monde. A l’époque j’étais encore innocent et insouciant, c’est moche de vieillir…

[6,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.andone.de/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/andonefans

 

Synthetic Symphony – SPV / 2012

Tracklist (49:17 mn) 01. Shouts of Joy 02. Killing the Mercy 03. Memory 04. You Without A Me 05. Don´t Get Me Wrong 06. Aigua 07. S.T.O.P. The Sun 08. The 409 Back Home 10. Everybody Dies Tonight 11. The End Of Your Life 12. No Words

Asia – XXX

La fécondité d’Asia commencerait-elle à nuire à sa créativité ? C’est bien la question qui me vient à l’esprit au moment de faire la chronique de ce XXX. Après avoir enregistré coup sur coup un Phoenix satisfaisant et un Omega de très bonne facture, la machine à composer formée par le tandem John Wetton / Geoff Downes semble tourner à vide. Et ce malgré les bonnes intentions affichées : après trente ans d’une carrière bien chaotique, ce XXX prétend retrouver l’inspiration du premier album selon Steve Howe lui-même. Une écoute rapide puis des écoutes répétées balaieront tout espoir : il n’y a aucun « Soul Survivor », « Only Time Will Tell » ou « Heat Of The Moment » à l’horizon. À vrai dire aucun titre ne sera sans doute interprété après la la tournée de promotion du disque.

Monotonie à tous les étages

Rarement Asia fut aussi plat et peu inspiré. La monotonie du morceau d’ouverture « Tomorrow The World » donne un aperçu très net du contenu de l’album : un disque poussif, peu accrocheur et peu ambitieux au niveau des parties musicales, lorgnant vers une rock/pop peu stimulante. L’écoute du très médiocre single « Face On The Bridge » achèvera de se faire un avis : nos musiciens semblent complètement en roue libre, à l’image des parties rythmiques de Steve Howe, tout à fait indigentes et des lignes de chant ultra-téléphonées de John Wetton (que dire des refrains des « Tomorrow The World » ou de « No Religion » sinon que le père Wetton répète ad nauseam ce qu’il fait depuis des années).

Le plus contestable est constitué sans doute par les chœurs qui frôlent le risible (écouter notamment le refrain de « Face On The Bridge ») ; il est vrai que sur ce terrain ils font concurrence aux sons de claviers kitschissimes de Downes. Il n’y a bien que le toujours excellent Carl Palmer à faire honnêtement son office ici. Mais comme les structures de composition, malgré quelques durées de chanson un peu plus longues que les formats classiques, sont exemptes d’éléments progressifs et techniques, il n’a pas un cadre pour franchement briller.

Que sauver ? 

On sauvera bien quelques morceaux agréables comme l’élégant « Bury Me In Willow » ou – dans une moindre mesure – « Al Gatto Nero » voire peut-être « Faithful ». Cela reste bien peu. Au final, j’en viendrais presque à regretter le Asia de l’époque John Payne qui, lorsqu’il avait opté pour une musique plus calme, sur Arena ou Aura, avait toujours maintenu un bon standard de qualité malgré tout. Ici ce n’est pas la cas. Il ne reste bien à sauver, au delà de la poignée de titres sus-cités que la couverture de Roger Dean, effectivement très belle. Mais quand on en vient à trop disserter sur le contenant d’un disque, c’est que son contenu n’en vaut pas la peine. Voici selon moi, le plus gros faux pas d’une carrière certes erratique mais jusque ici globalement de qualité.

Baptiste (5,5/10)

Site officiel

Frontiers / 2012

Tracklist (49:43) :  1. Tomorrow The World (6:47) 2. Bury Me In Willow (6:01) 3. No Religion (6:36) 4. Faithful (5:37) 5. I Know How You Feel (4:53) 6. Face On The Bridge (5:59) 7. Al Gatto Nero (4:36) 8. Judas (4:43) 9. Ghost Of A Chance (4:21)

Kraanium – Post Mortal Coital Fixation

Le slam, c’est l’expression ultime des sentiments humains, dans sa forme la plus pure, la plus directe. Tiens, prenez « Fuck Her Head Off » de Devourment : connaissez-vous une preuve d’amour plus forte et plus sincère que ce titre de chanson ? Procréer avec un tel entrain que l’on en détache la tête de son partenaire… Si ça ce n’est pas de l’amour, je n’y connais plus rien ! Alors, à l’annonce de la sortie du petit dernier de Kraanium, j’ai écrasé une larme. Oui, le Slam Death exacerbe les émotions.
 
Une nouvelle fois, nos amis norvégiens ont sorti le grand jeu : artwork explicite, growls d’outre-tombe tout droit sortis de la gorge d’un homme qui aurait bu de l’acide, rythmiques presque doomesques, riffs gras et un groove, mes amis, un putain de groove à s’en décrocher la mâchoire et à l’utiliser comme boomerang. Chaque compo cogne parfaitement, comme un marteau sur une boîte crânienne, et c’est avec un sourire béat de lobotomisé que l’on dodeline de la tête ou que l’on mime le geste du bûcheron en rythme. Aucune finesse, aucune fioriture, mais une grosse louche de Slam bien gras comme on l’aime.
 
Cette sortie, conjuguée à l’annonce d’une entrée en studio de Devourment, ravira tous les amateurs du genre. Vous aimez votre Brutal baigné de sang et de viscères ? Pour vous, le seul growl valable est celui qui vous donne l’impression que la luette du chanteur est directement reliée à son anus ? Ce Kraanium est un must have, ruez-vous dessus comme un zombie sur un chihuaha !
 
[8,5/10] Mister Patate
 
Site officiel : xxx
Myspace officiel : www.myspace.com/kraanium
 
Comatose Records – 2012
Tracklist 1. Post Mortal Fixation 2. Stillborn Necrotic Fuck Feast 3. Bursting Rectal Sores 4. Compulsive Mutilation Disorder 5. Slurping the Vaginal Pus 6. Crack Whore Pounding 7. Coprophagial Asphyxiation 8. Slammed Kranial Remains 9. Sculptures of Perverse Suffering 10. Baptized in Boiling Sewage 11. Orgy of Cannibalistic Fornication 12. Entrails Full of Vermin (Abominable Putridity cover)