Archive for juin, 2012

Nile – At The Gate Of Sethu

Pour une raison difficile à expliquer, Nile n’a jamais véritablement occupé une place de choix à mes yeux sur la scène du Death ricain. Spontanément, les noms de Dying Fetus, Vital Remains, Deicide, Cannibal Corpse et autres Obituary me viennent aux lèvres pour vanter les mérites de cette scène, mais jamais celui de Nile, et ce malgré les qualités de ce combo et son originalité. Les années passent, le monde change, mais Nile reste toujours bien présent, reconnaissable entre mille et immuable. At The Gate Of Sethu ne risque pas de traumatiser les fans du groupe… mais quel effet fera-t-il à un écouteur lambda tel que moi ?

Avant toute chose, j’ai passé en revue leur discographie et noté un fait intéressant : malgré cet enfermement dans une thématique unique, Nile a su, au fil du temps, évoluer lentement mais sûrement. Oh, pas de bouleversements, certes, mais une légère mue progressive : la charpente reste bien la même, mais quelques petits éléments changent, ce qui permet au groupe de ne pas tomber dans le syndrome Amon Amarth (une thématique, un son, trois riffs depuis 4 albums… j’exagère à peine).
 
Une nouvelle fois, Nile frappe fort avec un Death ambiancé qui fleure bon le sarcophage. Chaque morceau délivre une ambiance particulière, presque orientale par moments, et la bande à Karl nous prouve (s’il fallait encore le prouver) qu’ils sont de sacrés musiciens. Dès lors, une seule question reste en suspens : pourquoi Nile ne reste-t-il qu’un simple second couteau à mes yeux ?
 
Peut-être est ce simplement dû au fait que Nile est complexe, presque « universitaire »… Nile, c’est un cours d’histoire, en plus bruyant, mais tout aussi technique et pointu, et At The Gate Of Sethu n’est qu’un nouveau chapitre de ce manuel scolaire. Les fans adoreront, sans aucun doute. Je reste pour ma part un peu mitigé.
 
Mister Patate [6,5/10]
 
 
Site officiel : www.nile-catacombs.net
Myspace officiel : www.myspace.com/16993157
 
Nuclear Blast Records / 2012
 
Tracklist 1. Enduring the Eternal Molestation of Flame 2. The Fiends Who Come to Steal the Magick of the Deceased 3. The Inevitable Degradation of Flesh 4. When My Wrath Is Done 5. Slaves of Xul 6. The Gods Who Light Up the Sky at the Gate of Sethu 7. Natural Liberation of Fear Through the Ritual Deception of Death 8. Ethno-Musicological Cannibalisms 9. Tribunal of the Dead 10. Supreme Humanism of Megalomania 11. The Chaining of the Iniquitous
 
 

Trepalium – H.N.P

Après trois albums et un parcours quasi sans fautes, Trepalium sort son quatrième opus, « H.N.P » (pour « Heic Noenum Pax »). Dernier volet d'une trilogie racontant l'histoire de XIII, commencée en 2006 avec l'album « Alchemik Clockwork of Disorder », cet épilogue est une réussite. Il risque de bouleverser le petit Landernau du metal hexagonal. Plusieurs raisons nous y font penser.

La production. Puissante, limpide, mais surtout claire, elle fait ressortir la brutalité des compos et les nuances instrumentales (« Order the labyrinth »). Tous les instruments sont audibles et l'écoute de « H.N.P » procurera autant de plaisir au fan lambda qu'au mélomane averti.

D'un point de vue musical, les Trepalium n'ont plus rien à prouver. Parfaitement aguerris à l'exercice, ils montrent une fois de plus qu'ils sont au niveau des plus grands. Ils le prouvent avec savoir-faire. Morceaux complexes (« I was ») et ambitieux sont au rendez-vous. Trepalium enchaîne les morceaux de bravoure et se fait plaisir. On devine que les petits gars ont VRAIMENT bossé leur copie pour accoucher d'un tel résultat.

Et même si le groove, ultra présent dans « XIII » et « Alchemik », n’apparaît qu'au bout du cinquième morceau (« Insane architect »), point de déception. « H.N.P » restera dans les annales car c'est une œuvre intelligente, racée. Trepalium prend la pôle-position pour le titre de meilleur groupe français de l'année. N'en déplaise à certaines vieilles gloires opportunistes. Trepalium EST le futur.

Nico [8,5/10]

Myspace: http://www.myspace.com/trepal

Facebook: https://www.facebook.com/TREPALIUMBAND

Klonosphere – Season Of Mist / 2012

1.Heic Noenum Pax 2. Prescription Of Crisis 3. S(L)ave The World 4. Order The Labyrinth 5. Insane Architect 6. Let The Clown Rise 7. (A)i Wa(s)s 8. The Worst F(r)iend 9. Raining PAst 10. I'm Broken

Havok – The Point Of No Return

Au rayon « on est jeunes, mais on fait du Thrash comme nos papys », les ricains d’Havok qui nous délivrent, à peine un an après son deuxième album, un petit EP sans véritables prétentions. Au menu : deux inédits et deux reprises, l’une de Sepultura et l’autre de Slayer.

Au niveau des inédits, Havok nous propose un Thrash simple, basique, mais plutôt efficace. Le titre éponyme ne brille certes pas par sa force de frappe (le rythme est loin d’être aussi tonitruant qu’un Kreator, par exemple), mais il invite tout de même gentiment au headbang et au pied qui tape en suivant le rythme. Avec « From The Cradle To The Grave », le niveau monte déjà d’un cran, on sent un groupe en place et une volonté d’en mettre plein les esgourdes. Mais le meilleur reste à venir.
 
En effet, au petit jeu de la reprise, Havok tire en effet son épingle du jeu avec deux réinterprétations particulièrement efficaces, dont un diptyque « Postmortem – Reign in Blood » mené de main de maître et qui fait honneur à l’original. Chapeau !
 
Au final, Havok sort un EP correct, mais dont l’intérêt réside surtout dans les reprises. De là à dire que les compos originales ne valent pas franchement le coup, il n’y a qu’un pas que je ne franchirais pas : sans être révolutionnaire, c’est correct et passe-partout. Cependant, espérons que le prochain album s’annonce mieux, car des albums corrects, on en trouve à la pelle…
 
[6/10] Mister Patate
 
 
Site officiel : www.havokband.com
 
Myspace officiel : www.myspace.com/havok
 
Candlelight Records – 2012
 
Tracklist 1. The Point Of No Return 2. From The Cradle To The Grave 3. Arise (Sepultura cover) 4. Postmortem – Raining Blood (Slayer cover)