Archive for juin, 2012

Dying Fetus – Reign Supreme

Le dernier méfait de Dying Fetus m’avait laissé sur ma faim. 22 minutes, dont à peine 44 secondes inédites : ça fleurait bon le foutage de gueule chez nos amis du Fœtus mourant. Et ils nous vendaient ça comme leur manière à eux de fêter leur anniversaire. Bonjour la fête au Champomy éventé et au popcorn rance ! Heureusement, nos amis de la tendresse et de la finesse sont enfin de retour avec un véritable album sous le bras, et quel album !

Prenez Descent Into Depravity, leur petit dernier en date. Une belle mandale brutalo-technique (ou technico-brutale, selon les morceaux) comme on les aime, un groupe en pleine possession de ses moyens… Eh bien, Reign Supreme s’inscrit sensiblement dans la même lignée : décharges de brutalité intense (« Subjected To A Beating »), passages mélo
diques de gratte à couper le souffle (« From Womb To Waste ») et, de temps à autre, ce petit feeling très Misery-Indexien dans le riffing (« From Womb To Waste », justement), sans oublier cette section rythmique en béton armé qui écrase tout sur son passage. Dying Fetus n’a jamais fait dans la demi-mesure, et ce Reign Supreme vient nous prouver une nouvelle fois qu’il faut compter avec la bande à Mister Gallagher. Certains feront la fine bouche en regrettant la bonne vielle époque de Grotesque Impalement, mais ce Dying Fetus-là est, selon moi, une des valeurs sûres de la scène ricaine et son évolution est pour le moins réussie.
 
Rares sont les groupes qui parviennent à marier aussi bien brutalité et mélodie. Une nouvelle fois, Dying Fetus délivre un album solide qui nous fera rapidement oublier l’ep inutile sorti l’année passée. Et maintenant, une tournée, un DVD live et un bon verre de liquide amniotique frelaté, svp !
 
[8,5/10] Mister Patate
 
 
Myspace officiel : www.myspace.com/dyingfetus
 
Relapse Records – 2012
Tracklist : 1. Invert the Idols 2. Subjected to a Beating 3. Second Skin 4. From Womb to Waste 5. Dissidence 6. In the Trenches 7. Devout Atrocity 8. Revisionist Past 9. The Blood of Power

Ah L’Allemagne, un pays ou on apprécie encore le Metal ! Le week-end passé, j'y suis allé pour le Metalfest West ! Metalfest, c'est une organisation qui organise des festivals un peu partout, et pour l’occasion, je suis allé a Sankt Goar.

Le festival à pris place dans un amphithéâtre situé dans une région d'une beauté incroyable ! Et l'affiche, elle aussi était géniale ! La nuit du mercredi je suis parti vers Sankt Goar ou javais booké un hôtel, un pote a moi quant a lui, il allait dormir sur le camping, et c'est la que la première surprise nous attendait. Il n'y pas de pont a Sankt Goar et le ferry service ne circulait pas après minuit ! Comment faire pour traverser le Rhin? Apres avoir parlé avec quelques Allemands et consulté le GPS, on a pris la décision de faire la route (76km!) pour pouvoir déposer mon pote au camping ! Heureusement que la route était intéressante, l'environnement est plein de bêtes, on a vu des renards, des dindes et je pense même avoir vu un lynx, super la région !
Finalement de retour a l'hotel,je me suis jeté dans mon lit, vivement le début du festival !
 
Le premier jour était assez chaotique, une seule entrée avec deux personnes pour passer les bracelets, t'imagine déjà la file que ça donnait ! Mais ce n'est pas tout, une fois a l'interieur, un des mecs du securité nous a demandé de sortir de nouveau ! Je ne sais pas si tout le monde a du repartir, ou seulement les gens de la presse, mais quand même, c'est assez bizarre quoi.
 
Bon, après ce faux démarrage, les problèmes se résolvent petit à petit, le premier groupe du jour, le gagnant du concours Radio Bob, Sapiency, a pris la scène et c’était parti pour la fête !
 
Après le concert de Turbowolf je voulait voir un peu la deuxieme scène, et je me suis promené vers la tente. Une fois la, un nouveau problème, on avait fermé le photopit a deux cotés, pas de possibilité d'entrer dans la pit. Ça a été réglé vite vite juste a temps pour Threnodia, qui jouait du melodic death metal. Un groupe assez sympa, ce n'est pourtant pas le style que j'aime vraiment. Apres ce concert je me suis plus dirigé vers la tente, la météo etait vraiment trop bien pour rester dans une tente quoi ! Même ci on s'est ramassé une petite averse dans l’après midi.
 
Le groupes se suivent les uns après les autres, la première surprise pour moi fut Legion Of The Damned. Je les avais déjà vus il y'a quelques années et ce n’était pas vraiment convaincant, par contre, cette fois, çà tuait ! Le Thrash Metal nous attaque avec une vitesse de tonnerre et le public adore! 
 
Apres les Hollandais de Legion Of The Damned, ce fut au tour des Suédois de Hypocrisy, un groupe que je ne connaissais pas vraiment mais putain! Quel concert! L’énergie de Peter Tägtgren est contagieuse et les gens adorent ! Ils ont mis le feu et Blind Guardian savait à quoi s'en tenir  !  
 
Le groupe de Hansi Kürsch venait apres le foudroyant Hypocrisy et ils ont assuré ! Commençant avec « Sacred Worlds » et puis « Welcome to Dying », ils ont mis le tempo et c'est fou de voir  Blind Guardian dans leurs pays natal , la popularité du groupe est vraiment gigantesque et entendre des milliers de fans chanter sur Valhalla, c'est assez impressionant ! 
 
 
Megadeth fuit le dernier groupe du jour que j'ai vu, mais ils n'ont pas déçu ! Le set etait assez court (même plus court que Blind Guardian) et cela explique l’absence de « A tout le monde », préfèrant jouer des morceaux plus heavy. Les classiques sont passés avec quelques morceaux du nouvel album, Thirteen. Dave a eu droit a une surprise aussi quand un fan s'est baladé sur scène pour lui serrer la main, Dave ne savait pas quoi dire la… 
 
Le deuxieme jour fut a mon avis, le meilleur jour du festival, tous les groupes qui jouaient sur la main stage étaient geniaux. La journée à commencé avec le groupe Huntress avec une femme qui ne chante pas du gothique mais du Metal pur et dur ! Sa présence sur scène et ses cris étaient presque hypnotiques et elle n'a  pas peur de bouger sur scène, fortement conseillé si vous aimez le Female Heavy Metal!
 
Le concert de Vader fut trop court a mon avis, c'est un de mes groupes préférés dans la catégorie Death Metal et 45 minutes, ce n'est vraiment pas assez quoi!
 
Apres le sympa Grand Magus il fut temps pour une nouvelle découverte, Saltatio Mortis! Un groupe dans le style de In Extremo (que j’adore!) avec un chanteur bourré d'energie ! Il chante, il danse et en plus, ça sonne génial ! Apres le concert je suis aller voir pour m'acheter des cd mais helas, j'en ai pas trouvé. Si vous aimez du Metal dans le style In Extremo, vous allez adorer ce groupe aussi ! J'étais surtout impressionné quand le chanteur a fait du crowd surfing en chantant! Ça, je ne le vois pas tous les jours !
 
Powerwolf quant a eux, je les trouve géniaux, de l'humour culottes et de la musique qui donnent envie de faire la fête, que peux tu vouloir en plus sur un festival ? Certes, les textes ne sont pas aussi forts qu'un Iron Maiden, mais ce n'est pas grave, on s'amuse!
 
Behemoth fut une autre bonne surprise. Je n'avais jamais vu ce groupe en live et j'ai été très impressionné par le show ! Non seulement ils ont du feu, mais ils ont mis le feu aussi ! Edguy par contre…. J'aime bien le groupe mais vraiment, Tobias Sammet, faut moins parler et plus chanter ! On ne veut pas des discours après chaque chanson, on veut de la musique!
 
Heureusement que « Mille » Petrozza est moins bavard et que Kreator, ça décoiffent ! Kreator est venu pour conquérir le festival, et c'est ce qu'ils ont fait ! Ouvrant avec « Violent Revolution » à ce moment là je me suis cassé le cou ! 
 
Finalement, on arrive au dernier jour…. Normalement Krypteria devait ouvrir la journée mais ils ont du annuler, pour maladie. Le groupe Burden a pris la place et franchement, c'est du Stoner sans le rock, l'organisation aurait pu trouver quelque chose de mieux que ça ?! Bof, on ne va pas trop se plaindre, Steelwing jouait après et eux, ils sont forts! Du bon vieux Power Metal!
 
Death Angel avait quelque chose a fêter, c'est l'anniversaire de l'album The Ultra-Violence et pour fêter cela, ils ont joué l'album dans son intégralité ! Un concert fou et génial ! 
 
Apres Death Angel je me suis relaxé un peu, j'ai pris mes photos et j'ai attendu pour la pièce de résistance… In Extremo! 
In Extremo était avec Megadeth la seule raison pour moi pour faire la route et vraiment, ils ne m'ont pas fait regretter cette décision ! Leur show fut la meilleure manière de clôturer le festival et leur setlist était vraiment super! La seule chose qu'il me manquait etait Ai Vis A Lo Lop, vivement le Hellfest pour une seconde dose de In Extremo!
 
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Michael Bolton – The Hunger

Après l’échec cuisant de Everybody’s Crazy (1985), on pouvait s’attendre à ce que Columbia – une major pas vraiment altruiste – débarque Michael Bolton aussi vite que possible. Mais les labels n’étaient pas alors que ce qu’ils sont et Columbia redonna une chance à Bolton tout en lui garantissant des moyens d’accoucher d’un disque qui serait autre chose qu’une simple fin de contrat. Bien leur en prit.

Car The Hunger, sorti en 1987, correspond dans la carrière de Bolton à un double tournant. Tournant en terme strictement musical tout d’abord, puisqu’on y voit Bolton abandonner le Hard FM fougueux de ses deux disques précédents au profit d’une musique plus typiquement AOR, très calibrée radio. Tournant commercial aussi, car, après les deux échecs significatifs de ses derniers albums, Michael Bolton y décrochait pour la première fois de vrais succès radio ; le disque sera rapidement certifié or puis platine.

À l’écoute de la production, très léchée et polie, d’un certain nombre de titres bien plus lents que ce à quoi le chanteur nous avait habitué (« Sittin’ On the Dock of the Bay », « Tha’ts What Love is All About » et le titre final de Diane Warren « Walk Away ») ou des cuivres à la Toto (sur le néanmoins excellent « Wait On Love »), on saisit bien vite le réajustement musical auquel procédait Bolton ici. Il s’agit cependant bien plus d’un constat que d’une critique : le son est excellent (le claviériste de Journey, Jonathan Cain était aux manettes et à la composition sur certains morceaux), les titres plus abordables gorgés de feeling (la reprise d’Ottis Redding, « (Sittin’ On) The Dock of The Bay », fournit un cadre merveilleux pour les épanchements soul de la voix de Bolton) et le sens de la mélodie, de l’accroche musicale de l’auditeur sont imparablable (les superbes « Hot Love », « Gina » ou le plus épique « The Hunger »).

En outre, les interventions impromptues de Neal Schon de Journey sur certaines chansons bousculent ce schéma par trop ordonné, comme l’écoute de son solo incandescent sur « You’re All I Need » qu’il avait co-composé en témoignera. Dans un registre clairement différent de ses réalisations antérieures, Bolton réussissait un disque au-dessus de toute critique. Le succès des deux ballades comme hits paradant finalement dans les charts US correspondit donc bien à la reconnaissance d’un travail et d’une obstination dignes d’admiration.

Malheureusement pour les amateurs du Bolton des années 80′, cet accueil enthousiaste à la facette la plus apaisée de son talent incita le chanteur à changer sensiblement d’optique musicale, son inspiration rock initiale se diluant très sensiblement dans un océan musical très sage sur le successeur Soul Provider. Le succès colossal du disque accentua ce glissement de telle manière qu’aujourd’hui, pour tout un chacun, le nom de Bolton n’évoque plus que des roucoulades insipides avant tout destinées aux ménagères en mal de frissons romantiques. Pourtant le bilan du triptyque de Bolton avant Soul Provider est assez remarquable : si Michael Bolton et Everybody’s Crazy sont parmi les meilleurs disques de Hard FM enregistrés aux côté de 4 de Foreigner ou du premier Bon Jovi, The Hunger est incontestablement un des tous meilleurs disques d’AOR parus, à loger aux côtés de The Seventh One de Toto ou de Escape de Journey. C’est dire !

Baptiste (9/10)

 

Columbia / 1987

Tracklist (37:21) : 1. Hot Love 2. Wait On Love 3. (Sittin’ On) The Dock Of The Bay 4.  Gina 5. That’s What Love Is All About 6. The Hunger 7. You’re All That I Need 8. Take A Look At My Face 9. Walk Away