Archive for juillet, 2012

Affector – Harmagedon

Les groupes font quand même parfois des choix bizarres. C'est assez relatif me direz-vous mais quand je lis AFFECTOR j'imagine un truc bien bourrin et sanguinolent et pas un groupe de rock/métal progressif rassemblant des figures reconnues de la scène prog outre-Atlantique. Précisons donc, pour dissiper les malentendus, qu'AFFECTOR est un projet mené par le guitariste allemand Daniel Fries et le batteur néerlandais Collin Leijenaar (NEAL MORSE, DILEMMA). Nos deux compères se sont entourés d'une équipe de choc pour mener à bien Harmagedon: Mike LePond (SYMPHONY X) et Ted Leonard (SPOCK’S BEARD/ENCHANT/THOUGHT CHAMBER). Et cerises sur le gâteau, ils ont fait appel à la crème des vrtuoses des claviers pour mettre en musique leur vision: Alex Argento, Neal Morse (TRANSATLANTIC, FLYING COLORS), Jordan Rudess (DREAM THEATER) et Derek Sherinian (PLANET X/BLACK COUNTRY COMMUNION).

Tous ces noms ont de quoi faire sérieusement saliver mais cela n'a jamais garanti un album réussi. Les derniers doutes se dissipent quand même rapidement à l'écoute des premières compositions. Harmagedon est un album concept abordant le thème de la fin du monde et il présente l'originalité de mettre en musique des passages du texte biblique. Pourquoi pas, cela n'enlève/n'ajoute rien aux qualités de ce disque. Tantôt rock tantôt métal, avec toujours de fortes influences progressives, AFFECTOR offre un disque sombre mais assez varié avec moultes digressions via des soli de guitares et de claviers dans la grande tradition prog américaine. Nous ne sommes parfois pas loin d'un SHADOWGALLERY ou d'un SPOCK'S BEARD.

Deux morceaux de bravoure parsèment cet album avec un «Rapture» de 13 minutes et un «Harmagedon» de 14 minutes. Bien qu'un peu longuet, ces deux titres mettent bien en valeur le talent et les virtuosités des artistes présents. Techniquement la barre est placée assez haute mais tout assure avec maestria. Sur un plan plus mélodique, l'auditeur se perd un peu dans les incessantes circonvolutions instrumentales. Plus de concision aurait été appréciable. Sans faire de bruit AFFECTOR (décidément ce nom me saoule) signe dignement son entrée via un Harmagedon sans grand défaut. Les fans de l'école progressive américaine, technique et inspirée, seront ravis.

[7,5/10] Oshyrya

 

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Inside Out Music / 2012

Tracklist (64:31 mn) 01. Overture pt.1: Introduction 02. Overture pt.2: Prologue 03. Salvation 04. The Rapture 05. Cry Song 06. Falling Away & Rise Of The Beast 07. Harmagedon 08. New Jerusalem

Edito juillet-août 2012

 

Et dire qu’en mai, j’annonçais le retour du soleil… J’aurais dû fermer ma grande gueule, pour une fois. Une semaine après, au Nord de la Loire, c’était l’automne, sa pluie, sa fraîcheur. Bon, remarquez, ça avait son charme en festival, les binouzes restaient bien fraîches. En parlant de festivals, comme vous avez pu le constater (ou pas), notre équipe n’a pas chômé : Big Thirst Metal Fest, Werchter Boutique, Fortarock, Metalfest Open Air Germany, Hellfest, Graspop, Extremefest… j’vous dis pas l’empreinte écologique avec tous les kilomètres parcourus au cours des deux derniers mois. Et ce n’est pas fini, loin de là : d’ici la fin des grandes vacances, nous aurons assisté pour vous à quelques autres festivals, dont le Wacken Open Air
 
Et à part ça ? Petit à petit, nous approchons déjà de la barre des mille chroniques sur notre nouveau site, sans oublier, bien entendu, les centaines de chroniques encore consultables sur notre ancien site (et qui sont rapatriées petit à petit… pour accélérer les choses, on devrait peut-être acheter des Nord-Coréens, en fait). Vous l’aurez peut-être remarqué, nous avons lancé un nouveau sondage, qui vous demande votre avis. Plutôt que de déterminer arbitrairement à quoi doit ressembler Metalchroniques, nous avons voulu vous demander votre avis, voir ce qui vous intéresserait le plus. Comme quoi, nous pensons aussi à nos lecteurs. Pour le moment, le lecteur audio / la radio semble s’imposer comme votre premier choix. Toutefois, nous laisserons ce sondage pendant quelque temps, histoire qu’un nombre suffisamment important de personnes puisse se prononcer.  
 
Autre nouveauté : l’apparition de pubs sur notre site. Certains grinceront des dents à la vue de bannières publicitaires, mais n’oubliez pas une chose : Metalchroniques ne rapporte pas un euro à ses chroniqueurs, bien au contraire (je vous dis pas la note d’avocats après nos chroniques de Loudblast et de Gojira). Nous avons par ailleurs veillé à les rendre aussi discrètes que possible. Certains ont fait bien pire. Je ne citerai pas de noms. Non, n’insistez pas. Vraiment. Sérieux. Ou alors inscrivez-vous sur le forum et je vous le dirai par MP.
 
Et pour finir cet édito, quoi de plus efficace qu’une exclu ? Une vraie exclu, qui fait plaisir, qui fait chaud au cœur : le Mass Deathtruction n’est pas mort. Non, vous ne rêvez pas : malgré une édition 2011 catastrophique en termes de public, Pedro réorganisera cette année une nouvelle édition du Mass Deathtruction. Pour l’heure, une seule information est disponible, une date : le samedi 1er décembre 2012. Stay tuned pour plus d’informations (nous en savons déjà plus, mais motus), mais faites-moi le plaisir de cocher cette putain de date dans votre agenda (oui, je sais, y’a Katatonia au Biebob le même jour, mais entre une bande de pleureuses suédoises qu’on voit chaque année et un festival de Death qui ramone les esgourdes et où votre serviteur fêtera indignement son anniversaire dans le Jäger et la bonne humeur, y’a pas photo).
 
Stay sick
 
Mister Patate et l’équipe de Metalchroniques

Deiphago – Satan Alpha Omega

Pour les Philippins, le Black Metal n’est pas un sujet à prendre à la légère. Pour eux, le cuir et les clous sont de rigueur, le riffing doit être acharné, le blastbeat s’impose presque comme une religion et le chanteur a intérêt à pouvoir s’arracher les cordes vocales en poussant des gueulantes déchirées pour pouvoir gagner ses galons. C’est bien simple : si ce bon vieux Satyr avait été philippin, il aurait été déchu de sa nationalité et renvoyé à la frontière lors de la sortie du dernier album de Satyricon. Rien que ça. Alors, l’annonce de l’arrivée d’une nouvelle galette remplie à la gueule de blasphèmes de nos amis de Deiphago s’accompagnait d’une bonne odeur de soufre. Après Impiety et son Ravage And Conquer, place donc à Satan Alpha Omega, troisième full-length des expats de Deiphago.

Satan Alpha Omega ne déroge pas aux sacro-saintes règles du Black philippin : après une brève intro, le groupe balance la purée avec conviction et acharnement. Pas de temps mort, pas de mid-tempo, pas de claviers, uniquement 9 plages de blasphèmes (l'outro inutile n'étant pas prise en compte) sur fond de guerre sonore. Les guitares tiennent plus de la tronçonneuse que de l’instrument de musique, la batterie s’apparente à une bonne vieille MG42, et le chanteur n’est pas sans rappeler celui d’Impiety (ce qui n’est pas une mauvaise chose, loin s’en faut).

Malheureusement, contrairement à Impiety, Deiphago souffre d’une production trop brute et mal équilibrée. Résultat : le riff de guitare tourne à la bouillie sonore, le solo se perd derrière la batterie qui, elle aussi, manque de précision. Satan Alpha Omega avait suffisamment de qualités pour tirer son épingle du jeu, mais sa production le handicape sévèrement. Avec un son un peu plus clair et une prod’ comme celle des derniers albums d’Impiety, il aurait fait des ravages. Dans le cas présent, il déçoit quelque peu. Dommage.

Mister Patate [6,5/10]

Myspace officiel

Hells Headbangers Records – 2012

Tracklist 1. Intro: Extermination 2. Human Race Absolute End 3. Heretic Oath 4. Plague and Satan Triumphant 5. Exalted Hate 6. Satan Mongers 7. Atrocities Absurdities 8. Crucifixation 9. Demonic Munitions 10. Satan Alpha Omega 11. Outro