All Hail The Yeti – All Hail The Yeti
Posted by Hamster ForeverAoût 30
Un groupe nord américain portant un nom d'animal mythique, on a déjà vu cela au find fond de l'Ohio (une chimère ça ne vous dit rien ?), et après tout ce n'est pas plus ridicule que la « Panthère », « Les tigres de Pan Tang », « Sepulture » ou « Metallique » pour n'en citer que quelques uns dans la communauté des groupes metal.
Il n'empèche ça attire l'attention. Encore faut il que All Hail The Yeti soit à la hauteur niveau son. Et là, il faut bien reconnaitre que les fées poilues du metal se sont penchées avec bienveillance sur ce premier album. Aussi abrasif qu'un Corrosion Of Conformity, un souffle épique et musclé que l'on retrouve chez Down ou Crowbar.
Et une énergie capable de mettre par terre la Nouvelle Orléans. Un sludge agressif rondement mené nous est proposé par un jeune groupe fondé en 2006 qui maitrise son sujet au poil. Du metalcore évoqué à tort comme matrice du groupe, le groupe n'en partage qu'une influence, majeure le bon vieux heavy metal et ses envolées lyriques à la guitare.
Les vocalises au chant clair qui apparaissent de temps en temps sonnent plus justes que le style précité, c'est plus proche du Hard Rock mélodique US. Connor Garritty se débrouille bien au chant hurlé, épaulé par le batteur Skylar Feigel et le bassiste Nicholas Diltz au chant clair. En tout cas, ce n'est pas dans le core que le groupe puise l'essentiel des munitions. Le sludge est plus approprié pour servir de colonne vertébrale, sans oublier un soupçon de Doom et de Stoner (l'intro d'« After The Great Fire » et son riff principal qui écrabouillent tout).
« Axe Murder Hollow » confirme le talent du groupe pour sonner la charge, à coups de riffs Stoner – un tantinet Thrash. En prime le son est au poil, moderne et puissant, mais qui évite le côté froid et clinique de certains groupes Nord Américains, Tommy Decker et Mike Sarkisyan de Spineshank ont bien fait leur travail. Ici quand c'est crade on le laisse passer à dessein et ça colle bien avec l'ambiance pesante. Un « Ruby Ridge » devrait dresser les poils de tout amateur de Corrosion Of Conformity, ces derniers devraient se méfier, on a un sérieux prétendant à la succession qui débarque. Le groupe ne se contente pas de tout aplatir à un rythme de pachyderme, il sort aussi les baffes sur un rythme plus soutenu, accrochez vous sur « I Am Wendigod », on se retrouve assez vite submergé par une section rythmique percutante. D'ailleurs cette dernière ne démérite pas tout au long de l'album. « The Art Of Mourning » pourra rappeler avec son refrain entêtant, Alice In Chains, avec de l'harmonica en plus.
On pourra rechigner sur certains riffs qui n'ont rien de franchement novateur, mais il n'empèche que le groupe arrive à sortir quelque chose d'accrocheur qui mérite d'être écouté. Seul « Judas Cradle » m'a laissé sur m'a faim, un titre de 20 minutes, cela laissait espérer un final Doom, rien à voir : on a droit à 6 minutes de musique qui dépote au compteur, et un quart d'heure de piafs et autres bestioles qui gazouillent dans le bayou. Frustrant. Un premier album est d'ordinaire une démonstration de savoir faire pour un jeune groupe, qui justifie son entrée dans l'arène du business de la musique, de mon point de vue All Hail The Yeti n'a pas raté son entrée. Très prometteur. Voilà la preuve qu'on peut bien faire du metal plombé sudiste, avec un vocaliste canadien et des mecs qui crèchent à West Hollywood, Californie.
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