Archive for août, 2012

Thy Majestie – ShiHuangDi

Il semble bien que rien ne soit simple en Sicile, aussi bien au niveau politique qu’artistique. En tout cas, les très très nombreux changements de personnel au sein du groupe THY MAJESTIE semblent l’attester. Vous avez forcément un moment ou un autre entendu parler de ce groupe de métal mélodique/symphonique/épique qui roule sa bosse depuis 2000. Du groupe original il ne reste plus que le batteur Claudio Diprima. Tous les autres ont, à un moment ou un autre, de gré ou de force, quitté le navire. Après avoir fait une infidélité avec son dernier album (Dawn en 2008) voici les transalpins de retour dans leur écurie d’origine, Scarlet Records.

Après avoir exploré des mondes merveilleux puis la bataille d’Hastings ou enfin le destin de Jeanne d’Arc, les transalpins ont mis cap vers l’est et plus précisément vers l’empire du milieu. L’album raconte le règne de Shi Huangdi, qui a été le premier empereur d’une Chine unifiée au IIIème siècle avant JC. Chanson après chanson son ascension et ses grandes réalisations sont évoquées par THY MAJESTIE. Encore remarquables de nos jours, nous devons à ce personnage la Grande Muraille de Chine et son mausolée est célèbre pour son armée en terre cuite.

Les musiciens passent mais les italiens ont toujours su garder le cap et proposer des chansons attrayantes, très mélodique avec des refrains forts aisément mémorisable. Ce nouvel album n’échappe pas à la règle et bénéficie des mêmes qualités que ses prédécesseurs. Sans réinventer la poudre, THY MAJESTIE enchainent les compositions de qualité parées d’un habillage fait de chœurs et de multiples orchestrations. Un « Seven Reigns » met dans le mille sans contestation et ce n’est pas le seul titre enthousiasmant de cet album. Signalons la présence de Fabio Lione (RHAPSODY of FIRE) sur un titre. On ne peut presque rien reprocher au groupe, chaque élément est en place et la production est très bonne.

Malgré ses qualités, THY MAJESTIE a toujours évolué en seconde division dans la catégorie métal épique. Avec ShiHuangDi, les italiens se replacent en bonne position aux côtés d’un DRAGONLAND par exemple. L’histoire du groupe semble faite d’un succession de rendez-vous manqués (signature avortée avec Limb Music, tournée déclinée avec KAMELOT). Nous souhaitons ardemment que celui-ci soit le bon et que THY MAJESTIE parvienne enfin un passer un cap sur la scène européenne grâce à ce très bel album.

Oshyrya [8,5/10]

 

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Scarlet Records / 2012

Tracklist (51:40 mn): 01. Zhongguo 02. Seven Reigns 03. Harbinger Of New Dawn 04. Siblings Of Tian 05. Walls Of The Emperor 06. Under The Same Sky 07. Farewell 08. Huanghun 09. Ephemeral 10. End Of The Days (feat. Fabio Lione) 11. Requiem

Hollow Haze – Poison in Black

Ce Poison in Black est déjà le quatrième album des italiens d’HOLLOW HAZE. Je ne cesse d’être surpris par le nombre de groupes qui sortent involontairement en catimini, loin des grands réseaux et des grands médias. Ils ne sont quasiment jamais apparus sur les radars et doivent donc compter sur les réseaux parallèles comme internet ou les webzines pour avoir ne serait-ce qu’un peu de visibilité. Il faut quand même avoir la foi… HOLLOW HAZE est né en 2003 de l’initiative du guitariste Nick Savio. Et donc trois albums plus tard (chez Crash & Burn Records), les voici désormais un peu plus sous le feu des projecteurs depuis leur récente signature chez Bakerteam Records.

Le heavy/power-métal des débuts a progressivement évolué en quelques choses de plus mélodique avec l’ajout d’orchestrations et d’une dimension symphonique. L’atmosphère générale reste cependant particulièrement noire et oppressante. Après l’intro orchestrale de rigueur, nous plongeons directement dans le vif du sujet via un « Tears of Pain » qui remet d’emblée les pendules à l’heure. Les italiens ne sont pas là pour amuser la galerie et suivent avec application le dogme power métal : riffs et soli hargneux, double grosse caisse le tout complété de nappes de claviers omniprésentes. Les italiens s’inscrivent dans la tradition d’un BRAINSTORM voir d’un KAMELOT. Nous sommes en terrain balisé, HOLLOW HAZE fait le boulot mais n’étonne pas par son originalité ou sa prise de risque.

Poison in Black s’écoute assez facilement mais sans grandes émotions. Difficile de s’enthousiasmer pour ces compositions tout à fait honorable mais déjà entendu quelques dizaines de fois. Le chant parfois assez aigu de Ramon Sonato pourrait en rebuter certains malgré le talent de l’artiste. Il n’est pas aisé pour moi de vous recommander telle ou telle chanson tant j’ai eu du mal à fixer mon attention et à retenir un refrain ou une mélodie. On dira « Lords of World » pour faire plaisir. Cela vient peut-être de moi mais il manque le petit plus qui accroche l’auditeur. Signalons la reprise de « Headless Cross » de BLACK SABBATH, le mimétisme avec Tony Martin est assez impressionnant.

Avec HOLLOW HAZE, tout est propre mais cela manque d’attrait. Ils ont fait le boulot mais risquent de pâlir sérieusement face aux ténors du genre. Vu l’encombrement sur le créneau power-métal je crains que les italiens peinent à tirer leur épingle du jeu.

Oshyrya [6,5/10]

 

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Bakerteam Records / 2012

Tracklist (58:30 mn): 01. Rise Above (Intro) 02. Tears Of Pain 03. Never Turn Back 04. Haunting The Sinner 05. Lords Of World 06. Hit In Time 07. Chained 08. Pray For You 09. Remorse 10. Voodoo Rites 11. Snowblind 12. Headless Cross

The March – Crawl Space (EP)

Les lillois de THE MARCH ont décidé de tirer leur révérence avec classe à travers un EP 5 titres intitulé Crawl Space. Deux ans après Dead Ends and Blind Spots, on ne peut que regretter cette décision vu la qualité de la musique proposée. L’album est en téléchargement libre sur le site du groupe (lien ci-dessous) mais si vous accrochez à ce curieux cocktail vous auriez tort de ne pas commander la version physique de l’album. En effet, en plus de soigner le fond, THE MARCH offre un support de choix avec un arigato pak du plus bel effet.

Il est extrêmement périlleux de déchire la musique du groupe qui mélange allégrement des éléments métal très contemporains avec des ingrédients doom voir sludge plus traditionnels. La démarche est assez originale. En tout cas le tout est loin d’être joyeux et l’auditeur se plonge avec délice dans un univers froid, désespéré et particulièrement dépressif. THE MARCH a su brillamment alterner passage intenses et doux comme pour signifier qu’il reste une once d’espoir dans ce maelstrom de noirceur. Le chant torturé d’Olivier fait des merveilles et entraine l’auditeur vers des profondeurs insondables. Suicidaires s’abstenir. La pression ne retombe pas le long de ces 5 compositions et on ressort exténué de l’écoute de Crawl Space. Ces riffs pachydermiques et ces rythmiques rouleaux-compresseurs nous secouent sans ménagement jusqu’à nous laisser lessivés. Les rares moments de répit permettent d’à peine reprendre son souffle.

Crawl Space est un disque très homogène, mais les compositions finissent par se ressembler. Si on écoute l’album d’une traite, difficile de distinguer les différents titres, il s’agit plutôt d’une longue descente, en apnée, au plein cœur de la tempête. THE MARCH vous offre, de façon posthume, une sacré expérience et il serait bien dommage de ne pas y goûter.

Oshyrya [08/10]

 

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Autoproduction / 2012

Tracklist: 01. Carried Away 02. Nate Willians 03. Two Nights 04. Blood Stained 05. The Dyed Wall