Archive for août, 2012

Evoken – Atra Mors

Vous êtes en quête de la bande son idéale pour illustrer l'apocalypse prévue en cette année 2012 par les Mayas ? Hé bien ne cherchez plus. Elle est disponible, à la portée de tous. Mais bien peu d'entre nous le savent. Seuls les initiés, amateurs de Doom et plus particulièrement du genre ultime et sans concession qu'est le Funeral Doom sont au courant, et pour certains c'est l'extase qui s'annonce. C'est une tempête qui devaste tout sur son passage en provenance du New Jersey qui arrive. Un catalysme sonique imposant, aussi puissant que les glaciales armes de destructions massives finlandaises, connues sous le nom de Thergothon, Tyranny ou Skepticism.

Evoken est donc de retour après 5 ans de silence. Voilà un groupe qui tutoie les sommets du genre depuis 20 ans, et autant éventer le suspense d'emblée, Atra Mors ne fera pas chuter le parrain du Funeral Doom nord américain de son piedestal. Au menu un interminable cauchemar pour tout non initié à ce déluge froid et implacable. Amateur de metal speedé, abandonne tout espoir, Evoken démontre une fois encore que la vitesse n'est pas tout. Le rouleau compresseur se remet en route, et rien, ni personne, ne peut rester insensible à cette longue marche funéraire. Evoken reste fidèle à sa ligne de conduite, et ne change rien de sa recette, une production au poil, une ambiance d'une noirceur absolue, des nappes de claviers (sans oublier le lugubre violoncelle), batterie imposante et riffs de guitares torturées avec en guise de cerise sur le gateau les vocalises d'outre tombe de John Paradiso. Parfois surgissent de rares accélérations dignes du Death Metal qui viennent porter le coup de grâce. Il faudra plus d'une écoute pour savourer tous les aspects, et decouvrir tous les éléments parfois empruntés à d'autres genre pour varier le rythme de cette longue agonie. Bien peu de groupes sont capable de mettre en musique le désespoir et la désolation comme le fait Evoken. Le groupe vient reprendre son trône, les prétendants auront forts à faire pour rivaliser.
 
Hamster (09.5/10)
 
 
Profound Lore Records / 2012
 
Tracklist (67:11) 
01. Atra Mors 02. Descent Into Frantic Dream 03. A Tenebrous Vision 04. Grim Eloquence 05. An Extrinsic Divide 06. Requies Aeterna 07. The Unechoing Dead 08. Into Aphotic Devastation
 

Ex Deo – Caligvla

Je n’ai jamais aimé l’école. Chaque jour, j’y allais, traînant des pieds. À l’époque, je ne rêvais que d’une seule chose : devenir sportif professionnel. Résultat : mes branches préférées étaient les cours de gym… et les langues, histoire de ne pas avoir l’air d’un con le jour où Nelson Monfort me questionnerait en 6 langues – dont le swahili – juste après une finale des Jeux Olympiques. Cependant, au cours de mon cursus, un prof était parvenu, avec un cours pourtant réputé chiant, à me passionner : le prof d’histoire. Chaque semaine, pendant deux heures, nous suivions le cours en silence et avec des yeux comme des soucoupes. La porte se fermait et nous étions transportés dans un autre monde : ce passionné des langues mortes nous racontait l’histoire de Rome et de la Grèce antique, faisant revivre avec verve Romulus, Rémus et bien d’autres, et il avait trouvé le timing parfait pour finir chaque cours sur un « cliffhanger », comme les séries américaines. Invariablement, il parlait, parlait, disait « et alors… », et la cloche sonnait, nous laissant dans l’expectative du cours suivant. Avec lui, l’histoire était vivante, passionnante même.

Vous vous demandez certainement pourquoi je vous parle de ça, mais le parallèle avec Ex Deo crève pourtant les yeux. Ici aussi, nous avons droit à une leçon d’histoire, mais sur fonds de Kataklysm et d’éléments classiques. Rien que ça.

À l’époque du premier album, Ex Deo m’avait laissé assez sceptique. Au final, Ex Deo n’était qu’une version légèrement remaniée de Kataklysm, plus lente et à la thématique romaine. En gros, et pour faire très réducteur : Kataklysm se la jouait « Nile de Rome ». Cependant, sur ce deuxième album, Ex Deo semble s’affranchir plus clairement et nous propose un album parfaitement maîtrisé de bout en bout.

Tout d’abord, penchons-nous sur la musique : les petits gars de Kataklysm ne sont pas des manchots, nous le savons depuis quelque temps déjà. Cependant, le travail proposé ici est sublimé par l’ajout d’une touche symphonique. Sans être pompeux, les morceaux d’Ex Deo prennent une touche épique, spectaculaire, et les interventions « parlées » de Maurizio sur ces morceaux renforcent encore cette impression, comme si nous étions renvoyés à l’époque de l’Antiquité, comme si nous assistions à un discours de Tibérius ou si nous étions dans les rangs de la Légion lancée aux trousses de la rébellion menée par Spartacus.

En effet, Caligvla est un véritable cours d’histoire. Les textes de chaque morceau nous font ainsi découvrir une facette de la riche histoire de l’Empire Romain, et il y a fort à parier que le livret de l’album sera un régal pour tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à l’histoire (un peu comme Nile, d’ailleurs). Ce nouvel album d’Ex Deo est une réussite, tant d’un point de vue musical qu’au niveau du contenu thématique. Ex Deo, un simple side-project de Kataklysm ? Think twice…

Mister Patate [8,5/10]

Myspace officiel

Napalm Records – 2012
Tracklist 1. I, Caligvla 2. The Tiberius Cliff (Exile to Capri) 3. Per Oculos Aquila 4. Pollice Verso (Damnatio Ad Bestia) 5. Divide Et Impera 6. Burned to Serve as Nocturnal Light 7. Teutoburg (Ambush of Varus) 8. Along the Appian Way 9. Once Were Romans 10. Evocatio: the Temple of Castor & Pollux

 

Iron Mask – Hordes of the Brave

Le label Lion Music se propose en cet été 2012 de rendre à nouveau disponible le deuxième effort d’IRON MASK, Hordes of the Brave. Edité à l’origine en 2005, le pressage du disque est épuisé et l’occasion était belle de lui donner une deuxième vie via une sortie sous la forme d’un Digipak. Mené comme de coutume et de main de maître par le virtuose belge et malmsteenien Dushan Petrossi cet album ressemble une très belle brochette de musiciens. La liste fait saliver : Goetz ‘Valhalla Jr’ Mohre ainsi qu’Oliver Hartmann (ex-AT VANCE) au chant et Richard Andersson (MAJESTIC, TIME REQUIEM) aux claviers. Une telle somme de talents ne pouvait accoucher que d’un métal néo-classique de qualité.

Et c’est bien le cas, Hordes of the Brave a de quoi faire le bonheur et l’extase de tout fan de Malmsteen & co. Petrossian était très inspiré sur ce coup là et les compositions sont solides. Rien de révolutionnaire, juste des mélodies fortes et des soli virevoltants. Mettre ensemble Petrossian et Andersson risquait de faire subir à l’auditeur des soli plus techniques et arides les uns que les autres mais l’essentiel est sauf. Ils en font régulièrement un peu trop mais l’overdose a été sagement évitée. Oliver Hartmann fait encore une fois preuve de sa très très grande classe et assomme joyeusement de son talent Mohre. Ce dernier ne démérite pas mais ne peut rivaliser avec son compère chanteur.

Alors que retenir de cette réédition ? D’abord une grosse déception avec absolument aucun bonus à se mettre sous la dent. Rien, nada, walou. C’est vraiment dommage. En de hors de ça, Hordes of ther Brave était sans doute l’album de métal néoclassique de l’année 2005. Les plus fervents l’auront déjà dans leur collection, les autres pourront découvrir avec avidité ce bel album (attention seulement mille exemplaires disponibles !).

Oshyrya [07/10]

 

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Lion Music / 2012

Tracklist (59:42 mn) : 01. Holy War 02. Freedom's Blood – The Patriot 03. Time 04. The Invisible Empire 05. Demon's Child 06. High In The Sky 07. Alexander The Great – Hordes Of The Brave (part I) 08. Crystal Tears 09. Iced Wind of the North 10. My Eternal Flame 11. Troops of Avalon