Archive for août, 2012

Nachtmystium est un groupe à part. Respectant peu les codes du black metal traditionnel, les Américains ont constamment affirmé leurs différences : avant-gardistes, jusqu'au-boutistes, intellos, voire psychédéliques. La formation de l'Illinois ne fait rien comme tout le monde et l'a prouvé tout au long de sa carrière. Avec « Silencing machine », Nachtmystium surprend une fois de plus : c'est fourni, passionnant et ça ne laisse aucun répit à celui qui l'écoute.

Pourtant, ce nouvel opus commence de façon plutôt étrange. « Dawn over the ruins of Jerusalem » n'est pas le morceau le plus réussi, même si le titre est génial. Cette mise en bouche nous sert un black metal basique, quoique bien exécuté. C'est l'arbre qui cache la forêt.

C'est en proposant une palette de sonorités différentes quasiment à chaque morceau que Nachtmystium remporte la mise. C'est à la fois prog (« And I control you »), indus (« I wait in Hell), gothique (« Borrowed Hope and Broken Dreams »), black (« Reduced to ashes »), accessible et dantesque (« The lepers of destitution »). Aucune chance de s'ennuyer.

Nachtmystium mélange ainsi les genres et apporte de l'ampleur à sa musique. Se laisser embarquer par « Silencing machine », c'est accepter d'entrer dans cet univers unique qui ne respecte aucun code.

Le pari est réussi. Cet album fera sans doute partie des grandes réussites 2012.

Nico [8,5/10]

Site Officiel: http://www.facebook.com/OfficialNachtmystium

Century media / 2012

01. Dawn Over the Ruins of Jerusalem 02. Silencing Machine 03. And I Control You 04. The Lepers of Destitution 05. Borrowed Hope and Broken Dreams 06. I Wait In Hell 07. Decimation, Annihilation 08. Reduced to Ashes 09. Give Me the Grave 10. These Rooms In Which We Weep

Old Man Gloom – No

La vache ! Voilà un album qui était attendu et qui fait mal ! Old Man Gloom, ce super groupe (Aaron Turner (Isis),  Santos Montano  (Zozobra),  Nate Newton (Converge) Caleb Scofield  (Cave In, Zozobra)) n'avait plus fait parler de lui depuis le début des années 2000 (2004 pour être exact) et c'est avec un certain enthousiasme non caché que j'ai débuté l'écoute de ce No.

L'album commence par une petite intro (« Grand Inversion ») dispensable en mode ambiante. Comme 90 % des groupes de metal qui pondent une intro un peu gentillette ouvrent toujours le bal des morceaux par une grosse tuerie, on s'attend au pire. Mais, le pire ne vient pas. Le premier « vrai » titre (« Common Species ») se la joue mollo en entrée de jeu. Presque un mélange entre du Stoner à la sauce QOTSA et du Brit-rock. Une guitare à peine saturée, quelques bruits électro en fond. On se surprend à monter le volume du casque à fond, et puis de l'ampli. Faut pas. Mauvaise idée. Excessivement mauvaise idée. Au bout de 25 secondes de petites gratouilles, le groupe explose littéralement dans le casque et j'ai du faire un bond de cabri pour diminuer le volume vite fait, au risque de mourir les tympans en sang et moi baignant dedans. Triste mort quand même.

Old Man Gloom est bien de retour et n'est pas revenu pour amuser la galerie. Essayez d'imaginer le Doom le plus glauque que vous ayez pu entendre. Le Sludge le plus baveux, le plus gras, le plus grave que jamais vos oreilles n'ont du filtrer durant toute votre vie. Un croisement improbable avec le Black ou le Dark Ambiant. Le tout transpercé de part en part par les riffs Mathcore les plus éléphantesques qu'un ampli puisse sortir, et accompagné de cris plutôt terrifiants. Le genre de Metal qui peut encore faire écarquiller les yeux aux metalheads les plus barrés. C'est bon ! C'est vraiment bon !

Après presque huit minutes, le second titre (« Regain/Rejoin ») laisse parler une basse bien saturée. Le groupe augmente un peu la vitesse tout en restant dans le registre de la lourdeur pachydermique. On retrouve là le Old Man Gloom des origines, avec un titre court et rentre dedans.

Le quatrième titre (« To Carry The Flame ») est l'un des meilleurs de l'album. Assez différent de « Grand Inversion », il est rapide, bourrés de break, moins Doom et moins Ambiant. Alors qu'il s'interrompt au milieu du titre, tel un groupe prog', Old Man Gloom fait monter la sauce petit à petit, en ajoutant des chœur (carrément, oui), puis des cris, des guitares encore plus grosses, jusqu'à l'éjaculation musicale. J'en ai des frissons. Un titre parfait dans son genre, d'un bout à l'autre.

Ensuite, « The Forking Path » se donne un petit côté légèrement Mathcore, une structure plus complexe, plus riche. La rythmique est très lourde, ça tabasse sévère mais le tout est survolé par une guitare aérienne, alors que Aaron s'époumone comme un diable. Le morceau « Shadowed Hand », assez long, commence par cinq minutes de musique Ambiant avant d'exploser, encore, dans un titre polyrythmique de folie qui s’achèvera dans un bordel sonore sifflant.

Le morceau « Rats » n'est d'abord qu'un long bruit grave de cinq minutes, sorti tout droit de l'enfer. Ensuite, c'est parti pour cinq minutes crescendo. D'abord un pattern simple de batterie, quelques notes de guitares larsenées et puis, encore, une explosion musicale (et dans le slip, ça, c'est une autre histoire). Au milieu de ce bordel lourd et en mid-tempo, sans crier « gare ! », Old Man Gloom passe la seconde et après avoir tripé pendant une minute à toute vitesse, retrouve avec autant de finesse son rythme de marche d'éléphants au trot enlevé en direction du bord de la falaise. Deuxième explosion dans mon slip.

Comme c'était déjà le cas sur Seminar II et III, les précédents albums, No se termine avec « Crescent » sur un passage electro-acoustique avec un peu de guitare slide et … un bruit de fond (j'ai réfléchis longtemps, mais je n'ai pas trouvé de meilleure expression pour qualifier ce …bruit de fond Ambiant qui pèse sur tout le titre). 

Je dis se termine, mais je m'emporte un peu. Pour bien finir, No se paye encore un ultime morceau de quatorze minutes, rien que ça !  « Shuddering Earth » est absolument déroutant, un peu à l'image de l'album. Il mélange tous les styles, du Doom à l'Ambiant, en passant par le Sludge. C'est parfois rapide, parfois très lent (et très très lourd), souvent oppressant. Ça semble surgir de nulle part. Ça semble ne vouloir aller nulle part. Et pourtant, quel pied ! Quelle classe ! Quelle baffe ! C'est un peu comme si Black Sabbath s'était accouplé avec le fils batard de Messhugah et …oh, n'importe quel groupe bien barré que vous voudrez. Le titre se termine sur un véritable bordel sonore bruitiste à l’exagération, que salueront tous les amateurs de Dark Ambient. 

On ressort de No un peu retourné. Le voyage à duré une heure mais semble avoir été à la fois bien plus long et bien plus court. L'impression d'avoir croisé de grands malades est très forte, mais on en redemande. Un album absolument indispensable, j'insiste.

Poney [9,5/10]

Mypace : http://www.myspace.com/oldmangloom

Bandcamp : http://oldmangloom.bandcamp.com/ (album en écoute intégrale !)

Hydrahead Records – 2012

Tracklist (51:25) : 01. Grand Inversion  02. Common Species 03. Regain / Rejoin 04. To Carry the Flame 05. The Forking Path 06. Shadowed Hand 07. Rats 08. Crescent 09. Shuddering Earth

Le groupe de métal symphonique américain KAMELOT sortira son nouvel album, Silverthorn, le 30 Octobre en Amérique du Nord, le 26 Octobre en Allemagne et le 29 octobre pour le reste de l’Europe via Steamhammer/SPV.

Le 16 août dernier, le groupe a dévoilé le visuel de l’album. L’édition limitée et l’édition vinyle arboreront une version du visuel alors que l’autre sera réservée à la version standard de Silverthorn. La version standard se présentera comme un Ecolbook alors que la version limitée contiendra l’Ecolbook, un cd bonus avec presque 60 minutes de music, un poster et un livret exclusifs.

Le guitariste Thomas Youngblood a fait le commentaire suivant : « L’artiste Stefan Heilemann a capturé la véritable essence de l’histoire et du personnage principal. Le livret est blindé d’images extraordinaires ».

Site officiel de KAMELOT