Archive for août, 2012

Architects – Daybreakers

Cinquante-cinq secondes, soit moins d'une minute, c'est exactement, en durée, le temps qu'Architects à pu faire illusion. Et encore, pour arriver à un tel exploit, il faut passer la première piste (« The bitter End ») en se disant que ce n'est qu'une intro (un vague musique de boite à musique). Pourtant, j'avais lu ici et là que "ça y est" le groupe anglais revenait à quelque chose de plus brut après un The Here And Now absolument nul. Seulement, ce n'est pas aussi facile que ça…

Tout commence donc par « The Bitter End », dans le style d'une boite à musique avec, pour d'obscures raisons, un riff bien couillu après 2 minutes, un cri déchirant la nuit et, hop, retour à la case boite à musique. Un premier titre totalement inutile. Ensuite, « Alpha Omega » semble vouloir relever le niveau. Du moins, pendant cinquante-cinq seconde. Les premiers riffs sont efficaces, Architects est effectivement revenu vers un Mathcore qui correspond plus aux origines du groupes. Le gueulard de service est toujours là et, au grand regret de tous les métalleux, le même en version mielleux aussi. Et donc, apprêtez-vous à recevoir de douces mélodies sucrées après cinquante-cinq secondes de truc efficace. On rigolera un peu en se disant que la partie mielleuse commence par les paroles « Desperation breathes and follows you home, Look around, you're not alone ». Plus cliché tu meurs.

Bon, et la suite ? Ben, les amis, la suite est du même acabit. Le troisième titre « These colours don't run » n'est ni un clin d'oeil à Iron Maiden, ni à Carcass («Blood Splattered Banner »), mais on retrouve une constante dans ce nouvel album de Architects : quelques riffs bien sympas, quelques bonnes idées mais au final un truc tellement mi-figue mi-raisin, qu'on ne retient que la figue (et personnellement, j'adore le raisin). Le titre éponyme « Daybreakers » est d'une nullité sans nom et ne mérite pas qu'on s'y attarde à moins d'avoir moins de 17 ans, de porter des t-shirt Anarchy, d'être anticonformiste, de se peindre les ongles en noirs et de penser que ses parents sont des connards.

Quelques passages semblent vouloir sortir du lot et laisser à penser qu'un jour peut-être, Architects sortira un vrai bon album. Mais, très vite, ils montrent tout l'inverse. J'en veux pour preuve « Even If You Win, You're Still A Rat ». Le morceau commence à bonne vitesse avant de s'arrêter net et après un couplet, pour faire un remake de Radiohead ayant écouté du Attack-Attack. Au secours, par pitié, les femmes, les poneys et les enfants d'abord. Le titre suivant « Outsider Heart » sort aussi de la même ligne de fabrication à la chaîne de titres bon marchés pour métalcoreux méchus. Une minute de poutrage somme toute correct et un refrains qui donne envie d'envoyer chier sa chaine hi-fi par la fenêtre. Je ne vous parle même pas d'un titre comme « Behind The Throne », qui n'est rien d'autre qu'une sorte de balade bien molle qui ferait super bien dans un film d'auteur moisi avec une femme qui s'ouvre les veines dans une baignoire après s'être fait larguée par son mec alors que son poney venait de décéder d'une colique et que ses parents s'étaient tués dans un accident de voiture en fauchant des enfants juifs à la sortie d'une école. Un jour, va vraiment falloir arrêter.

La fin de l'album est presque sauvée par les presque bons « Devil Island » et « Feather Of Lead » qui font presque du Mathcore presque énervé, le problème c'est qu'il font aussi du presque mou, et mi-mou mi-énervé, c'est comme la figue et le raisin, je ne retiens que le mi-mou.

Conclusion : oui, il semble que Architects s'est équipé d'une (petite) paire de couilles depuis son infâme dernier album sorti début 2011. Mais, il y a couilles et couilles. De même que la différence entre l'Homme et l'Abominable Homme des neiges est une abominable paire de couilles (merci Coluche), la différence entre un bon album de Metal et un abominable album de Metal se situe au niveau de «minable» (sans le «abo», suivez un peu). Ici, c'est à une paire de couille d'ado de 16 ans que nous avons affaire et, c'est bien gentil, mais au bout de 5 albums va falloir penser à faire autre chose que de la soupe tiédasse. Moi, comme certains, je l'aime chaude (merci Marylin). 

Poney  (04.5/10)

Myspace : http://www.myspace.com/architectsuk

2012 – Century Media

Tracklist (41:21) : 01. The Bitter End, 02. Alpha Omega, 03. These Colours Don't Run, 04. Daybreak ,05. Truth, Be Told, 06. Even If You Win, You're Still A Rat, 07. Outsider Heart, 08. Behind The Throne, 09. Devil's Island, 10. Feather Of Lead, 11. Unbeliever

Dr.Acula – Nation

Dr. Acula (oui, oui, il y a un jeu de mot subtil) est un combo de six gay lurons de New-York bien décidés à faire du Funmetalcore, c'est à dire, du Metalcore comme tous les groupes qui débarquent depuis une dizaine d'années (à la louche) MAIS de façon fun, lol, drôle; bref : humoristique. 

Il s'agit encore d'un énième groupe signé par Victory et qui se vend sans doute très bien outre-Atlantique mais qui frisera le silence total par chez nous. Et pour cause. Je ne sais pas si en matière de musique extrême ont des goûts de chiottes (on leur doit bien trop en Death ou en Thrash), mais force est de constater que depuis quelques années (et beaucoup plus si on compte le New-Metal…), ça ne vole pas bien haut en matière de qualité. Voici donc Nation, cinquième méfaits des vampires New-yorkais.

Chez Dr. Acula, le fun est surtout dans les paroles. Comme souvent, à moins d'être parfaitement billingue, les paroles sont incompréhensibles. En cause, les deux gueulards de service : un typé Death et un autre plus Hardcore. Un duo très classique, pour ne pas dire un rien lassant, entre growl, scream et pig truc machin chose, tout les registres (en dehors du lyrique) y passent, mais on n'en retient rien. Pour les paroles, il faudra donc se tourner vers le livret du CD et, pour le dire franchement, je ne pense pas manquer d'humour mais là « bof ». 

Hormis le côté comique auto-revendiqué et quil ne me serait absolument pas venu en tête si ça ne faisais pas partie de la machine de guerre auto-promotrice de Victory, la musique proposée par Dr. Acula est d'une platitude absolue. Vous aurez déjà tout entendu dix fois ailleurs, et sans doute mieux. Pourtant, le disque n'est particulièrement mauvais pour autant. Certes, certains titres sont vraiment nuls (l'éponyme « Nation » par exemple) mais d'autres s'en sortent mieux (« Dressed for Transylvania In The Boiling Weather » – bon, ok le titre est « drôle »). Mais voilà, comme souvent, quelques titres honnêtes ne font pas un bon album. Grosso merdo, à moins d'être un fan hardcore du genre (moi aussi je peux être comique), voilà un skeud qui musicalement n'a aucun intérêt.

Pire, si on se penche un peu sur la prod (et, vu que pour une fois, j'ai reçu un vrai CD, je vais en profiter), on ne peut que grimacer. Si elle ne tombe pas dans le son américain sur-produit que l'on peut entendre partout, on a affaire à un truc presque amateur, hyper chargé en grave et basse, assez peu clair et plutôt brouillon. A la longue, au casque, c'est fatiguant et il est vraiment difficile d'écouter l'album deux fois d’afillée sans attendre la fin avec impatience.

Poney [04/10]

 

Facebook officiel : http://www.facebook.com/Dr.AculaBAND

Myspace : http://www.myspace.com/dapartygrind

2012 – Victory Records

Tracklist : 01 . Be Careful What You Wish For… 02. Heavy Handed 03. Keep On Running In Place 04. The Party Is Over (Locked On Target), 05. Ironic Enclosure 06. Dressed For Transylvania In The Boiling Weather. 07. Nation, 08. Robot People From Hell. 09. Suburban Superstar (Strung Out On Strong Island), 10. Areola 51 11.Citizen’s Arrest 12.Thinner

Elvenking – Era

Premier contact avec la musique des italiens via ce nouvel et septième album très simplement intitulé Era. Notre camarade Clayman avait soufflé le chaud et le froid les concernant en étant très enthousiaste vis à avis de The Scythe (2007, chro ici) et beaucoup moins pour Red Silent Tides (2010, chro ici). Plus de 15 ans de carrière, c’est assez remarquable, et les italiens ne semblent pas prêt d’arrêter leur quête du mix parfait entre power metal et folk.

Les premières mesures de « The Loser » laisse espérer que le groupe aura inversé la tendance par rapport à son album précédent et que l’élément folk reprendra du poil de la bête. Sinon ELVENKING sonne comme un groupe de power-métal de plus et ils ne sont pas compétitif par rapports aux ténors (allemands )du genre. Donc les violons sont bien de sortis et accompagnent très efficacement le riff principale de guitares. Ce petit goût presque « finntrollien » semble prometteur. Les italiens nous plongent dans cette nouvelle aventure le pied au plancher avec, en majorité, des titres rapides donc les refrains, très soignés, font mouche presque à chaque fois. Difficile de ne pas taper du pied à l’écoute d’un « The Loser » ou « Poor Little Baroness ». ELVENKING fait preuve de ses capacités et de son talent et proposant également des titres beaucoup plus calmes qui souligne le visage folk du groupe. Un « A Song For The People » ou un « The Time Of Your Life » sont des respirations bienvenues avant de reprendre le voyage au grand galot. Pour Era, ELVENKING a pu bénéficier de la participation de Jon „Mountain King“ Oliva (JON OLIVA’S PAIN, TSO, SAVATAGE) et son timbre de voix si caractéristique se marrie bien à l’univers des transalpins.

Dans son ensemble, Era reste un album assez classique. L’aspect folk est bien présent et rééquilibre un peu les débat face aux riffs et mélodies typiquement power-métal. Il me semble quand même qu’ELVENKING gagnerait à pousser plus loin sa démarche folk. Parfois nous pourrions avoir l’impression qu’il ne s’agit là que d’un gimmick. Autre réserve, le chant de Damna à la « BON JOVI » est assez fatiguant à la longue.

En tirant les leçons de passé, ELVENKING reprend des couleurs et offre un album solide et bien supérieur à Red Silent Tides. Ils devront poursuivre sur cette voie pour espérer passer un nouveau palier.

[07/10] Oshyrya

 

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AFM Records / 2012

Tracklist (52:26 mn) 01. The Loser 02. I Am The Monster 03. Midnight Skies, Winter Sighs 04. A Song For The People 05. We, Animals 06. Through Wolf’s Eyes 07. Walking Dead 08. Forget-Me-Not 09. Poor Little Baroness 10. The Time Of Your Life 11. Chronicles Of A Frozen Era 12. Ophale