Archive for septembre, 2012

Wormfood – Posthume

La drogue et les ruptures amoureuses sont deux bons engrais pour la création. D’ailleurs vous avez certainement remarqué que les gens qui ne se droguent pas, ou qui ne se font jamais larguer sont chiants comme la mort… Et justement Emmanuel, l'âme de Wormfood, n'est pas vraiment quelqu'un de chiant. Il n'y a qu'à en juger par la qualité de son dernier rejeton : Posthume.

Depuis 2005 et son album « France », Wormfood était en état de mort cérébrale. Fort d'un nouveau line-up le groupe a décidé de reprendre un bail avec la vie, pour nous offrir encore plus de désespoir… Cette fois le registre est différent… Fini le grand guignol… On laisse le monde et son mégadéconophone… La décadence baroque de « France » est au passé, ici, on est dans le domaine des (contre) addictions, de la mort, de la solitude… Cet album nous rappelle à quel point dans nos carcasses nous sommes seuls, terriblement… À l'intérieur on est TOUJOURS seul. C'est pour ça qu'en dedans tout est permis… Avec « Posthume » on est en plein excès d'atrabile. Marqué par les expériences de son meneur le groupe nous conduit, sans babillages, à travers un mauvais rêve… Comme un jour sans alprazolam…

L'album s'ouvre sur « Les noces sans retour » et on constate immédiatement la grande importance accordée au chant. Totalement en Français… Un très gros travail d'écriture a été fournis et on ne sombre pas dans le vaticinage ou les tournures atoniques… C'est déjà un explois en soit… La langue de Molière étant particulièrement capricieuse lorsqu'il s'agit de la mettre en musique… Emmanuel sévit dans des registres assez variés, avec des passages clairs hypnotisant, et de pures moments de désespoirs hurlés. On descend vers les enfers avec lui… Une descente joliment accompagnée par des passages de sitar et de tanpura jouées par Paul Bento (Carnivore, Type O Negative).
« La vanité des amants » qui est la seconde piste est dans la même veine, on à l'impression que les malheurs accumulés rejaillissent… la bile se déverse encore… S'enculant en partouze de vanité…
« Troubles alimentaires » noircit encore un peu plus le tableau… L'anorexie dévorante… La négation suprême de soi… L’ignominie, la bassesse alimentaire, la goujaterie de tout ce monde… Les guitares alternes entre rythme lents, soutenues par quelques nappes de pianos, et riffs ravageurs appuyés par une batterie hystérique. On nage dans la schizophrénie… La maladie… On miragine à tour de bras… Suit un « Passage à vide », avec des choeurs, faisant pensé à Type O Negative. À aucun moment on ne se sent trop proche du style propre au groupe du défunt Peter Steel mais l'influence est indéniable. Que ce soit sur ce morceau ou sur « Salope ». Morceau très intime. Un exutoire plein d'émotion. Ici, chacun pense à sa SALOPE. Mille et mille incendies se déclenchent dans le coeur, à comburer la terre entière, qu’il n’en restera plus que scories innommables. À nos amours déçu ! Santé ! Après un tel monument vient une reprise « Des hauts, des bas », malgré l'exercice délicat que cela représente, le morceau ne dénote pas avec le reste de l'album. En fait il s'insère parfaitement dans la dynamique sombre de Posthume, seul sa structure plus pop que le reste du cd trahit son origine. Avant-dernier morceau de Posthume « Le seul amour » fait qu'on trébuche, culbute au gouffre. Sans raccrochage possible. Et c’est bien fait. La fin approche Écrabouillerie définitive… Marmelade dans l’Aventure grotesque de la vie.
Le dernier morceau « EWB28IF » est une outro instrumentale,magnifique, qui m'amène à conclure. Candeur ou la mort.

Ymishima (07/10)

http://www.wormfood.fr/

MalaFortuna / 2011

Tracklist (54:10)
1. Les Noces Sans Retour 2. Vanité Des Amants 3. Troubles Alimentaires 4. Passage A Vide 5. Salope 6. Des Hauts Et Des Bas (Stephan Eicher cover) 7. Le Seul Amour 8. EWB28IF

Suikerrock 2012 (Tirlemont – Belgique)

Le Suikerrock, festival de Tirlemont, a vu le jour en 1987. Depuis lors, ce festival a grandi et vu défiler de nombreux artistes internationaux. Cette année, l'affiche comportait quelques noms qui m'ont convaincu de retourner à Tirlemont. 

 
À l'affiche : 'that little ol' band from Texas', ZZ Top, Status Quo, Alice Cooper et plein d'autres… Mais j'étais là pour les vieux ! 
 
Le Jeudi était le jour des ZZ Top, bien entendu accompagnés d'autres groupes. Étant donné que je n'avais pas congé ces jours-là, j'ai raté le premier groupe, Mojostar. The Union, quant à lui, passait en deuxième place et nous a proposé un bon set de Blues Rock. Pas mémorable, mais correct si vous aimez le genre. 
 
Triggerfinger, ensuite, une formation belge qui arpente les scènes depuis 1998 et fait fureur en Belgique et aux Pays-Bas. Plusieurs mags locaux les comparent à AC/DC, Led Zeppelin ou même T Rex… mais je me demande d'où viennent ces comparaison. Selon moi, Triggerfinger fait plutôt du stoner… et c'est pas mon truc ! 
 
Enfin, la tête d'affiche prend possession de la scène : les barbus de Texas ! Pour ceux qui ne connaissent pas ZZ Top (les habitants des caves et des grottes, par exemple), ce groupe du Texas joue depuis 1969 du Blues Rock avec une sauce de rock Tex-mex. Les deux icônes du groupe sont les deux barbus, Billy Gibbons et Dusty Hill. Accompagnés par le batteur Frank Beard (le seul sans barbe, malgré son nom), ils nous proposent un set de classe supérieure, reprenant la plupart de leurs tubes "Gimme All Your Lovin'" ou "Sharp Dressed Man", le tout avec une touche d'humour, comme lorsque Billy joue de la guitare à une main ou renverse sa guitare pour révéler un autocollant "beer!" (bière). Un concert génial avec une setlist géniale !
 
Set list:
– Thunderbird
– I Thank You
– Waitin' for the Bus
– Jesus Just Left Chicago
– Pincushion
– I'm Bad, I'm Nationwide
– I Gotsta Get Paid
– Heard It On The X
– Gimme All Your Lovin'
– Vincent Price Blues
– Heaven, Hell or Houston
– My Head's in Mississippi
– Beer Drinkers & Hell Raisers
– Stages
– Sharp Dressed Man
– Legs
Encore:
– Tube Snake Boogie
– La Grange
– Tush 
 
Vendredi, retour à Tirlemont. Au programme : Sweet Savage, Channel Zero, Status Quo et Alice Cooper ! Là aussi, pas congé, donc pas de Sweet Savage… 
 
Channel Zero, donc, qui ont fêté leur reformation en 2010 et nous propose du Thrash. Là non plus, je ne suis pas fan. Bon, j'aime certains morceaux, comme "Black Fuel", mais Franky n'a jamais réussi à me convaincre. De toute façon, j'étais là pour les groupes suivants. 
 
Status Quo, les papys rockeurs british emmenés par Alan Lancaster et Francis Rossi depuis 1962 ! Avec plus de 40 ans au compteur, ce groupe a accumulé un assortiment de hits assez impressionnant et c'est toujours un plaisir d'assister à leurs concerts ! Leur Rock influencé par le Boogie est captivant et invite tout le monde à se secouer… 
 
Setlist:
– Caroline
– Something 'bout You Baby I Like
– Rain
– Rock 'n' Roll 'n' You
– Mean Girl
– Beginning of the End
– Medly: What You're Proposing / Down The Dustpipe / Little Lady / Red Sky / Dear John
– Big Fat Mama
– The Oriental
– In the Army Now
– Roll Over Lay Down
– Down Down
– Whatever You Want
– Rockin' All Over the World
Encore:
– Junior's Wailing
– Rock and Roll Music / Bye Bye Johnny 
 
Enfin, pour clôturer la soirée, le Shock Rock d'Alice Cooper et son répertoire énorme ! "School's Out", "Poison", "Eighteen"… Je pourrais continuer pendant des heures, mais la musique n'est pas le seul truc qui rend ses shows mémorables. Un concert d'Alice Cooper, c'est théâtral : la mise en scène, la présence d'Alice Cooper, les détails sur scènes… tout est conçu minutieusement et ça ce voit !
 
Setlist:
– The Black Widow
– Brutal Planet
– I'm Eighteen
– Under My Wheels
– Billion Dollar Babies
– No More Mr. Nice Guy
– Hey Stoopid
– Is It My Body
– Halo of Flies
– I'll Bite Your Face Off
– Muscle of Love
– Only Women Bleed
– Cold Ethyl
– Feed My Frankenstein
– Caffeine
– Poison
– Wicked Young Man
– Killer
– I Love the Dead
– School's Out
 
Encore:
– Elected

Wacken Open Air 2012 (Wacken, Allemagne)

Le Wacken Open Air, probablement le plus gros festival Metal en Europe, fêtait cette année ses 23 ans. Ce qui a débuté comme un tout petit festival dans le petit village de Wacken a su évoluer pour predre des dimensions gigantesques !

 
Cette année, Wacken, qui compte à peine 2000 habitants, a accueilli 75000 metalheads… En fait, se rendre au Wacken, c'est découvrir un village qui vit pour et par le metal : les rues sont décorées, les maisons et magazines portent des affiches de Wacken, les locaux portent des T-shirts du festival… Même la piscine est accessible aux Metalleux par le biais d'une navette ! 
 
Cependant, je n'avais pas fait le déplacement pour la piscine, mais plutôt pour le festival, ses 5 scènes, ses combats de catch, ses shows de pompiers, son village Viking… et surtout son affiche géniale ! 
 
Étant donné les conditions climatiques, le camping n'a ouvert ses portes que le mardi et l'aventure commençait par la traversée d'une mare de boue… Une fois sur place, on ouvre les tentes, on sort les bières et en avant pour le festival ! Mercredi, petite exploration du terrain, du 'Wackener Village' et du village. Le temps s'améliore et la boue redevient petit à petit dure. Le festival ne débute officiellement que le jeudi, mais la Metal Battle débutait déjà la veille… Au final, et vu le nombre de choses à faire, je n'ai pas vu beaucoup de groupes ce jour-là. 
 
Jeudi, les choses sérieuses commencent, avec Skyline, le groupe 'Wacken' rejoint par Doro en 'Special Guest', U.D.O, le formidable Saxon et Volbeat ! Le soleil était de la partie… une excellente journée ! 
 
Udo Dirkschneider célébrait son anniversaire avec deux guests sur scène : Doro Pesch et Lordi ! Voir Jim Breuer live était aussi une excellente surprise, mais le meilleur groupe du jour était… SAXON : l’enthousiasme de Biff Byford reste intact et ils ont joué le fabuleux "The Eagle Has Landed" !
 
Le vendredi était la journée la moins intéressante pour moi, avec seulement trois groupes que je voulais voir : Kamelot, Hammerfall et In Extremo. Toutefois, pendant Kamelot, un gros orage a éclaté, marquant le retour de la boue… Après quelques minutes, on pataugeait jusqu'aux chevilles. Résultat : après Kamelot, retour au camping pour me réchauffer et boire quelques bières. 
 
Déjà le samedi, encore de pluie, mais aussi et surtout d'excellents concerts de Gamma Ray, Axel Rudi Pell, Testament, Scorpions et pleins d'autres. Cependant, après Axel Rudi Pell (qui était génial), j'étais tellement crevé par la boue que je suis rentré sur le camping pour fêter le dernier soir du fest avec mes potes.
 
Ok, le temps était pourri et la boue omniprésente… mais c'était excellent ! Wacken, see you next year… d'autant plus que les premiers noms ont déjà été annoncés : Amorphis, Anthrax, Arch Enemy, Deep Purple, Doro, Nightwish, Rage (avec orchestre), Sabaton et Subway To Sally 
 
Toutes les photos d'ambiance sont ici