Archive for septembre, 2012

Evocation – Illusions Of Grandeur

D'accord, l'illustration de la pochette d'"Illusions Of Grandeur" accroche l'oeil, tout en restant dans les limites du genre (feu Patate aurait parlé d'une couv' d'album de Pestilence retouchée via photoshop…).
Ce quatrième album enregistré pour partie dans les studios d'In Flames et dans ceux du groupe avec Roberto Laghi (In Flames, et qui a géré aussi le mixage) ne sonne pas comme In Flames. En revanche ce qui saute aux oreilles, c'est qu'au delà de la traditionnelle affection que le groupe porte au Death Metal mélodique à la sauce Dark Tranquility, on constate l'arrivée massive d'une influence viking. Il y a l'incursion amicale de Johan Hegg d'Amon Amarth sur le titre "Into Submission" et l'on constate que cette influence marquante s'insinue tout au long de l'album (Well Of Despair, Divide and Conquer… c'est pas compliqué il y en a partout !). Le groupe sonne comme Amon Amarth sans le folklore viking ou le bide forgé à l'Eriksberg.
Vous me direz qu'on aurait pu tomber plus mal, si le groupe s'était vautré dans du Roxette, ça aurait fait tâche dans le décor. C'est tout de même assez étrange de voir que le groupe change de fusil d'épaule à ce point. Le choc est saisissant si l'on écoute le recueil de démos sorti plus temps dans l'année. Exit, le chainon manquant entre Dismember et At the Gates, il faut se faire une raison. Nous voilà avec un hommage persistant à Amon Amarth. Bien exécuté et produit au poil, Evocation devrait titiller les oreilles des amateurs des vikings, mais on ne peut que déplorer que le groupe se contente d'exécuter efficacement une recette qui masque mal une nette baisse d'inspiration à côté d'un Apocalyptic qui laissait espérer le meilleur. L'album déroule, et désoriente, un poil linéraire et trop impersonnel pour que le groupe émerge au milieu de la concurrence féroce.
 
Hamster (06.5/10)
 
 
 
 
 
 
Century Media / 2012
 
Tracklist (42 minutes):
1.Illusions Of Grandeur 2.Well Of Despair 3.Divide And Conquer 4.Perception Of Reality 5.Metus Odium 6.I'll Be Your Suicide 7.Crimson Skies 8.Into Submission 9.The Seven Faces Of God 10.Final Disclosure 11.Shades Of Shame (Digipak bonus track) 12.Dark Day Dawn (Digipak bonus track) 13.Dead Without A Trace (Digipak bonus track)

Tantara – Designed By Evil

N'y allons pas par quatre chemins. Tantara fait dans le retro-thrash. Un style très à la mode qui engendre une multitude de jeunes groupes singeant, avec plus ou moins de réussite, les cadors encore en place (Testament, Exodus…). Nostalgie facile pour certains, renouveau du genre pour les autres, deux catégories de groupes se distinguent : les bons faiseurs (Municipal Waste) et les médiocres opportunistes (Evile, Gama Bomb, etc.). Tantara se situe entre les deux.

« Designed by evil » ne respire pas l'originalité. Véritables copiés/collés de classiques reconnus (Metallica, Megadeth), ces huit morceaux font tout leur possible pour accrocher le client. Hélas, entre riffs entendus mille fois, breaks standards et chant « old school », l'ensemble est lourd à digérer. Les morceaux sont en plus interminables et poussifs. Seul point positif : le soliste. En effet, le jeune Fredrik Bjerkø réussit l'exploit d'apporter un second souffle à chaque titre. Techniquement parfait avec des solos irréprochables, ce jeune prodige réussit à nous sortir de notre torpeur. Mais c'est bien peu pour nous satisfaire.

Au final, Tantara n'est qu'un ersatz de Laaz Rockitt qui doit progresser pour remporter l'adhésion. Possédant malgré tout quelques atouts indéniables, les jeunes Norvégiens doivent maintenant se roder pour se détacher de leurs influences… et proposer un jour une musique qui évoque plus qu'elle ne copie.

Nico (4/10)

Site Officiel: http://www.facebook.com/TantaraThrash 

Indie Recording/ 2012

1. Based on Evil 2. Mass Murder 3. Negligible Souls 4. The Debate 5. Human Mutation 6. Trapped in Bodies 7. Prejudice of Violence 8. The Killing of Mother Earth

This Is The End

 

Putain, 7 ans. Au final, vous aurez donc dû supporter mes coups de gueule pendant 7 longues années. C’était plutôt fun, à vrai dire. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. « Sauf la saucisse, qui en a deux », rétorquerait Onkel Tom, mais là n’est pas la question aujourd’hui. Après 7 ans, il est grand temps de passer le relais, de laisser la place à quelqu’un d’autre. Après 7 ans, il est temps que je tire ma révérence.
 
7 ans, ça laisse des traces. Au fil des années, j’ai vu la situation évoluer : labels de plus en plus hautains, nombre croissant de groupes incapables d’encaisser la moindre critique, la belle mort des envois promos remplacés par des MP3 watermarkés… Et pourtant, jour après jour, je me mettais à l’ouvrage, malgré cette dégradation du climat pour les webzines. Au final, ces chroniques, ce n’était pas pour les labels. Ce n’était pas vraiment pour les groupes non plus. C’était pour vous. Certains appréciaient. D’autres moins. Les coups et les douleurs, ça ne se discute pas. Cependant, j’ai atteint ce sentiment de trop-plein, vous savez, comme dans une de ces soirées entre potes, lorsqu'une 12e St-Feuillien vous tombe dans les mains et que vous vous dites : « j’ai beau aimer la blonde, je passe mon tour sur celle-là ».
 
Les raisons ? Certainement pas une impression d’être arrivé à mes limites. Au contraire : j’aurais pu continuer à vous abreuver de chroniques acerbes semaine après semaine. Chaque jour aurait été une fête, chaque chronique un festival de phrases assassines. Malheureusement, cela en dit aussi long sur l’état de l’industrie de la musique en cette bien piètre année 2012. Entre anciennes gloires qui ne parviennent pas à raccrocher, jeunes loups recycleurs d’idées et méchus aux goûts musicaux douteux, il est bien difficile de trouver encore suffisamment de groupes enthousiasmants. Il en reste, heureusement, mais séparer le bon grain de l’ivraie revient aujourd’hui à trouver une fille majeure, baisable ++, encore vierge et à jeun à deux heures du mat’ dans une rave-party organisée via Facebook.
 
Et maintenant ? Maintenant, place à la nouvelle génération, à quelqu’un de moins désabusé. Et pour moi ? Une retraite bien méritée, loin de l’actualité Metal, loin de cet univers où les vraies amitiés sont rares et où dire son avis n’est pas toujours bien vu. J’ai parfois fait grincer les dents des fans invétérés de certaines de mes « victimes », voire même de certains musiciens, j’ai parfois été un peu excessif dans les images utilisées, mais j’aurai été sincère tout au long de ces sept années, au grand dam des groupes et labels qui espéraient peut-être un discours plus édulcoré. Des regrets ? Aucun. Jamais de regrets. J’assume tout ce que j’ai écrit. Je me suis même d’ailleurs suffisamment auto-censuré. Plutôt que de perdre mon temps avec l’actualité, je me replongerai avec joie dans les grands classiques de mes genres préférés, ce qui donnera certainement encore lieu à de longues discussions avec mon confrère, concurrent et néanmoins estimé correspondant Winter. Et, qui sait… peut-être pourrez-vous encore compter sur moi, de temps à autre, pour une petite chronique au vitriol…
 
Stay sick, et peut-être à bientôt
 
Mister Patate, Enemy of the Music Business since 2005