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Mister Patate
Sep
19
Avec la régularité digne des Jeux Olympiques, Behexen revient, quatre ans après son dernier méfait, avec un nouvel album sous le bras, son premier chez Debemur Morti Productions et depuis le changement de line-up et l’arrivée de deux nouveaux guitaristes. Désormais, Behexen et Sargeist (autre combo emblématique du Black Metal finlandais) partagent 75 % de leur line-up, à tel point qu’on pourrait se poser la question de la pertinence de la cohabitation de deux formations aussi proches d’un point de vue non seulement musical, mais aussi en termes de personnel utilisé, mais intéressons-nous plutôt à cette nouvelle offrande de Behexen.
Soyons honnêtes : l’originalité n’est pas le fort de ces Finlandais. Nous avons ici droit, par le menu, à un Black Metal certes varié, mais convenu, à croire qu’il existe vraiment un « manuel du petit Blackeux illustré », avec quelques pages coloriages pour s’entraîner à réussir un bon corpsepaint. Que ce soit au niveau du jeu de guitares, des rythmiques (heureusement variées), du chant (et de ses inévitables effets d’écho), la musique de Behexen nous semble étrangement familière, comme si nous avions déjà entendu cet album quelque part, un soir, mais sans savoir dire exactement où et quand.
Toutefois, juger Behexen sur cette seule base ne serait pas faire justice à leur qualité d’exécution. On a beau se dire que cet album n’apporte rien au genre, il ne tombe pas pour autant directement sur la pile des albums-kleenex (aussitôt écouté, aussitôt rangé et oublié), et c’est peut-être là un signe de talent : pouvoir convaincre sans pour autant déroger à une recette éprouvée. Comme dirait l’autre : « C’est totalement inutile… et donc absolument indispensable ! »
Mister Patate (7/10)
Myspace officiel
Debemur Morti Productions – 2012
Tracklist (49:25) 1. Intro 2. Wrathful Dragon Hau-Hra 3. Death's Black Light 4. Circle Me… 5. We Burn With Serpent Fire 6. Luciferian Will 7. Awaken Tiamat 8. Temple of the Silent Curses 9. Shining Death 10. Kiss of Our Dark Mother
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Mister Patate
Sep
19
2012 : une ère s’achève pour Blut Aus Nord. Après 777 – Sect(s) et 777 – The Desanctification, BAN vient refermer le cercle de sa trilogie avec un 777 – Cosmosophy déroutant subdivisé en 5 mouvements. À mes yeux, BAN avait toujours été cette entité menaçante du Black Metal français, tapie dans un recoin obscur, jamais avare d’une expérimentation musicale et peu encline à se laisser enfermer dans le carcan réducteur d’un genre : Blut Aus Nord était un Protée menaçant. Et pourtant, cette conclusion de la trilogie 777 s’ouvre sur un Epitome XIV à la fois mélancolique et presque lumineux, comme si une faible brise se levait et déchirait le brouillard qui nous entoure, laissant filtrer ici et là un rai de lumière blafarde… Mais cette apparente luminosité est trompeuse et, très vite, la noirceur nous rattrape dans un Epitome XV à l’intro plus industrielle, rythmiques et effets sur les voix à l’appui avant une montée en puissance du chant et de la guitare et un nouveau retournement de situation avec un Epitome XVI dont les premières ligne de guitare ne sont pas sans rappeler la mélancolie d’un Alcest.
Sur ce dernier opus, Blut Aus Nord nous offre le calme après la tempête et vient clôturer sa trilogie de main de maître. Malgré la durée de l’album (on franchit la barre des 45 minutes en 5 morceaux), la magie opère sans cesse, sans la moindre lassitude ou longueur. Même Epitome XVIII, qui repose pourtant sur une rythmique et une partie de guitare répétées en boucle, parvient à captiver, à apaiser l’auditeur pour un atterrissage tout en douceur. Un dernier chapitre parfait pour une trilogie hors du commun.
Mister Patate (8,5/10)
Myspace officiel
Debemur Morti Productions – 2012
Tracklist (45:55) 1. Epitome XIV 2. Epitome XV 3. Epitome XVI 4. Epitome XVII 5. Epitome XVIII
À défaut de profiter d'une vraie reformation pérenne des canadiens de Triumph, les fans du groupe de Rick Emmett et Gil Moore devront se contenter de ce live, témoignage d'une récente réunion du groupe à l'occasion du festival de hard rock mélodique du Sweden Rock en 2008. Le groupe n'ayant pas confirmé une vraie reformation et ce alors que Rick Emmett s'occupe de sa carrière après avoir fait paraître un disque enregistré avec Airtime, l'enregistrement de ce concert reste à ce jour la trace la plus récente de l'activité de Triumph.
Le label Frontiers fait paraître sous le nom de Live At Sweden Rock Festival un CD/DVD contenant l'intégralité de ce concert plutôt long pour un festival (79 minutes). Il est vrai que l'énorme succès de Triumph au début des années 80, voyant le groupe enchaîner les tubes, justifie ce choix. La maison de disque napolitaine a eut la bonne idée de réunir ensemble CD et DVD car le DVD apparaît surtout comme un « plus » : les images d'un concert effectué en plein air ne sont pas très engageantes, même si l'ensemble est professionnel. Le peu d'effort dans le look adopté par des musiciens qui dépassent la cinquantaine (baskets, vieux jean, tee-shirt informe) indique bien que pour ces derniers, la musique est l'essentielle.
À les entendre, on leur donnera raison : soutenu par un son live de très bonne qualité – puissant et brut sans être confus –, le groupe joue pour le mieux. Les ans ne semblent pas avoir de prise sur le chant et la guitare de Rik Emmett tant celui-ci excelle. Seul Gil Moore est parfois un peu à la peine mais, pour sa défense, il faut rappeler que l'homme a cessé ses activités musicales depuis 1993. Et l'on sait qu'associer le chant et la batterie est une tâche extrêmement difficile. Dans ce contexte Gil Moore s'ent tire bien.
Venons-en au vrai gros défaut de Live At Sweden Rock Festival : la setlist. Elle fait l'impasse sur tout ce que le groupe a sorti après Never Surrender (1983) qui est passé à la trappe. Il y avait pourtant d'excellents titres à extraire de The Sport Of Kings (1986) ou Surveillance (1988). Un tel escamotage se fait au profit du fameux Allied Forces (trois morceaux) mais au détriment de l'exhaustivité. C'est d'autant plus fâcheux que le groupe avait du temps devant lui : dix titres pour plus d'une heure, c'est peu. Le groupe a préféré allonger les morceaux en développant de nombreux solos. Si cela avait été fait ponctuellement, pourquoi pas ? Mais systématiquement cela fruste.
Il s'agit d'une réserve surmontable mais quand même frustrante, tant pour son dernier live, Triumph se montrait toujours aussi classieux. Peut-être qu'une vraie reformation permettrait-elle de « remetttre le couvert » ?
Baptiste (7,5/10)
Frontiers / 2012
Tracklist (79,05) : 1. When The Lights Go Down 02. Lay It On The Line 03. Allied Forces 04. Never Surrender 05. I Live For The Weekend 06. Blinding Light Show 07. Rocky Mountain Way 08. Magic Power 09. Rock And Roll Machine 10. Fight The Good Fight