Avec beaucoup de retard nous recevons ce disque des belges de THOT à la rédaction. Cet Obscured by the Wind est en effet sorti sorti en mars 2011 et reste disponible au téléchargement (au prix que vous voulez) où à l’achat pour sa version physique. Le tout ici. Difficile de vous décrire la musique proposée tant THOT est un objet musical difficile à identifier. Tout part d’un concept autour du chardon. Le capitaine et maître d’œuvre de ce projet, Grégoire Fray, a eu un déclic en photographiant des chardons dans le jardin de ses parents. C’est pour le moins original. A partir de là, il a développé tout un concept artistique global, aussi bien musical que visuel. Je vous encourage à explorer les sites du groupe pour découvrir le travail accompli.
Si l’on revient à la musique, il vaut mieux avoir l’esprit grand ouvert pour pouvoir s’immerger dans l’univers présenté par THOT. Je ne vais pas vainement essayer de vous décrire la musique proposée tant la démarche est particulière. Les ambiances sont très travaillées autour d’un rock alternatif typé indus. Cette description est assez incomplète mais c'est juste histoire de vous donner quelques éléments d'information. Au fur et à mesure des écoutes j’ai pensé à THE CURE, aux PIXIES mais aussi au projet de VAST de Jon Crosby. Les rythmiques de guitares sont puissantes, hypnotiques et Grégoire Fray a su enrichir intelligemment sa musique de nombreux effets et sons électro. Le résultat est souvent assez saisissant ! Quelques compositions ont le potentiel pour faire un malheur comme « Ortie » ou encore « Moved Hills » pour l’énergie communicative dégagée. Les titres et interludes instrumentaux renforcent efficacement les ambiances et donnent un cohérence à l’album. Mention spéciale pour un « Obscured by the Wind » très fort.
Depuis un an, THOT n’a pas chômé en enchainant les tournées surtout en Europe Centrale. La communauté de fan, les Vegetal Noise Lovers, continue de grandir et ils s’apprêtent à sortir un EP, The Fall of the Water Towers. Un groupe à suivre…
Oshyrya (7,5/10)
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White Leaves Music / 2011
Tracklist (44:45 mn) 01. Eolien 02. Take a bow and Run 03. Dancing in the Corn 04. Moved Hills (edit) 05. Spellbound Fields 06. Blue and Green (are melting down in a seed) 07. Ortie 08. Solid Insecure Flower 09. The Hour Speller 10. Obscured by the Wind
Je dois faire une confession à propos de VENTURIA. J’avais déjà rédigé la chronique de précédent album Hybrid (ici) et à posteriori, ma note m’apparait être un poil sévère. Comme le bon vin, le groupe se bonifie avec le temps et cet album n’exhale que très progressivement toutes ces qualités. Je vois arriver le troisième album de nos compatriotes, Dawn of a New Era, toujours sur le label finlandais Lion Music, avec excitation. Beaucoup de changements depuis 2008. VENTURIA s’est séparé de son chanteur et Charly Sahona décide de prendre le micro aux côtés de Lydie Lazulli. Le poste de batteur évolue lui aussi avec l’arrivée de Frédéric Marchal derrière les fûts. Le groupe est désormais exclusivement montpelliérain.
Il me semble que VENTURIA a une place à part sur la scène métal progressive française avec un son et une approche très spécifique. La plongée dans Dawn of a New Era se fait tout en douceur via un « Devil in Disguise » puissant et d’entrée très convaincant. La guitares et les claviers de Sahona font des merveilles et sont épaulés comme il se doit par une basse et un batterie d’une précision diabolique. La technique n’écrase pas la mélodie et le refrain s’impose tout naturellement. Lydie Lazulli impressionne par sa maîtrise et l’émotion qu’elle parvient à transmettre. Les chants masculin et féminin se complète harmonieusement et apporte une vrai touche de fraicheur à la musique proposée. En quelques minutes, VENTURIA remet immédiatement les pendules à l’heure. Cette très bonne première impression se confirme par la suite avec « Secret Dream » ou le premier single « What If I ». Les chemins empruntés ne sont parfois pas très éloignés de l’école hollandaise d’un DELAIN par exemple. On trouve ce même soucis du détail et de la mélodie qui fait mouche. On notera quand même que VENTURIA a choisi de mettre un peu en retrait son côté progressif par rapport à Hybrid tout en conservant le jeu technique, les arrangements complexes et les touches électro ici et là.
La majorité de l’album se tient très bien et l’auditeur a de quoi prendre son pied à l’écoute de ces huit compositions. La production est très bonne et le son rend justice à la qualité des chansons. Les français ont su s’entrourer d’une solide équipe avec Kevin Codfert au X-Fade Studios pour le mixage et Jacob Hansen aux Hansen Studios pour le mastering. Finalement je n’aurais que deux reproches à adresser à VENTURIA pour Dawn Of A New Era. Sur le fond, huit chansons et 39 minutes de musique c’est un peu court. Nous n’aurions pas cracher sur 2 ou 3 titres de plus. Sur la forme, les pochettes du groupe sont un peu trop sages et manquent nettement de caractère. Là n’est pas le plus important, ok, mais cela peut être un facteur de poids pour la reconnaissance et l’identité de VENTURIA.
Oshyrya (8,5/10)
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Lion Music / 2012
Tracklist (39:03 mn) 01. Devil in Disguise 02. Secret Dream 03. A New Dawn Rising 04. What We're Here For 05. What If I 06. Phoenix 07. Spiritual Path 08. A Land of Dreams
S'il y a bien un groupe qui mérite le statut de groupe culte, c'est bien Vision of disorder. Adepte de mélanges audacieux, la formation menée par Tim Williams fut parmi les premières à entrechoquer metal et hardcore. Style peu commun dans la seconde partie des 90's. De fait, Vision of disorder peut être considéré comme LE pionnier du genre. « Imprint » reste, pour preuve, le chef d’œuvre indiscutable du groupe.
Mais tout ne fut pas rose pour les New-yorkais. Entre deals foireux avec labels sans scrupules et diverses galères, le pire arriva : le split. Un triste épilogue dans la mesure où le quintet a toujours proposé une musique de qualité. Après une parenthèse de onze années et un passage par Bloodsimple pour Tim Williams, le gang revient enfin aux affaires avec « The cursed remain cursed ».
Bonne affaire car ce dernier opus est un bon cru. Prolongement direct de «From bliss to devastation », Vision of disorder met tout le monde d'accord avec cette poignée de titres directs et sans bavures. Plus mature et plus carrée qu'à ses débuts, la bande de Long Island la joue finaude. Le groupe jongle avec deux facettes musicales. On trouve, pour le fan de longue date, des morceaux efficaces (« Set to fail ») et groovy (« Hard times) qui lui donneront envie de retourner dans le pit. Mais ce n'est pas tout. Williams a évolué vocalement : plus fluide, plus juste, on sent une maturité et une ouverture qui pouvaient, auparavant, faire défaut. Jetez juste une oreille sur ce « Skullz Out » pour vous en convaincre. Sorte d'évocation énervée d'un certain… Marilyn Manson. C'est vraiment surprenant. Résultat, le groupe arrive à sonner actuel, sans dénaturer sa musique pour autant.
Avec ses refrains qui restent en tête (« Loveless ») et quelques lignes mélodiques (« Be up on it ») pas piquées des hannetons, on espère que le groupe accédera à un succès qui pourrait dépasser les limites de l'underground.
Nico (08.5/10)
Site Officiel: http://fr-fr.facebook.com/VisionOfDisorder
Candlelight / 2012
1.Loveless 2. Set to fail 3. Blood Red Sun 4. Hard times 5. Annihilator 6. Skullz Out (Rot in Pieces) 7. The enemy 8. The seventh circle 9. New order of ages 10. Be up on it 11. Heart and soul