Archive for octobre, 2012

Down – IV Part One – The Purple EP

Rassurez vous, on va vous épargner toute l'histoire depuis 1995 de cet obscur combo passé du statut de side project culte à celui plus convoité de super groupe qui compte sur la scène metal. 5 longues années après Down III, le groupe remet le couvert avec un EP. Le premier d'une série de quatre. Façon un poil originale de se remettre en selle pour la forme (de mémoire je dois avoir vu un live de Pearl Jam saucissonné en 4 singles de cette façon). Le line up connait un petit changement suite au départ de Rex Brown et confirme le poids de Crowbar au sein du groupe avec l'arrivée de Patrick Bruders à la basse. Quant à la musique proprement dite, les amateurs du groupe n'ont pas de souci à se faire, ils se retrouveront en terrain connu. Le groupe revient aux rudes sources marécageuses payant son hommage aux grands anciens (Black Sabbath et Led Zeppelin), mais en gardant son cap. Et au fond on n'en attend guère plus, et quoi qu'on en pense, en s'en tenant aux fondamentaux, le groupe percute d'entrée en mode majeur. Non, ici il n'y pas de place pour l'expérimentation, les riffs de guitares cognent droit au but et la section rythmique est au taquet. Et le son, il est au poil, concocté par le groupe lui même dans l'antre de Phil Anselmo, "Nosferatu's Lair". On dira ce qu'on voudra, mais peu de groupes manient aussi habilement groove et sludge ensemble.
Bien sûr les réfractaires n'y verront rien de neuf, et n'en retiendront qu'une immense litanie trop linéaire, et en prime ils pourront maugréer sur l'opération de saucissonnage mercantile (n'empêche, 33 minutes c'est déjà une compilation pleine à craquer pour un groupe de grind…). Les amateurs du groupe en revanche pourront se jeter sur cette livraison, au risque de rester sur leur faim…  Souhaitons que le groupe possède les munitions adéquates pour que les 3 EP suivants tiennent la route.

Hamster (08/10)

www.down-nola.com

Down records –  Roadrunner records / 2012

Tracklist (33:18)

 

1. Levitation 2. Witchtripper 3. Open Coffins 4. The Curse Is a Lie 5. This Work Is Timeless 6. Misfortune Teller

Destruction – Spiritual Genocide

Mine de rien, Destruction nous accompagne depuis maintenant près de 30 ans et a su mériter, au fil des années et malgré ses déboires, ses galons de grand nom du Thrash allemand aux côtés de Kreator et de Sodom. Depuis Inventor Of Evil, le père Schmier a ainsi aligné quelques albums solides et autant de tournées où le groupe a fait parler la poudre (dont la fameuse tournée Thrashfest Classics et ce show old school dévastateur). Après 30 ans, on pourrait croire que ce brave Schmier et ses deux comparses se dirigeraient tout doucement vers la maison de retraite, mais ce Spiritual Genocide vient nous prouver que le Thrash allemand est comme le bon vin : il se bonifie avec l’âge.

En 40 minutes, Destruction nous livre une nouvelle cuvée bien gouleyante, 11 plages sans véritable répit, ni véritable innovation. « Cyanide », par exemple, débute par un de ces longs hurlements aigus dont Schmier a le secret et vous met immédiatement dans le bain. Oui, Spiritual Genocide est un énième album de Destruction, à la recette éprouvée : pluie de riffs, hargne, rythmique à la force et à la précision imparables (l’arrivée de Vaaver y est pour quelque chose, lui qui avait déjà fait forte impression sur Day Of Reckoning) et jusqu’au-boutisme. Après presque 3 décennies, impossible d’attendre autre chose de Destruction, à vrai dire. On grince certes toujours un peu des dents au début, on regrette un peu que ce soit simplement un énième album de Destruction, mais ce manque de prise de risques est composé par une efficacité à toute épreuve. Le seul regret serait le morceau « Legacy Of The Past » sur lequel interviennent Gerre (Tankard) et Tom (Sodom) : avec un tel line-up, on aurait pu s’attendre à un morceau explosif, mais on finit avec une plage plutôt moyenne, très loin d’un « The Alliance Of Hellhoundz » où les nombreux guests, épaulés par une compo ravageuse, mettaient vraiment le feu…

Après Kreator, Testament et Overkill, Destruction vient s’ajouter à la liste des albums qui feront de 2012 un bon cru pour les amateurs de Thrash, et on leur pardonnera volontiers leur orthodoxie. Remarquez, une des rares fois où Destruction a essayé d’innover, ils ont sorti The Least Successful Human Cannonball

Jäkelunge (8/10)

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Nuclear Blast Records – 2012
Tracklist (41:23) 1. Exordium 2. Cyanide 3. Spiritual Genocide 4. Renegades 5. City of Doom 6. Legacy of the Past 7. To Dust You Will Decay 8. Carnivore 9. No Signs of Repentance 10. Riot Squad 11. Under Violent Sledge

 

Mob Rules – Cannibal Nation

Ma relation avec le groupe MOB RULES est assez bizarre. Ils jouent, pour beaucoup, en deuxième division, loin derrière les ténors du genre, et pourtant je les apprécie vraiment, chaque album a su m’apporter son lot de compositions fortes que je réécoute régulièrement. Dès Savage Land en 1999 et son puissant « Secret Signs » jusqu’au plus récent Radical Peace (2009 – chronique ici) avec un « Children of the Flames » qui vient régulièrement me hanter. J’ai vraiment de l’affection pour le travail des allemands qui écument toutes les scènes d’Europe depuis 1994. Ils ont l’art de proposer des mélodies très efficaces et j’apprécie le timbre de voix de Klaus Dirks. Il pourrait pourtant en énerver plus d’un. Après trois années de silence j’accueille ce Cannibal Nation avec de gros espoirs.

Dès les premières secondes, on reconnait immédiatement la patte du groupe. Les chansons sont très soignées, extrêmement mélodiques, guitares et claviers traçant le chemin à suivre, et le chant de Dirks fait le reste. Les chansons sont construites autour d'une mélodie ou d'une rythmique de guitare enrichies de multiples couches rythmiques et de nappes de claviers renforçant le thème principal. « Close My Eyes » reste une très bonne chanson dans la veine prog-métal, maitrisée sur le bout des doigts par les allemands, mais elle ressemble beaucoup à « Children of the Flames ». C’est un peu dommage. Les choses sont plus enthousiasmantes avec un « Lost » très accrocheur et doté d’un refrain imparable. Comme pour le précédent opus, MOB RULES a fait le pari de s’intéresser à des sujets contemporains et souvent douloureux. « Cannibal Nation » revient sur la présidence délirante de Jean-Bedel Bokassa en République centrafricaine (1966-1976), « Ice & Fire » s’inspire de la captivité d’Ingrid Betancourt…

Après de nombreuses écoutes, il faut quand même le constat que l’album est très inégal. Une bonne moitié est constituée de chansons solides et bien foutues au contraire de l’autre partie qui déçoit franchement. Ce n’est jamais affligeant mais connaissant le talent des allemands et le temps passé à donner enfanter de Cannibal Nation, on pouvait légitimement s’attendre à mieux. MOB RULES tourne un peu en rond. Je suis déçu…

Oshyrya (07/10)

 

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AFM Records / 2012

Tracklist (48:54 mn) 01. Close My Eyes 02. Lost 03. Tele Box Fool 04. Ice And Fire 05. Soldiers Of Fortune 06. The Sirens 07. Scream For The Sun (May 29th 1953) 08. Cannibal Nation 09. Sunrise