Archive for octobre, 2012

A l’annonce de la sortie de cet album par le label SPV, mes sourcils se sont froncés d’étonnement devant la rapidité d’enregistrement des teutons. En effet, le précédent, Hold on, Liberty ! (chronique ici) ne datait que de 10 mois à peine. Après lecture des documents promos tout s’éclaire. Interspheres><Atmospheres n’est autre que le second album du groupe qui n’était jusqu’à présent disponible qu’en téléchargement ou en version vinyle. Pour intéresser les fans, le disque s’orne d’une nouvelle pochette et surtout de 4 titres bonus. 
 
Même groupe et donc même constat que lors de ma chronique précédente. Enregistré aux Horus Sound Studios à Hanovre sous la direction du producteur Fabio Trentini (GUANO APES, H-BLOCKX), la musique proposée par THE INTERSPHERE reste toujours aussi difficile à classer. Le label parle par facilité de rock progressif, c’est pas faux tout en restant assez réducteur. Les allemands ne se fixent aucune limite et piochent des influences et des sonorités où bon leur semble. Dans la démarche, ils se rapprochent nettement d’un DREDG, d’un JOLLY ou d’un MUSE des débuts. Le son est clairement rock avec des touches alternatives ici et là. Quoique difficile à décrire, le cocktail proposé est très agréable, frais et gorgé de saveurs. Une composition comme « Prodigy composers » est impressionnante de justesse et de maitrise. Tout est super professionnel et l’équilibre est presque parfait. Tout au long de l’album, on souffle le chaud et le froid mais le standard reste en permanence très élevé. Toutes les chansons ne sont pas des bombes mais on ne trouve pas sur Interspheres><Atmospheres de faute de goût. 
 
Au niveau des bonus proposées avec cette réédition, sans casser des briques, le deal est honnête. Le remix de Toenit est intéressant sans être génial et les versions acoustiques démontrent une autre facette du talent de THE INTERSPHERE. Les chansons sont bonnes et même dépourvues de tous les artifices électroniques, elles passent aisément la rampe. Si vous aimez cette nouvelle génération post-rock, prog, je vous conseille très vivement cet album riche et solide. Alors que MUSE se vautre avec un album bien raté, la flamme reste vaillante de l’autre côté du Rhin.
 
Oshyrya (08/10)
 
 
 
 
 
Long Branch Records / SPV – 2012
Tracklist (67:39 mn) 01. Right through me 02. Prodigy composers 03. Ghostwriter 04. Snapshot 05. Early bird 06. In satellites 07. I have a place for you on google earth 08. Interspheres >< atmospheres 09. State of the divine 10. Soapbubbles in the rain 11. The far out astronaut 12. Tear down the walls 13. Prodigy composers (Toenit RMX) – BONUS TRACK 14. Masquerade (acoustic version) – BONUS TRACK 15. Ghostwriter (acoustic version) – BONUS TRACK 16. Capitall (acoustic version) – BONUS TRACK
 

Skálmöld – Börn Loka

SKÁLMÖLD est un groupe de viking métal/folk métal islandais créé en août 2009 à Reykjavik. Le nom du groupe, qui signifie Age de l'épée, est une référence à l'âge des Sturlungar (Sturlungaöld), période de luttes internes en Islande qui dura une quarantaine d'années au XIIIe siècle. En avril 2010 la signature avec le label autrichien Napalm Records ouvre de nouvelles perspectives, Baldur est ré-édité (chronique ici) et enfin distribué dans le monde entier. Les islandais récoltent le fruit de leur travail et sont invités au Wacken Open Air Festival et au Heidenfest Tour. En avril 2012, SKÁLMÖLD débute l'enregistrement de son deuxième opus, Börn Loka (les enfants de Loki). Il s’agit à nouveau d’un album concept autour des aventures d’Hilmar et Brynhildur. Pour se couvrir d’honneur, Hilmar s’embarque dans un voyage périlleux qui le fera combattre les plus féroces monstres de la mythologie nordique. Loki est le parent de plusieurs créatures spectaculaires. Métamorphosé en jument, il engendra avec l'étalon Svadilfari le cheval à huit jambes Sleipnir, qui devient le monture d'Odin. Loki a également procréé trois enfant monstrueux avec la géante Angrboda, le loup Fenrir, le serpent de Midgard Jörmungand et Hel… Ces noms ne sont ne vous sont pas inconnus si vous êtes fan d’AMON AMARTH qui se nourrie des mêmes légendes.

Comme pour Baldur, cet album ne s’adresse pas aux esthètes, il est bien bourrin et agressif. Mais SKÁLMÖLD est talentueux et le groupe sait parfaitement tisser de complexes mélodies et arranger magistralement les chœurs au sein de cette tempête. Après une courte introduction, l’auditeur plonge avec délice dans ce maelström sonore. Dès « Sleipnir » le Viking métal des islandais s’abat sur l’auditeur via des passages, des riffs et des rythmiques fleurant bon le heavy métal traditionnel. Cette base s’enrichit d’éléments épiques, elle se teinte de sonorités folks et de chœurs masculins puissants. Le chant en islandais renforce encore l’identité nordique revendiquée. Edda Tegeder (ANGIST) vient donner un coup de main à SKÁLMÖLD sur « Gleipnir » par exemple. Je ne connaissais pas la demoiselle ni son groupe de Death métal mais elle ne vient pas là pour faire de la figuration. Son chant extrême injecte une dose d’énergie dans la musique du groupe et il est efficacement contrebalancé par la voix grave de Björgvin Sigurðsson. A l’instar d’AMON AMARTH ont ressort de l’écoute de Börn Loka sonné par ce déchainement de force et de testostérone. Mais cette violence passe d’autant mieux que le groupe assure avec classe et enchainent des riffs plus tranchants les uns que les autres. Les islandais jouent beaucoup sur les rythmes et ils savant à merveille ralentir le tempo quand cela est nécessaire afin de renforcer l’impact d’une chanson et laisser à l’auditeur de reprendre son souffle. Les chœurs et la mélodie d’un « Fenrisúlfur » font mouche et laissent l’auditeur exsangue. La production est au poil, claire et très puissante.

Baldur avait été convainquant mais Börn Loka enfonce encore plus le clou. Cet album rassemble tous les éléments qui font du viking métal un genre jouissif quand il atteint cette qualité. SKÁLMÖLD frappe très fort et se positionne parmi les maitres du genre. Déçus de Surtur Rising (chronique ici) voici de quoi vous remettre sur le droit chemin à destination du Valhalla.

Oshyrya (8,5/10)

 

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Napalm Records / 2012

Tracklist (52:28 mn) 01. Óðinn 02. Sleipnir 03. Gleipnir 04. Fenrisúlfur 05. Himinhrjóður 06. Miðgarðsormur 07. Narfi 08. Hel 09. Váli 10. Loki

Orden Ogan – To The End

Le label d’outre-rhin AFM Records semble croire dur comme fer au potentiel de son poulain ORDEN OGAN. Les sorties s’enchainent chaque année sans temps mort. A l’image d’un Nuclear Blast qui a beaucoup misé et beaucoup récolté avec HAMMERFALL, les cinq allemands adeptes d’un bon power métal des familles pourraient apporter le jackpot à ses protecteurs. Il faut dire que la presse teutonne a osé attribuer à ces messieurs des couronnes bien lourdes à porter: nouveau BLIND GUARDIAN ou encore nouveau RUNNING WILD. Il ne faut quand même rien exagérer, les précédentes réalisations alternant entre le bien (Vale – chronique ici) et le moyen (Easton Hope – chronique ici).

Sans que ce ne soit un péché mortel, ORDEN OGAN fait tout sauf de l’original tout en maintenant un bon niveau général. Les allemands sont loin d’être des idiots et connaissent toutes les ficelles pour composer des chansons solides et bien construites. On peut même affirmer qu’ils ont un vrai talent pour pondre des titres accrocheurs à même d’offrir de bons moments à l’auditeur. Les compositions s’inscrivent dans la tradition power métal teutonne pas très éloignée d’un GAMMA RAY ou, revenons-en, d'un BLIND GUARDIAN par exemple. Il faut reconnaître que le premier single « The Things We Believe In » est assez redoutable avec son petit côté folk et son refrain immédiatement mémorisable. ORDEN OGAN a le chic pour écrire des hymnes guerriers qui devraient faire des malheurs sur scène. Dans un registre plus calme, ils sont également doués avec par exemple « The Ice Kings » très réussi. Coup de chapeau à Seeb au chant.

Les allemands poursuivent leur lancée et offre un album dans la pleine continuité des précédents disques. Les standards sont élevés avec des chansons qui tiennent la route et une très bonne production. Mais malgré les qualités démontrées, il me reste un goût amer dans la bouche. J’ai l’impression d’avoir déjà écouté cet album avec les derniers FREEDOM CALL, IRON SAVIOR ou même METALIUM. Bien sûr on me répondra que tous ces groupes ont chacun une touche, une patte particulière, c’est vrai, mais le propos général reste le même. Sans démériter, ORDEN OGAN reste très proche de cette mouvance et confirme un peu tard dans un genre déjà surpeuplé.

Oshyrya (7,5/10)

 

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AFM Records / 2012

Tracklist (54:48 mn) 01. The Frozen Few 02. To The End 03. The Things We Believe In 04. Land Of The Dead 05. The Ice Kings 06. Till The Stars Cry Out 07. This World Of Ice 08. Dying Paradise 09. Mystic Symphony 10. Angels War 11. Take This Light