Pourquoi tirer sur les ambulances ? Surtout par temps de vacances de Noël… Car, même si c'est peu charitable, c'est quand même parfois plaisant. Surtout quand l'ambulancier, son véhicule et le malade l'ont bien cherché. Le nouveau disque d'Yngwie Malmsteen, Spellbound, est un candidat idéal au dézingage en règle. Car après un Perpetual Flame déjà fort indigent, Yngwie réussit à faire encore plus mauvais. Il faut dire que le virtuose mégalomane a mis tous les éléments de son côté pour atteindre cet objectif infâmant. Pour la première fois il s'est abstenu de faire appel à un chanteur – une vieille lune qu'il évoquait souvent durant les interviews mais qu'il n'avait jamais osé mettre en pratique. Et histoire de repousser les limites du possibles, il s'est chargé de tous les instruments, quitte à programmer une malheureuse boîte à rythme pour les parties batterie.
Il semble que Malmsteen se soit concentré sur ces deux prouesses puisque le reste a été négligé. À savoir les compositions et les solos. Les premières réussissent à être inférieures à celles des disques précédents de Malmsteen si fait que l'on n'osera même plus évoquer les influences de Rainbow et de Deep Purple dont se targue tant le guitariste. Les solos ressemblent, eux, à ceux de Malmsteen en plus mal produits que d'habitude, avec notamment beaucoup trop de réverbération, ce qui n'est pas peu dire. On en entend beaucoup car ici les instrumentaux foisonnent et il faudra attendre « Repent » pour discerner la voix caverneuse et sous-mixée du suédo-américain. On comprend à l'entendre s'égosiller du fond de ses studios pourquoi il s'était abstenu de nous imposer un tel supplice. Il le fait ici à trois reprises et c'est déjà trop.
Il y a tout lieu de croire que les Japonais, pourtant plutôt bonhommes voire complaisants avec le suédois, ne le suivront même plus cette fois. Et dire que l'homme a pu enregistrer à une autre époque des choses aussi réussies que Rising Force ou Marching Out…
Abyssal ou grotesque… je n'arrive pas à trouver l'adjectif adéquat. Peut-être les deux ?
Baptiste (2/10)
Universal Japan / 2012
Tracklist : 01. Spellbound 02. High Compression Figure 03. Repent 04. Lets Sleeping Dog Lie 05. Majestic 12 Suite 1,2 & 3 06. Electric Duet 07. Nasca Lines 08. Poisoned Mind 09. God Of War 10. Iron Blues 11. Turbo Amadeus 12. From A Thousand Cuts 13. Reqiuem for the Lost Souls
Après la Norvège et la Suède, voici l'Italie. Le premier disque de Lionville avait déjà suscité un certain intérêt chez les amateurs d'AOR racé qui penchaient jusqu'alors vers les pays nordiques pour satisfaire leurs desideratas musicaux. Construit autour du chanteur guitariste Stefano Lionetti et renforcé du réputé claviériste Alessandro Del Vecchio et de l'excellent vocaliste de Work Of Art, Lars Safsund, le groupe italien offrait à la vue une carosserie rutilante. Cette dernière n'a pas changé pour ce deuxième opus, sobrement dénommé II. Tout juste remarquera-t-on l'adjonction sur le titre très « West Coast » intitulé « Higher » du légendaire Bill Champlin au chant. Cela ne déplaira assurément à personne.
Quant à la musique dans le moteur, elle reste fidèle aux fondamentaux : de l'AOR très nettement influencée par Journey, Toto et par Richard Marx (notamment sur « No Turning Back »). Les riffs sont aguicheurs au possible, les mélodies très instantanées (au bon sens du terme) et le propos très maîtrisé de bout en bout. Citons parmi les plus irrésistibles : « Next To Me », « All We Need » et son intro à la Journey ou « Waiting For A Star To Fall ». Constatons tout juste que que l'inspiration et l'interprétation sont un léger cran en dessous des cadors actuels de la scène européennes : W.E.T. et évidemment Work Of Art.
Mais la musique de Stefano Lionetti tient assurément bien la route. Aussi bien chantée qu'interprétée, elle est proprement revigorante et remettrait sur pied un dépressif chronique accro au prozac ou un bat-cave hantant le Père Lachaise les nuits de pleine lune. Enfin un bonne nouvelle pour tout le monde !
Baptiste (7,5/10)
Site officiel
Avenue Of Allies – GerMusica / 2012
Tracklist (55:37) : 1. All We Need (4:16) 2. The Only Way Is Up (4:11) 3. Another Day (4:40) 4. Higher (5:03) 5. No Turning Back (5:05) 6. All This Time (3:22) 7. Next To Me (4:24) 8. Waiting For A Star To Fall (4:53) 9. Don’t Walk Away (4:14) 10. One In A Million (4:03) 11. Shining Over Me (4:50) 12. Open Your Heart (4:42)
Author:
supercastor
Déc
26
Chez les Italiens de Malnatt, on prend pas exemple sur ses compatriotes footballeurs. On joue pas aux coiffeuses sur le terrain et on rentre dans le lard dès la première second du premier riff du premier brulôt.
Pas d’intro donc, c’est complètement superflu ont dû se dire les Transalpins. On attaque donc directement l’auditeur en l’abreuvant d’un black metal plutôt classique, très noir pour commencer mais on bascule vite dans un metal plus inspiré qu’un re-pompage honteux de tout ce qui a déjà été fait dans le genre. Les changements de rythme toujours judicieux amènent de nombreuses ambiances différentes mais le tout dans une cohésion d’ensemble très agréable à nos oreilles avides de black metal. Mais les Italiens ne restent pas cloitrés dans un black metal hermétiques comme certains groupes du genre mais savent faire évoluer leur musique en ajoutant une légère touche mélodique qui rend le metal du combo encore plus plaisant. On retrouve aussi par moment un petit côté thrash dans certains riffs mais encore une fois, le tout est extrêmement cohérent malgré les nombreuses influences musicales du combo. Et même dans les passages clairement composés pour le live (le break sur « Il Canto Dell’Odio » par exemple), le groupe maitrise son sujet de main de maitre. Et même dans « Intramezzo Eresiano », une compo construite comme un puzzle fou de samples divers, le groupe tombe encore juste dans cette exploration musicale. Seul petit bémol selon moi, le chant clair sur « Ulver Nostalgia » ne me semble pas des plus judicieux.
Loin des carcans du black metal (bête et) méchant proposé par de (trop) nombreux groupes à l’heure actuelle, la musique des Italiens fait mouche sans pour autant renier ses origines noires. Une bouffe musicale d’air frais dans une scène qui tourne parfois en rond, voilà qui va faire beaucoup de biens dans vos ruches à miel.
Site officiel : http://www.malnatt.org/
Myspace officiel : http://www.myspace.com/malnatt
Supercastor (9/10)
Bakerteam Records / 2012
Tracklist : 01. Manifesto Nichilista 02. L'amor sen va 03. Il canto dell'odio 04. Iper Pagano 05. Intramezzo Erisiano 06. Nel dì dei morti 07. Don Matteo 08. Ave Discordia 09. Ho sceso dandoti il braccio 10. Ulver Nostalgia 11. Il sentiero dei nidi di Ragnarok