Faut avouer que le monde actuellement est plutôt pas jouasse. Entre crise économique presque mondiale, foutages de gueules intempestifs de la part des gens sensés nous diriger, guerres à gauche et à droite, on nage un peu dans la merde, et encore bien, en remontant à contre courant. Seulement, au milieu de cet enfer quasi Hollywoodien, une bonne nouvelle a pointé le bout de son nez : Otep arrête la soupe. Mais il ne faut pas se leurrer, une bonne nouvelle arrive rarement seule. Elle est souvent accompagnée d'une mauvaise. Et cette fois-ci, ça ne loupe pas, la blonde tatouée décide que, bon, quand même, on arrête mais on lâche un dernier truc dans l'arène, histoire de marquer le coup et de faire une dernière tournée. Le pognon sans doute. D'autres diront "la musique c'est comme la drogue". Mais je préfère la version pognon.
Pourquoi tant de méchanceté d'entrée de jeu ? Parce que, autant l'avouer, je n'ai jamais aimé Otep. Otep fait partie des groupes qui m'ont toujours prodigieusement emmerdé. J'ai quand même cru que les américains allaient, en guise de dernier album, sortir un truc bien. Mais non, c'eut été trop facile. Hydra est nul, parfaitement nul.
Pour commencer, il est mou. Mais vraiment mou hein. Pas "lent" comme pourrait l'être le Doom. Non. Mou. Une véritable diarrhée musicale, du Flamby. C'est bien simple, sur 13 titres, plus de moitié sont simplement remplis de discours de la dame Otep et l'autre moitié de riff d'une mollesse à faire pâlir Team Sleep ou A Perfect Circle, avec une différence notable, ces deux groupes font un super taf. Tout le contraire d'Otep. On retrouve bien quelques titres un brin enervé (« Blowtorch Nightlight », « Crush » ou encore « Necromantic » ) mais soyons honnête trentes secondes : ce n'est pas quelques passages à 150 BPM qui font un bon album de metal. Et en plus, c'est tellement bateau que ça ne mérite aucune attention supplémentaire.
Ensuite, les fameux discours dont j'ai déjà parlé au paragraphe plus haut sont d'une niaiserie affolante. Du rebel en carton pâte, du collégien français manifestant, du piposophe de comptoir de bar-tabac. Voyez plutôt : "Houlala, la télé c'est mal, on vous manipule, tout ça". Alors bien sur, tout ça est tourné sur un fond de nouvelle ("novel", le style littéraire) écrite par la blondasse, mais on sent bien la critique à peine déguisée du monde moderne. Evidement, le problème n'est pas tellement l'idée générale que le véritable matraquage dont l'album fait preuve. En fait, c'est bien simple, il y a plus de blabla que de musique.
Mou, chiant, c'est déjà pas mal. Mais, comme je l'ai dit, l'album fait aussi 13 titres. En plus, il est long. Si vous rajoutez au tableau une voix bien trop retravaillée (Auto-tune ? Ableton ? Mmmh, j'hésite) pour être honnête, une ambiance sois disant "pesante" et "noisy" tellement cliché qu'on se facepalm littéralement et qu'on a honte pour le groupe, et bien, Otep sort de scène au propre comme au figuré, et par la petite porte. Je ne suis même pas sur que les fans vont apprécier ce truc. C'est bien simple, si Otep n'était pas un groupe plus ou moins installé, ces treize titres ne seraient sans doute jamais sorti du studio, ou uniquement via un obscur label et on en aurait jamais entendu parlé. Et quand je pense qu'il a fallut plus de deux années pour écrire ça, je me demande si on ne se fou pas un peu de notre gueule à tous. La question qui demeure, a mon avis, est celle-ci : mais qu'est-ce qu'ils branlent chez Victory ?
Poney (2/10)
Victory Records – 2013
Tracklist: 1. Rising 2. Blowtorch Nightlight 3. Seduce & Destroy 4. Crush 5. Hematopia 6. Necromantic 7. Quarantine 8. Voyeur 9. Apex Predator 10. Feral Game 11. Livestock 12. Hag 13. Theophagy