Black Knives assène un hardcore violent, froid et sans concessions pour le meilleur de nos soirées hivernales. Accrochez vos baloches, ça va swinguer. Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer le cas de la scène hardcore française : Strike Back (Yvelines) Providence (Paris) Alea Jacta Est (Toulouse). Celle-ci se porte bien, très bien même. Et ce quatre titres des toulousains de Black Knives vient illustrer la bonne mine d’une scène qui, non contente de proposer des choses hyper novatrices dans le genre, ajoute son grain de sel pour ses afficionados.
Alors voilà, nous sommes face à des shèmes un peu éculés de mosh-parts en tempi ultra lourds avec des chorales de voix qui donneraient mal à la tête à une aspirine, mais que voulez-vous ? Comme disait le cuistot de ma boîte « y’en a qui aiment comme ça !».
Dans le détail ça donne un quatre titre violent qui introduit « A big part » dans notre derrière et la messe est dite. Pas de chichis ni de fioritures inutiles, ici on joue et point. Le son est correct sans plus, les choses n’ont pas besoin d’être repassés dans des compresseurs et des bidules electroniques, la verve du combo se suffisant à elle-même. Arrêtons-nous, toutefois, sur le cas de « Complain » qui offre un beau mélange entre des riffs « presque » trash faisant penser à du Sepultura et des passages Sludge hyper heavy délivré entre chant clair et hurlé, titre original pour cet Ep.
On regrette de ne pas en avoir encore une louche et du coup on attend un album pour voir se confirmer l’envie d’aller boxer l’auditeur comme il se doit.
Aske (08/10)
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Useless Pride/2012
Tracklisting (13 minutes) : 01. A Big Part, 02. 35 minutes, 03. Won't Change, 04. Complain.
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Chroniques, Démos
A la lecture de la biographie du groupe et à l’écoute de ses précédents albums, on peut s’il faut parler pour CULT OF LUNA de groupe ou de collectif artistique. Ils ne sont pas moins de sept personnes sur scène et leurs albums imbriquent toujours forme et fond via le développement de concepts assez complexes. Beaucoup n’y verront qu’n démarche arty sans grand intérêt et pourtant beaucoup de talent se cache dans cette démarche. Je ne prétends pas percer les mystères de CULT OF LUNA mais simplement vous faire part de mon expérience à l’écoute de Vertikal. Si je paraphrase honteusement wikipédia, CULT OF LUNA est un groupe de post-hardcore suédois protéiforme, mêlant de très nombreuses influences, du sludge au metal atmosphérique. Ils comptent à leur actif avant Vertikal pas moins de six albums dont le dernier Eviga Riket a été publié sous la forme d’un audio-book racontant la suite de l'histoire de Mr. Holger Nilson personnage étrange qui avait été évoqué tout le long de leur précédent opus Eternal Kingdom (2008). Comme je vous le disais les suédois ne font rien comme les autres et après cinq ans de silence, l’écoute de Vertikal risque d’en décontenancer plus d’un.
L’auditeur s’immerge progressivement dans un univers étrange, sans grand repères, ni ligne conductrice. C’est très bizarre, une véritable expérience sonore. Amateurs d’ambiances sombres, tristes et malsaines vous allez être servis, le groupe ne respire toujours pas la joie de vivre. L’ombre d’un NEUROSIS n’est jamais loin même si les suédois savent aussi être très atmosphériques via l’utilisation de sonorités électro (« The Sweep ») renforçant encore le sentiment de malaise. Le chant particulièrement torturé de Johannes Persson n’arrange rien. Vertikal tente de donner corps à la froide efficacité des machines grâce l’utilisation de la répétition de certains thèmes ou la mise en œuvres de structures linéaires, de sonorités indus… La musique se veut aussi énigmatique que la pochette. Attendez-vous à vous perdre dans ces compositions, il faut finalement s’abandonner et se laisser entrainer par CULT OF LUNA. L’auditeur ressort passablement secoué de l’écoute de Vertikal. Autant de noirceur a de quoi laisser perplexe et peu d’entre nous pourrons adhérer estimant que l’exercice est trop intellectuel et stérile. Ils n’auront pas forcément tord mais personnellement je suis fasciné par cette représentation sonore indicible et organique.
A moins d’être fan absolu du groupe (et là vous savez ce que vous risquez) écoutez cet album avant de faire chauffer la carte bleu, cela vous évitera une mauvaise surprise. Avec le concert qui s’annonce la semaine prochaine à Paris je m’interroge sur la capacité de CULT OF LUNA à retranscrire correctement Vertikal sur scène. Rendez-vous au Divan du Monde pour le savoir !
Oshyrya (7,5/10)
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Indie Recordings – Season of Mist / 2013
Tracklist (66:44 mn) 01. The One 02. I: The Weapon 03. Vicarious Redemption 04.The Sweep 05. Synchronicity 06. Mute Departure 07. Disharmonia 08. In Awe Of 09. Passing Through
S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas retirer aux Death métalleux italiens d’INFERNAL POETRY c’est un véritable talent pour mettre mal à l’aise. Cela commence par la pochette, lumineuse et presque sexy au premier abord pour devenir glauque et malsaine plus vous en découvrez les détails. Le titre et le sujet de l’album peuvent eux-mêmes provoquer le dégoût puisque nos poètes transalpins abordent le thème de la paraphilie, soit, selon mon encyclopédie en ligne préférée : « l’ensemble des attirances ou pratiques sexuelles qui diffèrent des actes traditionnellement considérés comme «normaux» les pratiques elles-mêmes sont souvent classées comme des délits ou des crimes sexuels dans différents pays ». Vous pouvez donc y mettre toutes les saloperies dont l’être humain est capable pour prendre son pied.
Pour revenir à nos amis, rappelons que le groupe est né en 1996 à Ancona, en Italie, sous le nom de NECRONOMICON. Ils changent de nom pour INFERNAL POETRY l'année suivante, après avoir sorti la démo Under the Gothic Cathedral. Les albums s’enchaînent et ils se construisent petit à petit une belle expérience à travers, par exemple, une tournée européenne en première partie de DISMEMBER en 2006. Paraphiliac est la quatrième exaction du groupe après un Nervous System Failure remarqué en 2009.
Donc pour résumer, nous avons affaire du bon Death Métal bien malsain, c’est extrêmement bourrin pour mes chastes oreilles avec moult hurlements de Paolo Ojetti derrière le micro, les riffs acérés et les rythmiques supersoniques de rigueur sont bien là. Les transalpins surprenent en prenant constamment des chemins de traverses, ils ne sont jamais là où on les attend. Par des titres assez courts (3-4 minutes en moyenne) ils martyrisent joyeusement nos pauvres oreilles de façon appliquée mais sans grand génie non plus. Les breaks qui parsèment les compositions apportent une variété bienvenue et pas si fréquente mais INFERNAL POETRY peine à tenir le rythme et à convaincre sur la longueur.
J’ai une certaine dose de perversité en moi mais le sadomasochisme n’en fait pas partie. Je laisse donc derrière moi sans regret ce Paraphiliac malsain et bien trop bourrin à mes yeux. Je m’en vais retrouver mes rivages progressifs avec joie. Tout est restant honnête cet album d’INFERNAL POETRY ne devrait pas provoquer l’enthousiasme des foules…
Oshyrya (06/10)
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Bakerteam Records / 2013
Tracklist (37:28 mn) 01. Preliminaries 02. Stumps 03. In Glorious Orgy 04. Hypertrophic Jellyfish 05. Everything Means “I” 06. Barf Together 07. Cartilages 08. The Copy/Paste Syndrome 09. The Miss-Treated 10. Paraphilias