Les japonais d’EARLY CROSS vont agréablement en surprendre plus d’un avec ce premier album, Pathfinder, à paraître chez Lion Music. Autant de grâce, de mélancolie et de maîtrise pour un groupe venu de nulle part, je suis impressionné. Les fans de PORCUPINE TREE et surtout d’OPETH (période Watershed) risquent d’y trouver leur compte. Cette maturité éclatante dès ce premier album s’explique par une longue expérience scénique. En effet, le groupe existe depuis 2002 et se produit un maximum à Tokyo et dans ses environs. Un premier tournant prend place en 2006 avec l’arrivée derrière le micro de Natasha Vaichuk, une chanteuse ukraino-japonaise. Un premier mini album, Solstice, tape dans l’œil de Lion Music qui signe le groupe.
Selon leurs propres mots, EARLY CROSS propose du Landscape Rock (rock de paysage), une musique qui favorise l’imagination et le voyage mental à travers des paysages imaginaires propres à chaque auditeur. Cela peut paraître un peu fumeux comme concept mais c’est pourtant assez vrai. A travers des mélodies et des atmosphères travaillées, on s’immerge assez aisément dans cette musique et on se laisse guider. Les japonais ne se fixent pas de limite stylistique et évoluent entre rock progressif et métal. L’émotion est constante grâce au chant gracieux de Vaichuk et on passe par une large palette de sentiment, de la mélancolie, à la tristesse, à l’espoir… A l’image de la pochette l’ambiance générale n’est pas très joyeuse. Mais quel plaisir de s’enfoncer dans cet univers tant il est riche et enivrant. La musique sait se faire tantôt douce tantôt assez heavy pour suivre les pérégrinations du chant. A nouveau la référence à on OPETH ou encore un RIVERSIDE pour la côté le plus progressif se justifie pleinement. Et la plus fou réside dans le fait qu’EARLY CROSS se positionne d’entrée au niveau de ses références. L’intelligence et le feeling de cette musique sont tout bonnement stupéfiant. Un grand coup de chapeau doit être tiré à Hiroaki Kato, Yugo Maeda et Yushi Soutome qui accompagnent Natasha Vaichuk. Leur performance est excellente et chacun joue juste avec un grand talent. Cette équipe de choc a su bien s’entourer avec en guest Jan Erik Liljeström d’ANEKDOTEN et le mixage et le mastering de l’album ont été assuré en Norvège avec pour résultat une production claire et limpide.
Avec Pathfinder, EARLY CROSS signe un coup de maître à même de plaire à un public très varié. De l’amateur de néo-prog aux fans de métal, tous pourront se retrouver autour de ce très bel album. Bravo !
Oshyrya (08/10)
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Lion Music / 2013
Tracklist (48:33 mn) 01. Ashes & Yarrow 02. Cry Havoc 03. Hymn to the Fallen 04. In the Half Light of the Canyon 05. Cairn 06. The Pilgrimage 07. The Fog
À la grande époque du révérend Manson, John 5 faisait partie de ces personnages qui me fascinaient : de part sa laideur digne d’un joker sous cocaïne qui aurait pris une porte dans la gueule et de part son talent de « guitar hero » discret et qui n’en fait pas trop (un peu comme Luca Turilli, Mike Orlando). Talentueux, le blondinet peroxydé et adepte de fourrure en plastique, l’est. Soyons-clair, ce nouveau disque solo est une bonne piqure de rappel sur la polyvalence du bonhomme mais Dieu que ça manque de cohérence.
Le disque s’ouvre sur un « Welcome To Violence » avec la spécialité du chef : les shreds et ce côté Zombie très répétitif et très lancinant. À mon avis, le meilleur titre de ce disque. Tant mieux quand on sait que c’est le sieur Zombie qui s’est chargé de cette immonde pochette (d’ailleurs mieux vaut éviter de la regarder trop longtemps si vous êtes sujet à l’épilepsie).
Le disque évolue entre instru, acoustique et metal électro ! Écoutez un peu « The Lust Killer » et sa déflagration de notes digne d’un jeu vidéo de PS3. C’est mélodique, technique, il y a de tout du picking, du sweet, du taping etc. L’univers est glauque et enjoué à la fois. Ambigu comme l’est J5. Mais les choses se gâtent un peu à l’image d’un « Killfornia » ou d’un « The Castle » qui n’apportent rien que de la branlette de manche.
Et puis il y a cette reprise de Michael Jackson sur laquelle je ne m’attarderai pas trop. Disons simplement que ce « Beat It » version instru était largement dispensable…
La grande ballade de fin « Creepy Craler » nous montre une fois de plus de quoi est capable J5 dans le domaine mélodique. Et là dessus rien à redire. Mais pourquoi ne pas avoir fait un disque plus simple et direct ? Un tel album me laisse perplexe, il n’y a aucune cohérence. On passe d’un thème à l’autre et l’auditeur reste sur sa fin en écoutant J5 branler son manche. Les Mickael Angelo, Vai, Satriani auraient vite fait de renvoyer ce sinistre personnage dans ses cordes de « grotesque metal » pour le meilleur de nos oreilles et en fait je serais bien tenter d’en faire autant !
Ce talentueux J5 n’avait pas besoin de se tripoter les nougats pour nous prouver l’étendue de son talent. Disque très hétérogène.
Aske [6/10]
Site Officiel : http://www.john-5.com/
Rocket Science/2012
Tracklisting : 1. Welcome To Violence 2. Beat It (Michael Jackson cover) 3. Asland Bump 4. Killfornia 5. The Castle 6. The Hill Of The Seven Jackals 7. Noche Acosador 8. The Lust Killer 9. The Lie You Love 10. Creepy Crawler
Sans avoir lu les notes biographiques, simplement à l’écoute de ce Changes, difficile de croire que ce groupe est espagnol et que ce disque n’a pas été réalisé de l’autre côté de l’Atlantique. Le hard rock mélodique d’AIRLESS est très typé US et rappelle furieusement les productions des TYKETTO et autres WHITE LION. Mais n’allons pas trop vite et précisons d’abord que le groupe est né en janvier 2002 et compte déjà trois albums à son actif avant ce nouvel opus : un premier album éponyme en 2002 puis 2nd Round en 2005 et Fight en 2008. Ils composent de nouvelles chansons en 2009 et 2010 avant de prendre une année sabbatique. Ils se retrouvent en 2012 pour mettre la touche finale à Changes.
Pas de grande surprise au niveau musical, les espagnols appliquent avec sérieux la recette du bon hard rock mélodique. Mais cela manque de caractère et d’attrait, on peine à retenir les refrains et les mélodies. La guitare de Robert Rodrigo mène les débats et impulse les grandes orientations au sein de chaque titre. Cette base est intelligemment complété d’une solide section rythmique, basse – batterie, et de quelques nappes de claviers ici et là pour enrichir la mélodie principale. Les musiciens sont appliqués et sérieux, Rodrigo fait preuve d’une très belle maitrise technique et parvient à sortir ici et là quelques belles envolées. Il manque un dernier larron en la personne d’Iñaki Lazcano qui tient le micro. Sans démériter, il en fait parfois des tonnes et fini par agacer surtout lors de ses montées dans les aigus. La chanson « Changes » accueille un guest en la personne de Danny Vaughn (TYKETTO / WAYSTED) et la comparaison entre les deux n’est pas en faveur de l’espagnol.
Finalement l’écoute de cet album laisse un sentiment mitigé. Tous les ingrédients sont là pour faire quelque chose de franchement enthousiasmant et pourtant le soufflé retombe rapidement. Dans cette catégorie, les chansons ce doivent d’être très catchy et AIRLESS rate cette cible. C’est une petite déception.
Oshyrya (06/10)
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Lion Music / 2013
Tracklist (47:55 mn) 01. Start Again 02. I Don't Care 03. Upstream 04. Dead Inside 05. Changes 06. Till The End Of Time 07. Rescue Me 08. Gone Too Far 09. Reach For You 10. Come Back Home 11. Latest Prophecy