Archive for février, 2013

Darkrise – Realeyes

darkise-realeyes

Lausanne, la Suisse, ses comptes en banque occultes, et surtout pour ce qui nous concerne sa scène metal culte. Darkise qui sévit depuis 1998, reste un groupe relativement peu connu en dépit d'un savoir faire qui claque aux oreilles. Realeyes est une démonstration de force, voilà un groupe au talent indéniable pour envoyer la raclée dans les conduits auditifs, avec un death brutal et technique de haute volée. Et pourtant dans le genre la concurrence est rude. On se prend un son au poil (enregistré au studio Hertz qui a vu passer toute la crème de la scène Death metal polonaise), des riffs qui tranchent, une section ryhtmique qui mouline avec Kevin Talley en batteur de session qui ne fait pas les choses à moitié. Une alternance chant Death et hurlements grind à l'instar de Napalm Death, un poil d'air de famille avec Nile, sans le folklore lourdingue d'égyptologue amateur. 

Non, du death metal qui cogne, direct et percutant dans les esgourdes. Le groupe déroule et lâches ses coups, et surprend avec l'intro acoustique de « Foeticide ». On retiendra, au delà de la maitrise technique et de l'interprétation, que le groupe évite le piège du rouleau compresseur linéaire et monotone, non Darkrise ne déboulonne pas les esgourdes avec deux riffs en continu pendant 45 minutes. On peut en revanche s'interroger sur le fait que le groupe privilégie l'efficacité à l'orginalité. On peut aussi se contenter d'apprécier un album solide.

Hamster (07,5/10)

 

www.darkrise.ch

https://www.facebook.com/darkriseband

http://www.myspace.com/darkrise

Great Dane Records / 2012 

Tracklist (41:00) : 1. Realeyes 2. I'm Here 3. Etre ou ne paraître 4. God Perversion 5. No Help in Hell 6. Foeticide 7. Law of Liar 8. End of Talk 9. Debt of Blood 10. Realize

 

Steve Lukather – Transition

430022_10151072197696430_1425337615_nL'activité de Toto semble tourner exclusivement autour de concerts fédérateurs officialisant la réintégration de Joseph Williams dans le groupe. Car depuis le réussi Falling In Between, nous ne voyons aucun nouvel album venir et les choses semblent parties pour rester ainsi. C'est donc Steve Lukather qui porte plus ou moins le flambeau du groupe sur album à travers sa carrière solo. Cette dernière, bien qu'honnête, n'a jamais eu l'impact de celle de Toto mais peut-être que la mise en veilleuse du groupe en studio incitera certains à se pencher sur ce Transition. Ils auront tort et raison à la fois. 

« Tort » car la musique de Lukather ne correspond pas ici à celle de Toto : les tempos sont globalement peu nerveux, les claviers logiquement en retrait et l'ambiance est plus sombre et mélancolique que franchement clinquante et aguicheuse. Lorgnant souvent vers la pop, le blues, la soul ou le jazz, la musique de Steve Lukather ne s'emballe vers le hard qu'aux alentours de la deuxième partie du disque, à partir de l'excellent semi instrumental typé « jazz rock », « Transition ». C'est après ce titre que l'on trouve « Last Man Standing » ou « Do I Stand Alone » qui renvoient assez aux titres de Kingdom Of Desire (1992), voix et guitare de Steve Lukather oblige. Le reste est très calme mais très prenant. Il est vrai que dans Toto, lorsque Lukather prenait le micro, c'était surtout pour proposer des ballades chaleureuses sur lesquelles sa voix chaude faisait des miracles (« I Won't Hold Back Now », « Anna », « Melanie » etc.).

Dans tous les cas, les amateurs auront « raison » de se pencher sur ce Transition car il faut bien constater que le disque a été bien travaillé. Et ce au bon sens du terme : interprétation impeccable (notamment du fait de la présence de Lee Sklar ou de Greg Bissonette à la basse et à la batterie), belles mélodies, ambiances recherchées… voilà un bien beau disque, très apaisé. Autour d'un canevas rock/pop, Lukather intègre de manière intelligente d'autres influences parfaitement maîtrisées. Et ses solos  plus « libres » que dans Toto méritent le détour, notamment lors de certains moments de grâce (« Once Again », « Right Or Wrong » ou l'instrumental « Smile » repris du film Les temps modernes de Chaplin). Il semble que les soucis personnels de Steve Lukather (divorce, maladie de Mike Porcaro…) aient été dépassés ou du moins transcendés pour produire un disque très abouti.

Steve Lukather explique qu'il s'agit là de son meilleur disque solo. Le propos est convenu mais s'avère pour une fois franc et sans doute véridique.

Baptiste (7/10 si n'attend pas un disque de Toto)

 

Site officiel

Mascot Records – Replica / 2013

Tracklist (45:52) : 01. Judgement Day 02. Creep Motel 03. Once Again 04. Right the Wrong 05.Transition 06. Last Man Standing 07. Do I Stand Alone 08. Rest of the World 09. Smile

W.E.T. – Rise Up

wetriseup700Le premier disque du supergroupe W.E.T. avait débarqué sans crier gare sur les platines CD des amateurs de hard mélodique et d'AOR. Formé du grand Jeff Scott Soto (Talisman, Eyes, Journey, Malmsteen etc.), d'Erik Martensson des excellents Eclipse et de Robert Säll des tout aussi bons Work Of Art, le groupe n'apparaissait pas comme un des nombreux combos sans âme que nous refourgue trop souvent Frontiers mais comme un projet sérieux. Impeccablement interprété, parfaitement produit, fusionnant les tendances musicales actuelles et l'héritage de Journey, Europe ou Bon Jovi, ce premier album montrait que l'on pouvait parfaitement moderniser une musique considérée trop hâtivement par de nombreux détracteurs comme « ringarde ». C'est dire que l'arrivée de ce deuxième essai était attendue comme le messie par les amateurs du groupe et du genre. 

Et bien il faudra conclure que ce Rise Up fera office de semi-pétard mouillé après la détonation du premier disque. Non qu'il soit franchement mauvais : la qualité de l'interprétation, de la production et du chant de Jeff Scott Soto ne permettent pas de conclure dans ce ce sens. Les compositions sont très solides et connaissent quelques moments de grâce comme sur « The Moment » ou l'énorme morceau d'ouverture, « Don't Walk Away » et son refrain à reprendre à tue-tête que n'aurait pas renié un Journey de la grande époque. Quant au single, « Learn To Live », il fait office de très bon titre de hard mélodique comme on peut le constater ici en regardant son video clip. Signalons aussi « On The Run » et son gros riff d'intro à faire pâlir le Whitesnake de 1987 ou le très accrocheur « Shot », qu'on aurait très bien pu entendre sur le disque précédent du combo. 

Toutefois, il reste des titres très calibrés pour être totalement honnêtes. Citons la ballade très « def Leppardienne » au titre très cliché, « Love Heal ». Ou le refrain trop facile de « Bad Boys » avec ses gros chœurs typés hard US. De même « Rise Up » déçoit, car après un très bon début, son refrain semble bien trop plat au point qu'on s'interroge sur le pourquoi du comment d'en avoir tiré finalement une vidéo. Par ailleurs, certains titres sont trop passe partout tels « Broken Wings » ou « Still Believe In Us », même s'ils s'écoutent évidemment bien. 

L'ensemble est trop calibré et trop classique pour emporter profondément la décision. Le hard mélodique modernisé et puissant a laissé la place à un hard FM plus convenu. Évidemment, l'écoute de Rise Up est tout à fait agréable et l'on peut même dire que le disque ravira la plupart des amateurs du genre, ne serait-ce que parce que l'album se loge dans le haut du panier du style actuel. Il n'en reste pas moins que l'on est au final quelque peu déçu de ce manque d'aventurisme.

Baptiste (7/10)

 

Frontiers / 2013

Tracklist (47:06) : 01. Walk Away 02. Learn to Live Again 03. Rise Up 04. Love Heals 05. What You Want 06. The Moment 07. Bad Boy 08. On The Run 09. Broken Wings 10. Shot 11. Still Believe In Us 12. Still Unbroken