Archive for mars, 2013

Svart Crown – Profane

368605Dès ses premiers méfaits, Svart Crown a su attirer l’attention par son professionnalisme et sa puissance. Là où certains gravissent péniblement l’échelle vers les premiers rangs de leur genre, Svart Crown montait les échelons quatre à quatre, prenant la concurrence de vitesse avec Ages Of Decay, un premier effort solide et réussi. Witnessing The Fall, quant à lui, a permis au groupe d’encore évoluer, de progresser et de renforcer sa notoriété… Il est maintenant temps pour Svart Crown de concrétiser, de vraiment asseoir sa position, de passer définitivement du statut d’« espoir » de la scène française à celui de « valeur sûre ».

Profane s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur : son massif et rugueux, ambiances poisseuses, déferlante de haine… Svart Crown n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il s’agit de coller des torgnoles bien senties. Le groupe aligne les compos solides, et les seuls temps morts tolérés sont ceux que le groupe aménage lui-même, quand il lève le pied, ralentit le tempo pour mieux écraser l’auditeur. Qui dit « cassures de rythme » pourrait penser que l’album perd en force d’impact, en dynamisme. Il n’en est cependant rien. Au contraire, ces variations permettent d’« alléger » l’album, de le rendre moins hermétique. 

Amateurs de Black et de Death, Svart Crown frappe à nouveau un grand coup avec un Profane homogène et puissant. En l’espace de cinq ans et trois albums, la bande à JB confirme – si c’était encore nécessaire – qu’elle fait bien partie des formations françaises de premier plan qui sont promises à un bel avenir. Il en faut, du talent, pour combiner avec une telle maîtrise brutalité et ambiances noires. Un des indispensables de l’année 2013.

Mister Patate (9/10)

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Listenable Records / 2013
Tracklist (43:16) 1. Manifestatio Symptoms 2. Genesis Architect 3. Intern. Virus. Human 4. In Utero: A Place of Hatred and Threat 5. Until the Last Breath 6. Profane 7. The Therapy of Flesh 8. Venomous Ritual 9. Ascetic Purification 10. Revelation: Down Here Stillborn

 

Cathedral – The Last Spire

368108Ils sont rares, les groupes qui, arrivés au sommet de leur carrière, préfèrent partir en beauté plutôt que d’entamer une longue descente aux enfers jalonnée d’albums de plus en plus médiocres. Certes, un tel départ laisse toujours un goût amer, un sentiment de trop peu, même si la boucle est bouclée, mais n’est-ce pas préférable à toutes ces formations qui vivotent sur leurs acquis depuis maintenant des années, voire des décennies pour certains ? Après un Guessing Game qui m’avait tout de même quelque peu déçu (l’éternel syndrome du double album), Cathedral a annoncé la sortie d’un tout dernier album en guise d’épitaphe, The Last Spire, histoire de clôturer sa carrière en beauté. Nous voici donc arrivés à la fin d’une époque, et cette dernière offrande aux fans vient conclure l’aventure Cathedral en beauté.

Contrairement à The Guessing Game, qui s’avérait parfois léger, voire souriant, The Last Spire renoue avec les ambiances grises et pesantes. On ne sourit pas à un enterrement. Par ailleurs, le groupe se veut plus concis (enfin, si l’on peut parler de concision pour du doom, on frôle quand même l’heure de musique, mais cela ne pèse pas bien lourd face aux 84 minutes de son prédécesseur), donnant ainsi l’impression de ne pas répéter une deuxième fois l’erreur du double album, d’écrémer au maximum pour ne conserver que le meilleur. Une excellente initiative : The Last Spire se déguste d’une traite, sans ennui, sans lassitude. Et c’est bien là que l’on reconnaît la valeur d’un groupe comme Cathedral : oui, un morceau peut dépasser les 10 minutes et rester passionnant à écouter. Oui, un album peut faire une heure et nous tenir en haleine du début à la fin.

Cathedral me manquera. Ses riffs, son groove, ses rythmiques pesantes me manquent déjà, et The Last Spire est un condensé de toutes ces qualités, de tout ce talent. Oui, ce départ fera grincer des dents et fera des déçus, immanquablement. Cathedral a simplement décidé de partir en feu d’artifice, plutôt que de s’éteindre tout doucement comme une bougie trop longtemps allumée…

R.I.P. Cathedral

Mister Patate (9/10)

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Rise Above Records – 2013
Tracklist (58:19) 1. Entrance to Hell 2. Pallbearer 3. Cathedral of the Damned 4. Tower of Silence 5. Infestation of Grey Death 6. An Observation 7. The Last Laugh 8. This Body, Thy Tomb

 

Expurgate – Dementia Tremens

Castor - 23032013 - Exp-DemTreDébarquant des States, Dementia Tremens n’est pas la petite sœur de la Delirium Tremens tant appréciée des amateurs de bière forte mais il s’agit ici du premier opus des ricains d’Expurgate.

Arborant une pochette figurant un visage dont les muscles seraient à nus, cet opus va sans aucun doute nous amener vers les terres sauvages du death metal, à la frontière avec le grind et le brutal death. Cette frontière est très fine et le groupe en joue pleinement : des gruiks gras, dégoulinants, une rythmique très groovy, des guitares saturées, des compos rapides, d’autres plus lentes, le tout étant résolument du slam death. Avec des éléments empruntés à tous les styles extrêmes de death, le groupe arrive à nous ficeler neuf brulôts tous plus extrêmes les uns que les autres, toujours sur ce rythme plus ou loin du slam. Cet album est-il alors sans défaut ? Malheureusement non. Outre le fait qu’on passe d’une compo à l’autre sans s’en rendre compte et qu’on ne sait pas dire quel titre on écoute,  malgré seulement 23 minutes au compteur, on se lasse assez vite de ce slam caverneux à souhait. Trop peu de variations, des structures trop similaires et voilà qu’on s’ennuie une fois passées les premières écoutes.

Un premier album honnête malgré des faux-pas de jeunesse sans doute. Mais un groupe qui risque de vite se retrouver enfermé dans son style s’il ne varie pas un peu plus son jeu pour les prochains albums…

Supercastor (5,5/10)

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 Comatose Music – Clawhammer PR /  2013

Tracklist : 1. 86 2. Viscera Insufflation 3. Fermented Concubine Ingurgitation 4.Redemption Through Seppuku 5.Methamphetamine Induced Surrogacy Malformation 6. 40oz. Facefuck 7. Repugnant Torso Defilement 8. Viscous Human Putrilage 9. Disgorging Vomitous Anomalies