Archive for mars, 2013

diodreamdeluxeDans la discographie du groupe Dio, c'est avant tout la trilogie Holy Diver, The Last In Line et (dans une moindre mesure) Sacred Heart que l'on retient. Dream Evil (1987) appartient à la catégorie des albums moins cotés, notamment du fait de la baisse de popularité entamée par Dio à partir ce de moment. Pourtant c'est assurément un des tous meilleurs disques de Dio, du niveau d'un The Last In Line et clairement supérieur à Sacred Heart et à son successeur, Locked Up The Wolves (1990). La réédition de ce disque en version deux CDs de ce disque et son remastering concommitant constituent une nouvelle occasion de leur réaliser. Car Dream Evil est sans doute un des disques sur lesquels Ronnie James Dio chante le mieux. C'est dire…

Le spectre de Rainbow

Et il chante pour le mieux sans doute car Dream Evil est ce que Dio a fait de plus proche de Rainbow durant sa carrière. Ce album est en effet très mélodique tant au niveau des riffs, des solos mais aussi des lignes de chant de Ronnie James. Dans le livret intérieur, le guitariste Craig Goldy narre son intégration dans le groupe et explique son amour pour Rainbow et Deep Purple. En recrutant l'ex-guitariste du groupe de pomp hard rock Giuffria à la place d'un Vivian Cambell démissionnaire, Ronnie James Dio avait bien une idée en tête, et ce d'autant plus que Goldy a été associé au processus de composition sur presque tous les morceaux amenant un bon nombre de riffs et de mélodies. Au final la paire formée par le guitariste et le chanteur a co-composé huit des neuf titres de ce petit chef d'œuvre. Seul le d'ailleurs fort bon « Naked In The Rain » a été composé seul par Ronnie James Dio.

La dimension mélodique de ce disque est évidente, mais Dream Evil reste avant tout un album de heavy metal en témoigne les nombreux riffs que n'aurait pas reniés un Blackmore des grands jours (« Night Peope », « Overlove », « Faces in The Window ») et de très belles parties solos où la recherche de la mélodie guide avant tout Goldy malgré son niveau technique élevé pour l'époque (« Dream Evil » ou « Faces In The Window »). Si on a reproché la présence plus marquée que d'habitude chez Dio, notamment sur le refrain du single « I Could Have Been A Dreamer »  sur le final de « When A Woman Cries », il faut rappeler qu'ils étaient encore plus présents sur Holy Diver. Et Dio n'est pas tombé pour autant dans l'ornière du hard FM comme le fit Saxon a l'époque : Dream Evil est certes très mélodique et intègre des claviers mais reste bel et bien un disque de heavy.  

Ronnie James à son zénith

Le maître d'œuvre de ce bel édifice est évidemment Dio lui même. Dans un registre très lyrique avec beaucoup de montées et de variation, sa prestation est une des toutes meilleures qu'il ait produites. Bien supérieure à ce qu'il fera par la suite dans un genre plus sombre et agressif qui lui sied moins (Angry Machines etc.). À l'image de la pochette d'une féérie assez inquiétante, son chant se veut mélodique et puissant sans jamais tirer sur le mièvre. C'est sans doute pourquoi il nous propose parmi ses plus belles lignes de chant : « Night People », le colossal « Dream Evil » et son refrain énorme ou la ballade « All The Fools Sailed Away » extrêmement lyrique, sont parmi les meilleures interprétations qu'il ait produites. 

Tout juste reprochera-t-on au disque une production faite par Ronnie lui-même : correcte, elle manque un peu de puissance et notamment de profondeur. En 1987, elle fut un point faible du disque alors que la production faisait des pas de géants à l'époque. Mais ce n'est sans doute pas cela qui explique le succès très relatif d'un album qui se classa toutefois dans le top 10 des charts britanniques et à la 43 place des charts américains. Il faut plutôt recherche la cause d'un tel désintérêt dans le contexte musical : coincé entre le hair metal à l'époque très flamboyant et les jeunes groupes de thrash alors très fougueux et novateurs, ce Dream Evil avait du mal à trouver sa cible. C'est peut-être ce qui explique le départ consécutif de Craig Goldy, départ qui ne profitera pas à Locked Up The Wolves. On retrouvera de nouveau Craig Goldy avec Dio à partir de Magica (2000). Espérons que cette réédition permettra à son premier disque avec Ronnie James Dio d'être réhabilité. Car il vaut bien mieux que sa réputation.

Baptiste (9/10)

PS : la version de luxe de l'album permet de profiter d'un remastering pas malvenu, mais qui ne change pas sur le fond les travers de la production. Par contre, on trouve sur le deuxième CD un enregistrement live qui était déjà proposé sur le live At Donington UK dont j'ai dit tout le bien que j'en pensais ici. Pour ceux qui n'ont pas ce disque, c'est une occasion d'en découvrir une partie.

 

Universal / 2013 [1987]

Tracklist :

CD 1 (43:57) : 01. Night People 02. Dream Evil 03. Sunset Superman 04. All The Fools Sailed Away 05. Naked In The Rain 06. Overlove 07. I Could Have Been A Dreamer 08. Faces In A Window 09. When A Woman Cries

CD 2 (57:46) : 01. Hide In The Rainbow (Dio EP) 02. I Could Have Been A Dreamer (Single Edit) 03. Dream Evil (Castle Donington – 22/08/87) 04. Neon Nights 05. Naked In The Rain 06. Rock N Roll Children 07. Long Live Rock 'n' Roll 08. The Last In Line 09. Holy Diver 10. Heaven And Hell 11. Man On The Silver Mountain 12. All The Fools Sailed Away 13. The Last In Line (Reprise) 14. Rainbow In The Dark

 

Fractal Gates – Beyond The Self

fractalgates-beyondtheselfBeyond The Self qui sort en 2013 via Great Dane Records est le second album du groupe parisien constitué en 2007. Le groupe pratique du Death Metal Mélodique, tendance suédoise pour l'essentiel. N'y allons pas par quatre chemins : du point de vue de l'interprétation le groupe est solide et dans l'ensemble maîtrise son sujet. Vocalises agressives, guitares qui tour à tour tranchent dans le vif ou se font mélodiques, et une section rythmique efficace. Sans oublier un poil de claviers pour l'ambiance. Sauf que, je ne suis pas convaincu sur la longueur par cet album. Le démarrage est sans nul doute très très efficace, « Dissonance »  est un titre percutant qui vaut le détour. Mais d'une certaine manière Dark Tranquility pèse un peu lourd sur cet album (« Everblaze », « On Your Own », « Reverse Dawn » notamment). Dans un genre relativement encombré, ou bon nombre de groupes réinventent l'eau tiède, Fractal Gates n'apporte rien de plus. D'autres influences se font parfois sentir, « Timeless » qui évoque Paradise Lost.

Le mixage et le mastering de Dan Swanö (Edge Of Sanity) sont au poil, de ce côté là ça sonne. Et quand le groupe sort du Death mélodique, en revanche c'est la sortie de route, la reprise de Cheap Trick, c'est une affaire de goût sans doute, mais le morceau « Mighty Wings » m'a fait décrocher. Un poil trop kitsch, à la limite il aurait été plus judicieux de le mettre à la fin. Beyond The Self bénéficie d'une production au poil et d'une interprétation solide, c'est indéniable, mais Fractal Gates laisse une impression d'inachevé.

Hamster (06/10)

 

www.fractal-gates.com 

www.facebook.com/pages/Fractal-Gates/34579647173

Great Dane Records / 2013

Tracklist (50 minutes) : 01. Visions VII 02. Dissonance 03. Everblaze 04. On Your Own 05. The Sign 06. Visions VIII 07. Timeless 03:35 08. We Are All Leaders 09. Reverse Dawn 10. Mighty Wings 11. The Experiment 12. Beyond The Self 13. Glooms Of Cyan 14. Visions IX

 

Tankrust – Beyond Thresholds (EP)

tankrust-beyond-thresholdsAutrefois Tankrust s'appelait Eleusis, mais ça, c'était avant. Depuis 2010 Tankrust semble vouloir amorcer la marche avant, arpentant la scène et aboutissant à cet EP de 4 titres. Plutôt encourageant cet effort, ces quelques compos ramassées et accrocheuses défilent vite et laissent poindre une pointe de frustration. Un bon signe. Ce metal bien ficelé au son abrasif, est une mixture de Thrash, de Hardcore avec une pincée de Death, et se laisse déguster d'une traite. Le groupe évoque Pantera qui joue au baby foot avec Slayer. A l'écoute, un titre comme " Bushido " m'a aussi fait songer à Chimaira. Le groupe ne se contente pas d'avoiner nerveusement à toute vitesse, la rythmique pachydermique, aux allures de stoner, fait partie de leur savoir faire comme en témoigne " The boars in the backyard ". Prometteur, reste à souhaiter que cet effort ne reste pas sans lendemain et qu'un album débarque prochainement.

Hamster

Tankruts.com

http://www.facebook.com/Tankrust

Almost Famous / 2012

Tracklist (14 minutes)
1. Bleeding the hive 2. Bushido 3. The Boars in the Backyard  4. Dead Pools