Archive for avril, 2013

Hawkwind – Onward

hawkwardSi j'en crois Wikipédia.fr, Onward serait le 25ème album des mythiques Hawkwind. Je veux bien faire confiance aux fans qui écrivent ces biographies, mais si j'en crois le peu que je connais du groupe, il ne faut pas prendre en compte les lives, les compilations, les rééditions et j'en passe. Belle carrière donc pour les inventeurs d'un genre, le Space Rock (je suppose que la plupart d'entre vous savaient déjà ça).

Tiens, ça leur fait combien, maintenant, à ces mecs là ? Ils n'avaient pas l'air tout jeunes dans le film Lemmy… Né en 1941, ça fait plus de 70 ans pour Dave Brock, le leader et seul véritable membre de Hawkwind. Je n'ai pas regardé pour les autres musiciens, qui, je l'avoue, me sont en plus à peu près inconnus. Je lis quand même que Huw Lloyd-Langton est de la partie, lui qui est parmi fondateurs du groupe et qui est décédé dernièrement. Ce que j'aime bien avec ces groupes de vieux briscards, c'est qu'il n'est pas rare qu'ils envoient un tas de petites chiquenaudes aux oreilles des plus jeunes. Être encore inspiré après 45 ans de carrière et plus de 20 albums, c'est du génie à l'état pur. Quand on voit certains -suivez mon regard- en manque total d'imagination avant même la sortie du deuxième opus (je leur fait gré du premier, a peu près tout le monde à commencé en copiant ses idoles), on se dit que tout le monde ne part pas sur un pied d'égalité au moment de se jeter dans le grand bain de la musique. Le pire, c'est que ce n'est bien souvent pas les meilleurs objectivement parlant qui seront considérés comme tels par le grand public. Misère, enfer et damnation du music business…et de l'ingénuité maladive des masses en terme de musique.

Que vaut donc ce nouveau bébé d'un des groupes les plus fous et les plus bruyants de l'histoire du Rock n' Roll ? Je ne suis pas un fin connaisseur de la discographie du groupe, je l'avoue. Je connais les premiers albums, et le dernier pour l'avoir chroniqué dans ce même webzine il y a quelques années. Je suis totalement incapable de donner un avis bien construit sur la direction prise par le groupe sur ce double-album de 18 titres, mais, je m'autorise à penser que le groupe est aller puiser aux sources de son existance. Des souvenirs que j'ai de Blood Of The Earth de 2010, j'ai l'impression de retrouver un côté rétro assumé et voulu comme tel.

Le premier CD s'ouvre sur un « Season » magistral, puissant, carré, Heavy, avec une basse lourde, des guitares aériennes gorgées de whawha « à l'ancienne ». Et toujours ce son spatial qui fait la signature du groupe depuis 1970. Du Hawkwind quoi, mais en bien ! Dès les débuts, on se surprend à entendre un grand bordel qui, pourtant, tient la route. Après une ouverture dans un style Heavy, le groupe calme le jeu au point de viser la balade (« Mind Cut »), tout en passant par le Punk (« Death Trap » revisité pour l'occasion) ou l'instrumental (« Southern Cross »).

Le second CD est dans la même veine mais je le trouve un peu plus libre, comprenez, plus expérimental. On retrouve, à l'image de « Death Trap », d'autres réenregistrement de leurs propres classiques (« Green Finned Demon » magistral pour le coup ! ) et un mistery track, comme on dit, comme une suite d'accord déjà entendu mais à la sauce Hawkwind et qui fini dans un bordel électronique sans nom uniquement à base de lasers et de synthés. Les Bonustracks ont été enregistrés en live, ce qui leur donne ce son un peu brut (plus que le reste de ce double-album, qui est déjà assez peu travaillé) et ces soli interminables.

Après 40 ans de carrière, Hawkwind est donc un groupe encore capable du meilleur. Bon, d'accord, il y a un peu de triche sur ce double album, qui comprend quelques reprises et quelques titres live, mais on ne va pas râler pour ça ? Prenez-en de la graine, les minots.

Poney (8.5/10)

Site officiel

Myspace

Eastworld Recordings – 2012

Tracklist :

CD 1 01. Seasons 02. The Hills Have Ears (Ft. Huw Lloyd Langton) 03. Mind Cut 04. System Check 05. Death Trap 06. Southern Cross 07. The Prophecy 08. Electric Tears 09. The Drive By

CD 2 10. Computer Cowards 11. Howling Moon 12. Right to Decide (Bonustrack) 13. Aerospace Age (Bonustrack) 14. The Flowering of the Rose (Bonustrack) 15. Trans Air Trucking 16. Deep Vents 17. Green Finned Demon 18. « pas de titre »

JunRoSkThLiLe dernier méfait de Jungle Rot récemment sorti chez Victory Record, le label avait proposé en février (oui, je suis un poil à la bourre) une réédition de premier EP du groupe du Midwest US. Sorti au milieu de la décennie 1990, à une époque ou le Neo était roi, les premières notes de Skin The Living donnent le ton. Jungle Rot était coincé quelque part entre Obituary et Bolt Thrower, sous les bouts de gras et les litrons de bières accumulés en tournée. On pourra même retrouver des traces de Sepultura, première époque, dans un titre comme « Black Candle Mass ».

Originalité ? Zéro. Efficacité ? Au rendez-vous. Je le reconnais, il faut aimer le genre. J'ai bien rigolé à l'écoute des enregistrements sonores de quelque film de série Z utilisé en amuse-bouche. Je ne sais pas si il est nécessaire de s'étendre des heures sur un vieil EP réédité. Pour une première démo ou EP, c'est plutôt de bon niveau et on retrouve le Jungle Rot d'aujourd'hui, même si la tendance moine-copiste est plus marquée. On ne pourra que difficilement accuser Victory de tenter de faire du vil et infâme capitalisme sur notre dos en nous refourguant de la merde, je pense que cet EP était devenu aussi rare que les cheveux sur la tête de mon paternel et que bien des fans doivent se réjouir à l'idée de pouvoir se le procurer à nouveau. Pas de note pour ma part pour cette réédition, ça me semble un peu ridicule d'y coller une.

Poney (-/10)

Site Officiel

Myspace

Facebook

Victory Record – 2013

Tracklist (24:54) : 01 Demon Souls 02 Destruction and Misery 03 Eternal Agony 04 Killing Spree 05 Rotten Bodies 06 Black Candle Mass 07 Awaiting the End 08 Tomb of Armenus 09 Decapitated 10 Screaming for Life

Jungle Rot – Terror Regime

JungRotTeReJe me suis beaucoup lamenté ces derniers mois à propos de la pauvreté chronique des sorties de Victory Records. Le label spécialisé Hard/Metal/…-core était devenu une caricature de maison de disque proposant à tour de bras des caricatures de groupes de caricature de Metalcore. Chargé de gérer le label pour Metalchro, je devais en plus me taper toutes ces sorties qui m'emmerdaient au plus haut point, hormis quelques disques MP3 jetés à l'un ou l'autre fauve de notre rédaction, histoire qu'ils puissent s'y faire les dents.

C'est dont sans joie particulière que je me suis lancé il y a quelques jours dans l'écoute de Jungle Rot et de son Terror Regime. J'avais trop vaguement écouté leur première sortie chez Victory en 2011 pour savoir ce que ça valait. Même en Death Metal, les Ricains sont capables du meilleur comme du pire. Pourtant, la pochette me faisait penser à Shovel Headed Kill Machine d'Exodus, une référence pour moi dans le Thrash de ces dernières années. Mais l’histoire est belle et le sourire m'est vite venu aux oreilles. Pas de stupide Metalcore pour ado prépubère en quête de frissons ici. Je m'y attendais un peu au vu du pedigree des mecs, mais comme le dit le Sage, sait-on jamais… Jungle Rot offre toujours du Death Metal en mid-tempo de derrière les fagots et qui tâche. Si Terror Regime n'est pas exempts de signes contemporains (le break-down typique des truc-cores et qu'on peut entendre sur le titre « Terror Regime »), il a le bon goût de rappeler également quelques vaillants ancêtres (sur le même titre éponyme, la cavalcade très Bolt Thrower qui suit le break-down, qu'on retrouve également sur « Carpet Bombing »).

Au rayon des bonnes surprises, de beaux grands soli de guitares. Rien qui cassent 3 pattes à un canard, mais ce genre d'intermède tend à ce faire rare et Jungle Rot n'hésite pas à jouer la carte Old School, et la jouer avec brio. Le groupe sait faire monter la pression jusqu'au headbanging comme le montre l'excellent titre « I'am Hatred ». La musique du groupe n'a rien de transcendant, mais elle est d'excellente facture et, il faut le reconnaître, la plupart du temps, le metalhead de base ne demande rien d'autre. C'est son côté conservateur. Un groupe qui envoie du bois, avec de bons riffs, une bonne voix (qui n'est pas sans ressembler à celle de Nergal sur certains passages) et une batterie qui tabasse font le bonheur d'une large majorité d'entre nous. Et j'ai une bonne nouvelle, Jungle Rot entre dans cette catégorie de groupe qui arrivent à groover tout en envoyant du steak.

Malheureusement, ma maladresse et mon doigté légendaire sont passé par les fils de mes deux casques et je suis bien incapable aujourd'hui de vous dire si la production boîte ou, au contraire, déboîte, mais même dans mon casque de VOIP tout moisi à 5€ de chez Monoprix, je prends mon pied à l'écoute de ce Terror Regime. Alors, n'hésitez pas.

Poney (8/10)

Site Officiel

Myspace

Facebook

Victory Record – 2013

Tracklist : 01. Voice Your Disgust 02. Terror Regime 03. Utter Chaos 04. I Am Hatred 05. Blind Devotion 06. Scorn 07.Rage Through The Wasteland 08. Ruthless Omnipotence 09. I Don't Need Society 10. Carpet Bombing 11. Pronounced Dead