C’est une première, profitez-en, ouvrez bien les yeux, parce que je ne compte pas en faire une habitude. Vu la déferlante de commentaires négatifs sur ma chronique de Pryapisme, j’ai décidé d’apporter un petit complément à ma chronique, une argumentation plus poussée. Je leur dois bien ça, ces gars officient dans ce que l’on peut appeler la scène « électro », un univers qui nous a aussi donné David Guetta. C’est un peu les sinistrés de la musique, quoi.

Allez, je vais faire un effort.

Pryapisme manque cruellement de cohérence. Le groupe a certainement choisi sciemment cette voie (ou plutôt cette absence de voie, lui préférant des vagabondages sans but précis), mais à force de vouloir pousser le délire, on hérite de morceaux sans queue ni tête, de patchworks décousus. Pryapisme ne part pas d’un point A pour se rendre à un point B. Il part d’un point A et verra bien où il atterrira. Le plus souvent sans parachute. À de nombreux égards, on peut comparer la musique du groupe au surréalisme, et plus particulièrement à l’écriture automatique. Le problème, à ce niveau, est qu’un tel procédé met l’artiste à l’abri, lui confère un « statut », et ce alors que ledit procédé est à la portée de chacun.

Un de mes détracteurs me disait « Si tu joues de la musique tu devrais savoir les efforts que ça demande de monter un projet ». Où est l’effort dans cet Hyperblast Super Collider… à part dans la recherche des noms des titres ? On ne peut se raccrocher à rien : aucune cohérence, aucune structure, une simple enfilade de sons et samples. Certains diront que le groupe prend des risques, s’affranchit des limites et contraintes. Je dis plutôt que le groupe fait du n’importe quoi sous le couvert de la création artistique (d’où mon renvoi à ce brave Wim et sa fameuse Cloaca… ou peut-être aurais-je dû évoquer le cas Jan Fabre et son lancer de chats).

On me reprochait de ne pas avoir argumenté ma position négative vis-à-vis de l’album. Réfléchissez un instant : qu’auriez-vous dit si ma chronique avait été aussi pauvre en arguments, mais positive ? Rien, si ce n’est « il est des nôtres, il a vu la lumière ».

PS : pour ce qui est de ma comparaison entre les fans d’electro et les fans de Black Metal, je tiens à m’excuser formellement auprès de la communauté Black Metal du monde entier. Je n’aurais pas dû mélanger torchons fluorescents et serviettes en cuir clouté. Hail Satan.