Dixième chapitre discographique du pionnier du Death Metal mélodique suédois, dont le parcours pourrait laisser rêveur nombre de groupes. "Construct" s'avère une poil plus sombre que son prédécesseur "We Are The Void". A écouter Mikael Stanne, l'enregistrement relevait plus de la séance de torture qu'autre chose, et il a fallu laisser plus de temps s'écouler qu'auparavant pour que le groupe soit suffisamment inspiré et évite le piège de la répétition, voire de l'autparodie. Le groupe a également changé de fusil d'épaule, après deux albums avec Tue Madsen, le groupe a confié les clés du mixage à Jens Bogren et modifié sa façon de composer en studio.
Des riffs de guitares plus directs, mais qui portent la signature du groupe, des claviers toujours présents (assez en avant sur "Uniformity" ou le final "None Becoming", ou les guitares sont reléguées aux second plan), une section rythmique imposante (le groupe semble avoir surmonté le départ du bassiste Daniel Antonsson) et les vocalises agressives de Mikael. Ce dernier n'a pas jeté aux orties son chant clair, qui se fait entendre sur Uniformity, ou sur " What Only You Know " ou "State Of Trust". Après un départ en douceur que représente "For Broken Words", on retrouve aussi beaucoup de fraicheur dans l'agression, avec un titre au tempo soutenu au début de l'album, "The Science Of Noise" très percutant et qui porte la marque du groupe sans laisser l'ombre d'un doute. Les fans se retrouveront vite en terrain conquis, une fois de plus la patte de Dark Tranquility se reconnait d'emblée. Une des différences notables à l'écoute de Construct par rapport à l'album précédent, c'est sans doute l'accentuation sur les atmosphères et les ambiances. Dark Tranquility ne relègue pas pour autant les titres aggressifs, avec des compos percutantes comme " The Silence In Between " ,"Apathetic" qui sonne comme un classique ou les guitares repennent franchement le dessus. Sur "Endtime Hearts" les claviers ont une place plus importante, mais les guitares agressives et mélodiques ne sont pas en reste, cela sonne comme un classique du groupe. Une fois encore Dark Tranquility se réinvente, sans négliger les éléments qui font sa signature sonore. Sans nul doute plusieurs écoutes seront nécessaires pour en appréhender toute la richesse, mais cela en vaut la peine. Fidèle a sa réputation, le groupe suédois vient encore de livrer un album majeur. Chapeau bas.
Tracklist (42:28) 1. For Broken Words 2. The Science Of Noise 3. Uniformity 4. The Silence In Between 5. Apathetic 6. What Only You Know 7. Endtime Hearts 8. State Of Trust 9. Weight Of The End 10. None Becoming
Avec un premier ep qui avait tout pour plaire, The Resistance était parvenu à se faire un nom, à attirer les projecteurs, et ses membres s’étaient ainsi rappelés au bon souvenir de ceux qui les avaient enterrés trop tôt. C’est bien beau, me direz-vous, mais il ne suffit pas de quatre malheureux titres pour s’ouvrir une voie royale et s’assurer un succès retentissant. Il n’aura donc pas fallu longtemps pour que le groupe revienne avec un véritable album sous le bras, et le résultat vaut clairement le détour, malgré ses défauts.
Scars est en effet victime de sa volonté de coller des droites sans cesse. Alors ouais, on prend cher. Gauche, droite, uppercut : dans un premier temps, les morceaux se suivent et se ressemblent furieusement, Marco beugle sa colère avec entrain (putain, ce gars a beau avoir un registre très limité, sans incursion dans le gros growl ni dans les aigus, mais qu’est-ce qu’il y met du cœur et des tripes !), les riffs et la section rythmique tabassent à tout va, et on en ressort sonné. Agréablement sonné, certes, mais sans pour autant parvenir à retenir un moment fort. Puis, on réécoute, on apprivoise la bête, on en prend toujours autant mais on parvient à dégager quelques passages marquants, comme un « I Bend – You Break » qui fait dans la dentelle de tympans et la charpie de rotules ou un « The Serpent King » qui rappelle furieusement les méfaits de Marco sur One Kill Wonder de vous savez qui.
Cerveau sur OFF, cervicales bien échauffées : Scars fera votre affaire. Mis à part quelques cassures de rythme (histoire d’éviter la surchauffe), la bande à Marco et à Jesper ne fait pas de cadeau et nous gratifie d’un album qui lorgne plus vers le thrash/death ou le hardcore que vers les premières amours de ces braves compères… Et c’est tant mieux ! Les plus sensibles regretteront le manque de variation et le jusqu’au-boutisme de la galette, les autres s’en réjouiront. Les coups et les douleurs…
e.a.r. Music / Replica – 2013
Tracklist (xx:xx) 1. Clearing The Slate 2. Your Demise 3. To The Death 4. Expand To Expire 5. Imperfected 6. I Bend – You Break 7. The Serpent King 8. Eye For An Eye 9. My Madness 10. Warmonger 11. Scars 12. (I will) Die Alone
Ce Gasoline est en fait une réédition « anniversaire » d’un album paru en 2003, avec trois titres enregistrés en concert comme bonus (en France soit dit en passant, au Brise Glace d’Annecy). Pour faire court, disons que les suisses de Sideburn ont eu une première période où ils ont plutôt œuvré dans le heavy-metal (pendant plus de dix ans et trois albums, quand même), sous le nom de Genocide ; notons au passage cette superbe formule sur le site officiel de Sideburn, qui signale qu’à la fin des années 90, Genocide « risquait devenir une nouvelle donnée statistique face à l’usurpation amenée par le mouvement grunge » (c’est beau). Toujours est-il qu’après avoir signé avec BMG en 1994, leur son puis leur nom changent et s’éloigne de plus en plus de ce son purement metal : ils se positionnent définitivement sur du hard rock’n’roll, disons, à partir de Crocodile, en 2002. Certains considèrent d’ailleurs Gasoline comme le deuxième album de Sideburn, un peu comme si un nouveau groupe était né avec ce changement de style.
Mais que vaut donc tout ça ? Ma foi, si vous aimez le rock’n’roll qui fait taper du pied vous allez adorer cet album ! Ca ne tombe jamais dans le répétitif, les paroles comme les rythmiques ont souvent quelque chose de marrant (on aura souvent D.A.D. en tête en les écoutant), qui entraine d’autant plus le tapage de pieds : c’est à juste titre que cet album a reçu un bon accueil critique à l’époque de sa sortie, ça n’a pas vieilli d’un poil, et cette réédition est une très bonne occasion de rattraper son retard si on est passé à côté à l’époque.
Les trois titres live ont un très bon son et permettent de présenter le sang neuf injecté au groupe ces dernières années (il suffit de voir des photos récentes du groupe pour remarquer une certaine différence d’âge !) : ça reste dans le même esprit et tout à fait efficace sur scène. Au plus peut-on regretter de ne pas beaucoup entendre le public, en tout cas en ce qui concerne la prestation du groupe c’est très bien.
Tracklist (58:53) : 01. Baby Don’t Care 02. Gasoline 03. Walls Of Shame 04. Gangster Lover 05. Gangster Lover 06. Black Sheep 07. Trouble Maker 08. Giov In L.A. 09. Never Kill The Chicken 10. Rip It Up 11. Attitude 12. Boots For Hire 13. Slave To The Core (live) 14. Crocodile (live) 15. Get That Way (live)