​Je suis le premier a le reconnaître, j’ai un gros défaut quand je dois chroniquer un album instrumental, plus encore lorsqu’il s’agit d’un virtuose de la guitare. La technique pure, la maîtrise des plus grande difficultés ne m’intéressent pas vraiment. Ce qui compte c’est la mélodie, l’originalité et les émotions que le musicien parvient à insuffler dans ses compositions. Je loue la maîtrise mais cela devient secondaire si le résultat ressemble à un maelstrom de notes sans queue ni tête. Notre participant aujourd’hui est le guitariste italien Simone Fiorletta. Les die-hard fans d’instrumentaux ou de Lion Music doivent déjà le connaître puisqu’il s’agit là de son cinquième album solo mais pour moi c’est un presque inconnu. J’ai quand même pu apprécier son talent sur Worlds in Collision, le premier album de NO GRAVITY sorti en 2011. Les plus pointus connaissent aussi peut-être son rôle dans le groupe MOONLIGHT COMEDY.

Personalities compte onze compositions pour 53 minutes de musique, le compte est bon. Le transalpin s’est entouré d’une équipe fournie pour mener à bien son projet. Quelques noms connus émergent comme John Macaluso (MALMSTEEN, ARK) et Andrea De Paoli (LABYRINTH). Pour les autres, les connaisseurs apprécieront : Mario Ris, Dino Fiorenza, Fabrizio et Davide Perruzza. Bon point, l’album est vraiment varié avec différents styles, rythmes et ambiances développés tout au long de l’album. Nous n’échappons pas complétement au jeu du « je joue le plus de notre à la seconde » mais cela fait partie de l’exercice obligatoire pour tout guitariste qui se respecte en solo. Mais au moins Fiorletta a su mettre en avant la qualité des compositions face au déferlement technique sans âme. Pas de métal ici mais plutôt un hard rock enjoué et presque même festif. Le sentiment qui domine est que les différents musiciens se sont amusés à enregistrer Personalities et cela fait plaisir à entendre. Si vous n’êtes pas un fanatique du genre et de l’exercice, une certaine lassitude s’installe au fil de l’écoute mais c’est l’inconvénient presque systématique des albums instrumentaux.

Simone Fiorletta fait encore une fois de plus preuve de son talent et de sa belle maitrise de son instrument de prédilection. En multipliant ses dernières années les albums instrumentaux il s’empêche quand même de toucher le plus grand nombre. Dans mon souvenir, le NO GRAVITY avait été un excellent opus. A lui se transformer l’essai avec ses petits camarades pour écrire son nom sur la carte européenne des guitaristes connus et reconnus.

Oshyrya (6,5/10)

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Lion Music / 2013

Tracklist (53:13 mn) 01. Ascent 02. Your Grit is My Reason of Life 03. Waiting to See You Again 04. April 14th 2010 05. Bottom Line 06. Thirty 07. Unconditional Love 08. Doctor Jekyll and Mister Hide 09. To the Station 10. In Time of War 11. You And I (At The Weekends cover)

​En mai 2009 SUICIDE HEAVEN nait à Sapporo de l’initiative de trois musiciens: Ryoji, Shuji et Shogo. Le groupe tente de percer en appliquant une recette simple à base de rythmiques infernales, de riffs de guitares hyper mélodiques et d’un chant partagé à deux voix. Pour enfoncer le clou au sein de la scène métal extrême nippone, ils déménagent à Tokyo et change de nom pour GYZE. En 2012, ils franchissent un nouveau palier et se produisent au festival Wacken Open Air. Il était donc temps de proposer un premier album chez Coroner Records, Fascinating Violence.

Les ingrédients de la recette n’ont pas fondamentalement changé si ce n’est que le duo au chant est beaucoup plus en retrait et que la responsabilité du chant incombe désormais principalement à un invité spécial, Claudio Ravinale de DISARMONIA MUNDI. Avec le talent que l’on connait, il s’acquitte parfaitement de sa tâche et hurle avec enthousiasme sur dix de ces onze chansons. Ryoji et Shogo assurent à deux certains refrains. Sinon la batterie continue à imprimer un rythme très rapide et la guitar multiplient les prouesses techniques et les riffs assassins. Le cocktail proposé par GYZE est parfois assez étonnant par ce mélange de musique souvent ultra-mélodique et ce chant typé extrême. Le contraste entre ces deux univers s’avère être intéressant. La production renforce la force et l’énergie de ces compositions en étant limpide et très puissante. Saluons encore une fois le travail réalisé par Ettore Rigotti lors du mixage et du mastering au Metal House Studio. Les ressemblances avec un BLOOD STAIN CHILD sont assez fortes mais cette approche reste assez originale et rafraichissante.

La précision chirurgicale de l’interprétation des japonais et les talents vocaux de Ravinale font des merveilles. Malgré quelques longueur, et un petit sentiment de répétition, on passe un bon moment avec de Fascinating Violence de GYZE. Les japonais devront évoluer pour continuer à progresser mais les bases paraissent solides.

Oshyrya (7,5/10)

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Coroner Records / 2013

Tracklist (47:47 mn) 01. Desire 02. Desperately 03. Fascinating Violence 04. Regain 05. Trash My Enemy 06. A Dynasty 07. Final Revenge 08. Trigger Of The Anger 09. Day Of The Funeral 10. Midnight Darkness 11. The Black Era

​Le tsunami Death metal mélodique des IN FLAMES et autre SOILWORK continue à créer des vocations et à essaimer un peu partout dans le monde. On ne compte plus les groupes, souvent de talent, qui se sont engouffrés dans la brèche créée par les suédois. Nouvel exemple aujourd’hui avec les italiens de LUNARSEA. L’aventure débute en 2003 et le groupe travail sur une base death métal enrichie de blast beats, chant clair et claviers sauce progressive. Après deux démos, les transalpins signent avec un label grec, Burning Star Records pour publier un premier album, Hydrodynamic Wave en avril 2006. La suite se nomme Route Code Selector puis cette année, Hundred Light Years, tous les deux chez Punishment 18 Records.

Il est évident que l’originalité n’est pas la qualité majeure de cet album. Nous recevons à la rédaction plusieurs albums de ce type par mois. Cela ne préjuge en rien des qualités de LUNARSEA mais il va falloir que les italiens sortent le grand jeu pour émerger parmi tous ces groupes. Alors oui c’est bien bourrin, super rapide et très technique. Là-dessus on ne peut pas reprocher grand-chose aux italiens. La batterie s’en donne à cœur joie et n’accorde que peu de temps morts. Les deux guitaristes multiplient les harmonies et les rythmiques tranchantes. Le tout crée un vrai mur de son à même d’en sonner plus d’un. Ajoutez à cela un chant hurlé, des refrains en voix claire et des nappes de claviers ici et là pour compléter le tableau. Efficace oui sans doute mais il manque quand même le plus catchy qui fait toute la différence. L’offensive ne s’arrête pas mais à force la lassitude fini par s’installer. LUNARSEA fait de son mieux, quelques titres parviennent à émerger mais ce sentiment de déjà entendu maintes et maintes fois est tenace.

Hundred Light Years offre quelques bons moments à même de provoquer un bon headbanging mais on pourrait en dire autant de tant d’autres groupes… Plus récemment, SOILWORK, JOTNAR ou WORDS OF FAREWELL m’ont procuré plus d’émotions. Ce genre ultra saturé du Death mélodique ne pardonne rien et malgré bien des qualités LUNARSEA ne peut encore rivaliser. Si vous n’êtes pas encore rassasié, cet album s’avère quand même un bon choix.

Oshyrya (06/10)

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Punishment 18 Records / 2013

Tracklist (47:19 mn) 01. Phostumous 02. 3 Pieces Of Mosaic 03. Next And Future 04. Ianus 05. Sonic Depth Finder 06. As Seaweed 07. Pro Nebula Nova 08. Aphelion Point 09. Palindrome Orbit 10. Ephemeris 1679