Archive for juin, 2013

Black Star Riders – All Hell Breaks Loose

black-star-riders-all-hell-breaks-looseConstitué en décembre 2012, sur les bases de la dernière incarnation de Thin Lizzy (qui surnage depuis 1996, 10 ans après le décès de Phil Lynott, avec une réussite relative selon le line up), les membres du combo ont décidé d'enregistrer de nouvelles compositions sous un nouveau nom.
Du groupe originel on doit noter que seul le guitariste Scott Gorham est partie prenante de l'aventure. Pourtant, à l'écoute de l'album, le groupe aurait pu conserver le nom en dépit de leurs scrupules, tant Black Star Riders s'ingénie à rendre hommage au Thin Lizzy d'antan, sans écorner le mythe.
Au chant Ricky Warwick (The Almighty, New Model Army), marche sur les traces de Phil Lynott. Difficile de croire Scott Gorham quand il affirme que le groupe ne sonne pas comme Thin Lizzy… Warwick est pour sa part plus honnête en annonçant que l'album porte la griffe sonore des classiques de Thin Lizzy, avec une production musclée de Kevin Shirley. Du côté des futs, Jimmy DeGrasso (Suicidal Tendencies, Megadeth, Alice Cooper) étonne par sa sobriété. Un titre comme « Bounds For Glory », ou « Someday Salvation » lèvent le doute immédiatement, on reconnait d'emblée la marque de Thin Lizzy. Dans une veine plus folk, « Kingdom Of The Lost » vaut le détour. Au delà de l'hommage appuyé, on doit reconnaitre que l'album est solide, et se situe dans une veine rock et mélodique qui devrait toucher les amateurs de Thin Lizzy. Sans être l'album de l'année, le groupe parvient à porter l'héritage sans le ternir, un pari réussi en somme.

Hamster (07/10)

 

Line up : Ricky Warwick – chant, guitare, Scott Gorham – Guitare Lead – Damon Johnson – Guitare lead – Marco Mendoza – basse, Jimmy DeGrasso – batterie

blackstarriders.com 

www.facebook.com/BlackStarRidersOfficial

Nuclear Blast / 2013
Tracklist (45 minutes) : 1. All Hell Breaks Loose 2. Bound for Glory 3. Kingdom of the Lost 4. Bloodshot 5. Kissin’ the Ground 6. Hey Judas 7. Hoodoo Voodoo 8. Valley of the Stones 9. Someday Salvation 10. Before the War 11. Blues Ain’t So Bad

 

Sound Of Contact – Dimensionaut

socVoici un petit bijou. En partie attendu, mais un petit bijou quand même. « Attendu » car derrière ce nom mystérieux de Sound Of Contact, on retrouve le projet lancé par le fils de Phil Collins, Simon Collins, associé pour l'occasion au claviériste Dave Kerzner qui s'était déjà taillé une petite réputation dans le milieu progressif en travaillant avec Jon Anderson. Batteur et chanteur, Simon Collins marche sur les traces de son illustre père mais il faut reconnaître que ses disques solos n'avaient pas beaucoup convaincu. Cette fois en créant Sound Of Contact, il propose bien bien mieux. 

Veine genesisienne

Tout d'abord car Sound Of Contact œuvre dans une veine progressive qui évoquera évidemment tout de suite Genesis. À l'instar de Duke ou de The Lamb Lies On Broadway, ce Dimensionaut est un concept album, narrant les périples d'une personne voyageant entre les dimensions. Et comme son père, Simon Collins y joue de la batterie et y chante. Son timbre de voix est d'ailleurs assez proche de celui de Phil en moins aigu toutefois. Et son jeu de batterie est excellent : alliant à la fois fois intelligence de construction et d'arrangement et technicité. On y perçoit l'influence du meilleur Phil Collins : celui des années 70, alors qu'il était un des tout meilleurs batteurs de rock.

En fermant les yeux et en s'immergeant dans les premiers morceaux de ce Dimensionaut, on se prend à se dire que ce qu'aurait pu devenir Genesis après Duke, s'il n'avait pas viré « pop », aurait pu ressembler à ça. Les deux instrumentaux, « Sound Of Contact » et « Cosmic Distance Ladder », sont de petits chef d'œuvres de rock progressif plutôt atmosphérique extrêmement bien composés. Ils s'enchaînent parfaitement à l'excellent « Pale Blue Dot » qu'on aurait bien imaginé sur And Then There Were Three (1978) ou sur Duke (1980), ne serait-ce que du fait des intonations de la voix de Simon Collins. 

Touches pop

Toutefois la référence à Genesis, tout au long de ce Dimensionaut, n'est pas si envahissante. Elle est largement équilibrée par les références à Yes, au Marillion de l'époque Hogarth, à Alan Parsons Project du fait des sons électroniques, voire à Pink Floyd ou même au Space rock (« I Am Dimensionaut »). Les influences pop ne sont pas absentes et au milieu du disque on remarque une sorte de « ventre mou » qui voit les ballades se succéder. Coup de chance elles sont globalement bonnes à l'image de « Not Coming Down » qui a donné lieu à un clip, ou à « Beyond Illumination », sur laquelle s'expriment les vocalises féminines de Hannah Stobart. Il est vrai que Simon Collins se montre très à l'aise dans le genre, démontrant une capacité à trouver la mélodie, le refrain aussi simples qu'entêtants. Je vous fais grâce de la comparaison avec qui vous savez. 

Les dimensions progressives reprennent le dessus en fin de disque avec « Omega Point » et surtout le long titre à tirroir qu'est « Mobius Slip » et ses vingt minutes. Même si la durée, évoque le légendaire « Supper's Ready », on pense plutôt aux constructions en crescendo d'un Porcupine Tree ou d'un Marillion. Alors que l'ensemble de Dimensionaut est relativement calme, ici la saturation émerge franchement et l'on se dirige parfois vers un métal progressif à la Aeryon. Si on regrettera la trop grande discrétion des guitares solo sur ce titre épique, on ne peut que s'incliner devant une telle maîtrise musicale, notamment pour un premier essai.  

Le premier album de Sound Of Contact n'est pas exempt de défauts, mais il s'agit d'un très beau premier disque qui ravira tous les nostalgiques de la Genèse et tous les amateurs d'un progressif intelligemment modernisé. Totalement convaincant.

Baptiste (8,5/10)

 

Site officiel

Inside Out / 2013

Tracklist (73:41) : 01. Sound Of Contact (02:05) 02. Cosmic Distance Ladder (04:43) 03. Pale Blue Dot (04:44) 04. I Am Dimensionaut (06:24) 05. Not Coming Down (06:01) 06. Remote View (03:54) 07. Beyond Illumination (Feat. Hannah Stobart) (05:53) 08. Only Breathing Out (05:56) 09. Realm Of In-Organic Beings (02:52) 10. Closer To You (05:05) 11. Omega Point (06:29) 12. Möbius Slip (19:35) Part 1 In The Difference Engine Part 2 Perihelion Continuum Part 3 Salvation Found Part 4 All Worlds All Times

Arch silhouette at sunsetArtlantica réunit John West (chanteur, ex-Royal Hunt… et Artension), Roger Staffelbach (guitare, ex-Artension… et Angel Of Eden), Mistheria (clavier, ex-(plein de choses dont) Angel Of Eden) et John Macaluso (ex-TNT). Soit des musiciens qui connaissent leur instrument et ont un tant soit peu de renommée. A noter que les quatre étaient déjà réunis pour un projet de Mistheria, beaucoup plus neo-classique : Dragon Fire, sorti en 2010.

Cet Across The Seven Seas est donc le premier album d’Artlantica, même si les musiciens se connaissent depuis longtemps, musicalement parlant inclus. Il faut admettre qu’il remplit toutes les conditions d’un album de power metal mélodique : puissant, mélodique, un certain côté épique (…et pas trop compliqué). Avec en plus un côté assez varié, qui n’est sans doute pas assez présent chez d’autres. Et quelques prouesses instrumentales, « Return Of The Pharaoh Part 3 » en point d’orgue de celles-ci puisqu’il s’agit d’un morceau instrumental, enchainement de solos de tel puis tel instrument (plutôt bien fait d’ailleurs). Mais où sont donc les deux premières parties demandez-vous ? Tout simplement sur l’album d’Angel Of Eden, puisqu’ils n’en ont fait qu’un !

En soi, on ne peut pas dire que cet album regorge de défauts, en cette période de vaches maigres dans le style power mélodique il pourra même tout à fait contenter les amateurs du genre, quelque peu en manque de sorties depuis quelques années. Malgré tout, cet album reflète absolument ce qui m’a éloignée du genre pendant un temps, il y a quelques années (et m’a poussée vers le jrock, *bonheur*) : trop de réflexion, trop de binaire, trop de facilité, trop de « comme… ». C’est mélodique, efficace, puissant, mais ça manque de folie, du truc qui fait soulever un sourcil d’intérêt voire d’amusement, plutôt qu’une mise en pratique du solfège « classique » en version metal. Ceci-dit, ce sont des réserves qui moi me pèsent, mais je sais que d’autres se suffisent amplement du « solfège classique version métal », et ceux-là aimeront à coup sûr cet album. A vous de voir ce que cherchez dans un album de power mélodique !
(Sous la réserve de la ballade « Ode To My Angel », tout de même, qui ne présente à peu près aucun intérêt. Mais c’est bien la seule.)

(07/10) Polochon

Site officiel : http://www.artlanticamusic.net/

SPV – Steamhammer / 2013

Tracklist (49:22) : 01. 2012 02. Devout 03. Across The Seven Seas 04. You’re Still Away 05. Ode To My Angel 06. Fight For The Light 07. Demon In My Mind 08. Return Of The Pharaoh 09. Heresy 10. Nightmare Life