Archive for juin, 2013

Timo-Tolkkis-Avalon-The-Land-Of-New-Hope-Front-CoverOn ne peut pas dire que la carrière solo de Timo Tolkki enthousiasme les foules… Revolution Renaissance, Symfonia… tous ses projets se révélés bien moyens. Symfonia ayant périclité du fait d'un manque de motivation d'Andre Matos, voici Tolkki de nouveau tout seul avec son nouveau projet. Il s'agit en fait d'un disque solo, malgré le nom officiel de Timo Tolkki's Avalon. Concept album se voulant aussi un rock opera, ce The Land Of New Hope ne fera que confirmer la conviction d'un déclin très net. 

Nous passerons vite sur le concept lui-même : cette histoire de science-fiction digne d'un jeu vidéo au rabais ne mérite pas d'être détaillée. Elle est juste le prétexte à une déferlante d'invités censés incarner les personnages à la manière des disques d'Avantasia et tutti quanti. Histoire d'attirer l'attention, on fait donc appel à Michael Kiske, Russell Allen, Rob Rock… Je vous fais grâce des présentations. Ces chanteurs sont connus et compétents. 

Pour intéresser les plus jeunes, Tolkki a fait appel à la jolie Elize Ryd d'Amaranthe pour incarner la voyante de son récit. Elle est sans doute agréable à voir mais toujours aussi banale à entendre… et on l'entend beaucoup. En témoigne, le single au refrain totalement éculé : « Enshrined In My Memory ». Il faut dire qu'elle n'est pas servie par les compositions indigentes de Timo Tolkki : un heavy symphonique bateau fort mal produit. On remarquera la pauvreté du son de batterie et la nullité des arrangements. Pourquoi avoir fait appel à Jens Johansson ou Derek Sherinian pour ne rien leur faire faire sur le disque ? Même le pauvre Kiske n'arrive pas à sauver le titre éponyme. C'est dire. 

Malgré les qualités des disques de Stratovarius, il faut reconnaître que les talents de compositeur de Timo Tolkki sont largement surévalués. La médiocrité de ce The Land Of The New Hope aura au moins permis de confirmer cette intuition. C'est son seul mérite. 

Baptiste (3/10)

 

Frontiers / 2013

Tracklist : 1. Avalanche Anthem 2. A World Without Us 3. Enshrined in My Memory 4. In the Name of the Rose 5. We Will Find a Way 6. Shine 7. The Magic of the Night 8. To the Edge of the Earth 9. I’ll Sing You Home 10. The Land of New Hope. 

Dagoba – Post Mortem Nihil Est

377606« La scène française regorge de talents », dit-on souvent. À juste titre, d’ailleurs, tant on constate une montée en puissance des groupes gaulois. Toutefois, demandez au metalleux moyen de vous citer le premier groupe français qui lui passe par l’esprit et vous aurez invariablement la même réponse : Gojira. Et derrière ? On vous citera souvent Loudblast, Hacride, One Way Mirror et Mnemic (Guillaume Bideau oblige), les arbres qui cachent la forêt… (1). Cependant, comme le dit un proverbe flamand, « Hoge bomen vangen veel wind ». Plus un arbre est grand, plus il offre une prise au vent et plus il risque d’être déraciné lorsque la tempête se lève, et c’est un peu ce qui est arrivé aux groupes précités. Parmi les gros noms de la scène française, un seul a su se maintenir. Un groupe sur lequel je n’aurais pas misé un balle. Dagoba.

Avec Post Mortem Nihil Est, Dagoba est en effet parvenu à éviter les écueils dans lesquels se sont vautrés ses concurrents. Là où Gojira et Hacride se sont égarés en expérimentations hasardeuses et en redondances, Dagoba a su rester affuté. Les compos ont beau être dans l’ensemble assez longues et travaillées, elles parviennent à capter davantage l’audition qu’un Enfant Sauvage. Par ailleurs, contrairement aux projets de Guillaume Bideau, Dagoba est plus mordant, moins apprivoisé. One Way Mirror noyait son propos dans le sucré, Dagoba relève le sien avec la petite pointe de tabasco qui donne de la saveur sans pour autant arracher désagréablement la gueule.

Et pourtant…

Malgré ses qualités, Post Mortem Nihil Est n’est à aucun moment en mesure de truster les premières places dans les classements des albums de l’année 2013, et ce à cause de son incapacité à s’inscrire dans la durée. Là où certains albums mettent du temps à se dévoiler et nécessite plusieurs écoutes avant d’être totalement apprivoisés, Dagoba nous livre une galette directement consommable. Si j’étais méchant, je parlerais même « d’album Kleenex » : une écoute et puis s’en va prendre la poussière sur l’étagère… Une fois la première impression positive passée et malgré son côté ambitieux (le son Logan Mader, les petites touches symphonico-instrumentales), Post Mortem Nihil Est perd vite de son charme. D’ici trois mois, je doute très fort que je me réveille un matin en me disant « tiens, je me ferais bien le dernier Dagoba, il dépote quand même bien ». D’ici trois mois, par contre, je risque certainement de me lever un matin en ayant une furieuse envie de réécouter le dernier Svart Crown… C’est un peu comme ça qu’on distingue un « bon album » d’un « grand album ».

Mister Patate (6/10)

 

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Verycords / 2013

Tracklist (50:53) : 1. When Winter… 2. The Realm Black 3. I, Reptile 4. Yes, We Die 5. Kiss Me, Kraken 6. Nevada 7. The Great Wonder 8. The Day After the Apocalypse 9. Son of a Ghost 10. Oblivion Is for the Living 11. By the Sword 

(1) les plus radicaux citeront parfois Svart Crown et Benighted, avouons-le.

 

61922_death_agony_carcinogenic_memoriesDeath Agony déboule avec un premier album dont le concept à de quoi faire froid dans le dos : la maladie mentale. Ce premier disque comporte son lot de bonnes surprises dont un son très lourd qui fait instantanément penser à du Canniboule! Très bonne mise en bouche, me direz-vous. Toutefois, le disque est loin de se cantonner à du death puisque c'est sur des riffs Black qu'"Humiliated" ouvre les hostilités. La cohésion est assurée par une section mélodique dont Mathieu et Philippe sont en grande partie, responsables. Côté ambiance on nage dans le film d'horreur "Tormented By Shadows" ou encore "Magnificent Chaos". À noter une pochette digne d'American Horror Story saison 2!

La difficulté de ce genre de disque est double : il faut frapper fort pour impacter les oreilles d'auditeurs blasés d'une musique toujours plus extrème et précise et frapper juste. Concernant le premier point, le groupe parvient à tirer son épingle du jeu en proposant un disque autoproduit, donc, vierge de tout formatage suédois, norvégiens, ricains, polonais. Sur le second point, si les rythmiques sont fouillées, on déplore parfois le côté un peu brouillon de l'ensemble. Ceci étant posé, Death Agony parvient à inventer un disque qui ne se répète pas et qui assène sans lourdeur, des morceaux traumatisants pour qui n'est pas familier du genre!

En matière artistique c'est une réussite qui ne demande qu'à se perfectionner, notamment au niveau du mastering. On a la sensation qu'il y a certaines irrégularités qui provoquent des creux dans l'écoute, notamment lorsque la batterie et la basse se retrouvent seules. C'est dommage, car l'environnement nécessiterait un traitement plus solide pour donner toute sa densité à la musique de Death Agony

Un bon disque et de bonnes compos! À découvrir si ce n'est pas encore le cas.

Aske (7/10).

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Autoproduction / 2013

Tracklist (38 minutes) : 1. Humiliated, 2. Self Destruction Of A Divine Creation, 3. Taste Of Poison, 4.Tormented By Shadows, 5. The Beast Within, 6. This Rotting Flesh, 7. Magnificent Chaos, 8. Strange Silence Of The Wounded Soul, 9. Eternal Life.