Archive for juin, 2013

oshy_23062013_Zombi_SaLe genre rock/métal horrifique commence à prendre de l’ampleur et les groupes se multiplient. Il faut dire que tout ce qui touche les zombies en particulier est à la mode en ce moment, les exemples au cinéma, dans les jeux-vidéos ou les bandes dessinées sont désormais très nombreux. Sur le plan musical, aux côtés des ROB ZOMBIE, MISFITS, GOTHMINISTER et CADAVERIA il faut compter désormais sur un nouveau joueur ZOMBIE SAM. Ce projet est né au début 2011 sous l’impulsion du guitariste / compositeur / arrangeur Zombie Sam. Son but est de composer une musique qui lierait ses passions, les films d’horreur, le style de Tim Burton, la puissance des guitares et la subtilité sombre des orchestrations. En mars 2012, il propose un premier EP puis cette année un premier album, Self Conscious Insanity. Pour mener à bien son projet il a su s’entourer d’une belle équipe avec des musiciens expérimentés et la fine fleur de l’écurie Coroner Records. L’album a été produit par Alessio Neroargento aidé d’Ettore Rigotti (DISARMONIA MUNDI) pour le mixage et le mastering. Sophia (ex-BLOOD STAIN CHILD).

A l’image de ses collègues cités précédemment, ZOMBIE SAM doit proposer une musique très catchy pour que la sauce prenne. Le cocktail n’est pas très original : une musique basée sur de grosses rythmiques typées indus, de multiples nappes de claviers pour installer l’ambiance et une ligne de chant mélodique et attrayante. On peut dire que le pari est dans l’ensemble réussi avec des titres comme « A Hallow Tale » avec son côté enfantin et ces sonorités dissonantes ou « Stay Away from Me » et ses rythmes hypnotiques. Les italiens jouent aussi sur un petit côté baroque, néo-classique assez sympathiques et cela donne une saveur supplémentaire à Self Conscious Insanity. L’ombre dans DEATHSTARS n’est jamais non plus très loin même si les suédois gardent encore un belle avance sur ZOMBIE SAM.

Difficile de ne pas taper du pied ou dodeliner de la tête à l’écoute de la majorité de ces chansons. Pas de quoi réveiller les morts mais une musique solide, sérieusement mise en œuvre et aidée d’une production claire et solide. Cet album constitue une bonne surprise et ravira les déçus d’un GOTHMINISTER en panne d’inspiration.

Oshyrya (07/10)

 

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Coroner Records / 2013

Tracklist (43:07 mn) 01. A Hallow Tale 02. Woman In White 03. Never Betray 04. Family Portrait 05. Through The Looking Glass 06. Retry 07. The Awake 08. Brake The Fate 09. A Beautiful Zombie 10. Stay Away From Me 11. Unreal 12. The End, For Now…

Queensrÿche – Queensrÿche

queensryche_qrC’est avec une certaine fébrilité que j’ai lancé la lecture du disque du Queensrÿche de Wilton, Jackson et Rockenfield. Car la médiocrité du disque du Queensrÿche de Geoff Tate, Frequency Unknown, incitait fortement à se pencher vers ce qu’allait réaliser l’autre « Queensrÿche », en espérant y retrouver l’âme et le style du groupe.

Allons à l’essentiel de suite : oui, le « vrai » Queensrÿche est bien là et pas dans le « one man’s band » de Tate et de ses mercenaires. Le trio des membres fondateurs associé au guitariste Parker Lundgren et à Todd La Torre a accouché de ce qui ressemble le plus à un disque de Queensrÿche, biffant d’un trait rapide, Hear In The Now Frontier, Tribe ou Dedicated To Chaos. En excluant Geoff Tate de Queensrÿche, Wilton, Rockenfiel et Jackson qui souffraient du comportement dictatorial de leur ancien chanteur, ont décidé de tourner la page en reniant totalement le tournant que Tate avait imposé volens nolens au combo de Seattle.

Le disque du retour tant attendu

Le choix de Todd La Torre s’explique en conséquence : sur ce Queensrÿche son chant est un décalque du chant de Tate de la grande époque, bien que ses montées dans les aigus soient plus rares (on en trouve toutefois sur « Don’t Look Back » et « Open Road »). Si on accepte ce choix, lié à la volonté de recréer un style quasiment disparu, on ne peut que constater que La Torre chante extrêmement bien. Co-compositeur de l’album, il ne semble en rien être un mercenaire venu poser sa voix, mais un membre à part entière du groupe. On ne pourra que constater le soin apporté aux parties vocales : c’est un quasiment sans faute. On retiendra les refrains de la superbe ballade « Open Road », de « The Spore », de « Vindication » voire d’« In This Light ».

Nous voici donc avec un Queensrÿche qui semble prendre la succession de Operation Mindcrime voire même de Rage For Order (1986). Le propos est donc heavy, avec quelques accélérations bienvenues (« Vindication » et surtout « Don’t Look Back ») et pas mal de riffs puissants (« Redemption » signé par Wilton). Un effort a été apporté manifestement pour chaque composition et on ne peut pas vraiment trouver de déchet sur le disque. Pour une fois Wilton – qui avait quand même composé la moitié d’Operation Mindcrime ! – s’est remobilisé, mais Scott Rockenfield et Eddie Jackson ont aussi participé au processus créatif. On sent qu’il s’agissait aussi de retrouver une logique collective pour des musiciens ayant trop souffert des oukazes de Tate.

Deux (lourds) défauts

Cet effort de composition est bienvenu car le disque souffre de deux défauts. D’abord la production trop clinique et froide qui aurait été bonne pour Rage For Order mais pas pour un disque sorti en 2013. Elle noie d’ailleurs un peu le son des guitares ce qui est fâcheux mais met toutefois en valeur certaines parties rythmiques de haute volée. Réentendre la richesse du jeu de Rockenfield sur « Vindication » est un vrai plaisir.

Par ailleurs, le disque est vraiment très court : 35 minutes est une durée qu’on ne voit plus depuis vingt ans si ce n’est pour un EP ! Cette durée, qui correspond à des durées de chanson assez ramassées (jamais plus de quatre minutes) empêche de donner à ce Queensrÿche le statut de disque exemplaire. Il paraît que Wilton a décidé de ne pas sortir pour ce disque toutes ses idées refusées par Tate ces dernières années dans l’objectif d’atteindre quelque chose de plus spontané. Pourtant, dix minutes de plus de musique et un peu plus d’ambition dans la durée des titres pour créer des morceaux plus « épiques » (et progressifs) auraient sans doute changé le statut de l’album.

Qu’importe : Queensrÿche démontre bien que le « vrai » Queensrÿche est du côté de Wilton et des siens. Et que ses derniers ont un gros potentiel créatif. L’horizon est donc plutôt radieux. Il s’agira donc dans le futur de gommer certains défauts tout en conservant cette ligne directrice.

Baptiste (8/10 si on accepte cette durée trop courte)

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Century Media / 2013

Tracklist (35:03) : 1. X (intro instrumentale) 2. When The Dreams Go To Die 3. Spore 4. In This Light 5. Redemption 6. Vindication 7. Midnight Lullaby (instrumental) 8. A World Without 9. Don’t Look Back 10. Fallout 11. Open Road

Amon Amarth – Deceiver Of The Gods

Amon-Amarth-Deceiver-of-the-GodsOn aurait pu penser que l'inspiration, à l'instar de la mythique "pierre de soleil" qui selon la légende permettait aux navigateurs vikings de s'orienter, y compris par mauvais temps, avait été perdue par Amon Amarth. Il faut bien avouer que le précédent butin des guerriers du nord – Surtur Rising- laissait un goût d'inachevé. Comme un coup de mou après une longue ascension. Pour leur neuvième campagne discographique, les vikings ne se sont pas reposés sur leurs lauriers. Cette fois c'est en Angleterre que l'album a été produit, aux Backstage studios d'Andy Sneap, qu'on ne présente plus, et dont le CV étoffé parle de lui même : Megadeth, Exodus, Arch Enemy, Kilswitch Engage, Nevermore, Kreator, Machine Head, Testament…

La production au poil, donne d'emblée l'impression qu'Andy Sneap a remis le drakkar sur le bon cap, puissance, et profondeur du son au rendez vous, et qu'en est t-il des compositions ?
Deceiver Of The God démarre en fanfare (comme toujours avec Amon Amarth), efficace entrée en matière, ou le travail sur les guitares mélodiques à été soigné. Le titre "As Loke Falls" confirme cette impression, tout en levant le voile sur une influence qui surgit en provenance de la fameuse New Wave Of British Heavy Metal. Les guitares mélodiques rappellent Iron Maiden, tout en respectant la signature du groupe. Et puis, cela fait un bail que le groupe a accentué son évolution mélodique, par petites touches à chaque album (depuis The Crusher). Johan n'a pas remisé ses vocalises agressives, et la section rythmique tabasse toujours méthodiquement, les guitares sont toujours aussi tranchantes.
Quant au folkore, pas de surprise, la mythologie viking demeure la colonne vertébrale du groupe. Cette fois le thème principal tourne autour du conflit entre Thor and Loki, et vous vous en doutez, ils ne s'envoient pas des "petites fleurs de merde". La dimension épique est bien présente tout au long de l'album, et atteint des sommets lorsque le titre "Hel" retentit avec Messiah Marcolin (Candlemass) invité au chant qui répond aux vocalises d'outre tombe de Johan Egg. Et la chant caractéristique de ce dernier apporte une touche Heavy metal / Doom qui sonne agréablement aux oreilles. Un son énorme, plus inspiré, plus mélodique sans jeter aux sorties l'agression (le percutant "Blood Eagle"), Deceiver Of The Gods s'avère bien plus énergique que Surtur Rising. C'est certain, les fans ne seront pas déçus par ce nouvel album qui pourrait squatter durablement les platines. Très recommandable.

Hamster (08.5/10)

 www.amonamarth.com 

 www.facebook.com/OfficialAmonAmarth

Metal Blade / 2013

Tracklist (47:52)

01. Deceiver Of The Gods 02. As Loke Falls 03. Father Of The Wolf 04. Shape Shifter 05. Under Siege 06. Blood Eagle 07. We Shall Destroy 08. Hel 09. Coming Of The Tide 10. Warriors Of The North