Un groupe de la Bay Area… les plus esthètes d'entre vous à l'évocation de ce haut lieu de la Californie vont -forcément- penser à la multitudes de groupes de Thrash Metal en provenance de là bas. Mauvaise pioche, un groupe de coin, certes, mais dans un style Metal progressif, aux influences jazz.
Quelque part entre Cynic, Atheist et Dream Theater, pour donner une vague idée du projet. Abnormal Thought Patterns est un trio instrumental constitué par des membres de Cynthesis et Zero Hour, les frères Jasun (guitare) et Troy (basse), assistés à la batterie de Mike Guy.
Le groupe se situe dans une veine résolument progressive, technique. D'emblée on se prend une claque avec le titre " Velocity and Acceleration Movement ", ou durant une douzaine de minutes le groupe démontre son talent avec brio. On retient ce son de basse ronflant, ces riffs agressifs qui alternent avec des passages mélodiques et des envolées de haute tenue. Et puis le groupe ne se contente pas de livrer une démonstration, le trio soigne les atmosphères, comme l'illustre le morceau "Autumn". Au delà de l'apparente contrainte liée à l'absence de vocaliste, rendant le trio plus vulnérable aux travers des albums instrumentaux, le groupe livre des compos sans concession. Pas de compromis sur la longueur, ou sur la complexité des structures de compositions. Et le plus souvent le trio s'en sort haut la main.
Seul le titre le "Harmonic Oscillators" tire un poil trop en longueur et se montre un tantinet répétitif, malgré son intensité. Il va de soi qu'en choisissant cette voie, le groupe s'adresse a un public relativement restreint, exigeant , et qui ne se contente pas de riffs binaires à l'effet immédiat. Il est tout aussi évident que les 41 minutes de Manipulation Under Anesthesia nécessitent plusieurs écoutes pour en saisir toutes les subtilités. Les amateurs de Djent, de metal progressif solide et varié ne devraient pas rester insensibles à cet effort. Avis aux amateurs.
Tracklist (41:11)
01. Velocity and Acceleration Movement 5 02. Velocity and Acceleration Movement 6 03. Velocity and Acceleration Movement 7 04. Velocity and Acceleration Movement 8 05. Calculating Patterns 06. Harmonic Oscillators 07. 4 String Lullaby 08. Autumn 09. Manipulation Under Anesthesia 10. Electric Sun 2.0 11.Quintessence
20 ans de Thrash metal, un anniversaire que le groupe teuton se devait de célébrer comme il se doit. On aurait pu logiquement s'attendre a un live, voire un DVD retraçant le parcours du groupe. On se retrouve avec une compilation, mais il ne s'agit pas d'une sortie calibrée vite fait comme la ressortie par Nuclear Blast d' Ill-Natured & Innoscent (réédition qui marquait le coup pour les 10 ans). On retrouve dans cette galette 3 titres inédits bien sentis (dans la veine d'Icarus), qui témoignent de la bonne santé de Leif et ses comparses. 7 titres live de la tournée 2012, qui font honneur à la réputation scénique du groupe, énergique et percutant. On pourra regretter que le groupe n'ait pas fait le choix de retracer toute sa carrière de manière exhaustive, mettant aux oubliettes les compos antérieures à 2003. En revanche, le groupe maintient son acharnement à intituler ses albums avec un mot commençant par la lettre I.
On trouve une pelletée de covers ou encore une fois Dew Scented ne choisit pas les compos les plus évidentes (il est loin le temps ou le groupe se cantonnait au Thrash et reprenait "War Ensemble"). La liste des groupes auxquel Dew Scented rend hommage parle d'elle même ; Incubus, Prong, Inside Out, Wasted Youth, Judge, Powermad, Genocide Superstars. Soit, 3 nouveaux titres qui dépotent, des live qui déboitent et des covers qui n'ont rien de commun avec la polka. Reste une poignée de titres bonus sortis pour les albums Invocationet Icarus. Les fans ultimes devraient sans doute trouver matière à martyriser leurs nuques, ceux qui le sont un poil moins pourront néamnoins trouver intéressant ce patchwork d'inédits, reprises et titres live. Au delà, il n'est pas certains que le groupe suscite de nouvelles vocations au delà des amateurs de thrash. Espérons que Leif ne va pas attendre les 30 ans du groupe pour un live…
Tracklist (76 minutes)
1. Confronting Entropy 2. Guided by the Dead Light 3. Sadistic Sinner (Incubus cover) 4. Sworn to Obey (Live 2012) 5. Turn to Ash (Live 2012) 6. Soul Poison (Live 2012) 7. Storm Within (Live 2012) 8. Cities of the Dead (Live 2012) 9. Never to Return (Live 2012) 10. Acts of Rage (Live 2012) 11. In Dying Mode 12. Steady Decline (Prong cover) 13. No Spiritual Surrender (Inside Out cover) 14. Good Day for a Hanging (Wasted Youth cover) 15. The Storm (Judge cover) 16. Recall the Pain 17. The Death of Common Sense 18. Slaughterhouse (Powermad cover) 19. Superstar Destroyer (Genocide Superstars cover)
Dans la continuité de ses précédents opus et tout en réaffirmant bien haut son identité métal gothique, les norvégiens de TRISTANIA propose un nouvel album extrêmement riche et surprenant de variété. Après Rubicon, un album fort et rassurant voici Darkest White le septième effort du groupe. La page Vibeke Stene est définitvement tournée et Mariangela "Mary" Demurtas bien que plus discrète, marque cet album de son empreinte.
Avec « Number », TRISTANIA passe d’entrée à l’offensive et présente son visage le plus agressif et tranchant. A l’image de la pochette de ce Darkest White, nous ne sommes pas là pour amuser la galerie et le chant torturé de Anders Høyvik Hidle annonce la couleur. Un mur de guitares et une rythmique puissante accompagne ces vocaux hargneux. Le chant féminin et un break plus mélodique au milieu de la chanson apporte un peu d’apaisement dans ce maelstrom de violence. Tout au contraire, « Darkest White » la seconde composition sonne presque entrainante avec son refrain imparable. Plus d’hurlements ici mais un chant clair masculin très inspiré et parfaitement maitrisé par un Kjetil Nordhus en grande forme. Difficile de ne pas succomber dans ces conditions aux charmes des norvégiens. S’en vient ensuite « Himmelfall » un titre très rock et direct où les chants masculins et féminins font des merveilles… Vous l’aurez compris, Cet albums passe son temps à surprendre l’auditeur selon les avatars choisis par des norvégiens plus protéiformes que jamais. Loin de nous déplaire, ce choix apporte une fraicheur et un renouvellement régulier qui évite la lassitude. Tous les ingrédients typiques du son TRISTANIA sont bien présents: les atmosphères lourdes, l’alternance des voix féminines et masculines et des types de chants, des chansons aux refrains finement ciselés…
Rubicon avait été un amuse-bouche savoureux mais le plat de résistance s’avère être tout aussi délicieux. Les norvégiens ont appris à regrouper leurs forces et concentrer au maximum leur talent à travers des compositions entre 4 et 5 minutes, loin des chansons à tiroirs du passé. Les fans auront à boire et à manger en abondance. Tant mieux, nous en redemandons !