Son : très bon
Lumières : excellentes la plupart du temps, sauf en fin de fest pour Marduk et Dying Fetus
Affluence : beaucoup de monde !
Ambiance : bon enfant
Moment fort : Anaal Nathrakh
Photos
Une fois de plus, Méan aura accueilli la fine fleur du Metal pour ce qui est devenu, au fil du temps, le meilleur fest outdoor en Wallonie. Retour sur une journée bien chargée.
C'est Exuviated qui aura la lourde tâche d'ouvrir les hostilités à 11 heures du mat', le genre d'heure où j'émerge habituellement d'un sommeil de plomb. La nuit a été courte et bien arrosée, je craignais que les premiers groupes ne me fassent aucun effet, mais nos amis du sud de la Belgique livreront un show énergique et carré. Malgré la fatigue et la gueule de bois XXL, j'ouvre les mirettes un peu plus grand et je me prends la première claque du fest. Dommage qu'ils aient été placés si tôt sur l'affiche, mais le public était tout de même assez nombreux malgré l'heure précoce. Vivement une autre occasion de les revoir avec un set plus long !
Pour enchaîner, on reste avec des Belges, mais du nord cette fois. Dans un registre Black Sympho, Saille délivre aussi un concert très pro, très carré (et dont des extraits ont été filmés pour un futur clip live). Malheureusement pour eux, j'assiste à la majeure partie du set de loin, la faute à une grosse fatigue et une petite faim. Ici aussi, à revoir dans de meilleures conditions, d'autant plus que leur album m'avait bien plu.
On ne peut pas vraiment en dire autant de Year Of The Goat qui ne m'aura pas laissé un souvenir impérissable. Un petit détour dans la fosse des photographes par acquis de conscience professionnelle, puis direction à la fraîche en espérant que le mal de tête se dissipe avant Anaal Nathrakh. Degial, par contre, relèvera le niveau avec une bonne dose de décibels et de violence sonore made in Sweden. On sent le groupe impatient d'en mettre plein la vue et le public semble aussi se réveiller tout doucement. Pas mal du tout (mieux que sur CD, en tout cas) ! Dans la foulée, Tribulation livrera aussi un concert plus que correct, même si j'ai eu du mal à entrer dans leur set (la faute à trois longs morceaux pour débuter et où je me suis davantage concentré sur la prise de photos que sur leur musique, j'avoue… ainsi que sur la question existentielle du jour : était-ce un ou une guitariste ?).
Viennent ensuite les choses sérieuses, avec l'enchaînement monstrueux Decrepit Birth – Deströyer 666 – Anaal Nathrakh – Marduk – Dying Fetus, le genre de série de groupes qui va faire des dégâts, qu'on finit sur les genoux, l'écume aux lèvres et le slip humide. Decrepit Birth prend possession de la scène et on se prend la première grosse baffe du festival. Le son est énorme, le groupe est heureux d'être sur scène et nous en met plein les dents. Leur set du Neurotic avait déjà été, pour moi, une confirmation du talent du groupe, celui du Méan me conforte dans l'idée que Decrepit Birth mérite bien plus d'attention ! Au vu de la déferlante livrée par les ricains, le dommage collatéral s'appelle Deströyer 666 qui ne parviendra à aucun moment à me convaincre : trop brouillon, trop linéaire (tout le contraire de Decrepit Birth, quoi), les Australiens ne feront à aucun moment le poids face aux "vraies" grosses pointures du fest. Ca tombe bien, en parlant de pointure, c'est justement au tour d'Anaal Nathrakh de se produire sur scène.
Malgré quelques petits problèmes de larsen en début de set – qui auront d'ailleurs le mérite de mettre Dave Hunt de mauvais poil à la fin d'un morceau -, Anaal Nathrakh va purement et simplement détruire toute concurrence avec une enfilade d'hymnes à la violence sonore. Le son est puissant (Dave dira d'ailleurs pendant le soundcheck "louder, it's brutal night"), le groupe gagne encore en cohérence sur scène et la setlist est imparable, faisant la part belle au dernier album sans pour autant oublier leurs débuts (l'enchaînement final "Submission Is For The Weak" – "Do Not Speak", ou comment achever un public qui n'en demandait pas temps). La sécu regardera d'un oeil inquiet la fosse s'étriper avec entrain, le public se déchaînera du début à la fin… Un concert du Thrakh comme on les aime, quoi. Meilleur show du jour, sans aucun doute.
La preuve ? J'ai décroché à la moitié du set de Marduk. Plus "posé" que d'habitude, avec davantage de mid-tempo, Marduk nous a proposé un set plus traditionnel que son terrifiant set du Thronefest (Panzer Division Marduk en entier), avec des titres moins radicaux ("Temple Of Decay", "Imago Mortis", "Materialized In Stone") et, absence surprenante, pas de "Panzer Division Marduk", remplacé pour l'occasion par "Baptism By Fire" (à moins que je ne l'ai manquée, mais ça m'étonnerait). Dying Fetus, enfin, frappera fort dès l'entame avec un "Grotesque Impalement" de toute beauté. Defecate, Choke On My SHIT, le public se lance dans un dernier baroud d'honneur, je pars malheureusement avant la fin, trop crevé par une journée riche en décibels et en fatigue.
Une fois de plus, le Metal Mean a été un succès, avec un public nombreux, une affiche variée et intéressante et surtout, une ambiance bon enfant. Ne changez rien, c'était parfait. Enfin… si vous pouviez changer de brasseur, ça serait pas mal, mais c'est vraiment la seule critique que j'aurais envers ce fest.
Un grand merci à Georges pour le pass photo