Le sixième album du groupe, "The Age Of Hell" sorti en 2011 m'avait convaincu après ce que je considèrais comme une sortie de route que représentait "The Infection". Mais ce sursaut d'orgueil ne laissait guère de doute sur un line up à bout de souffle. Seul rescapé du line up d'origine, Mark Hunter a maintenu le cap malgré une tripotée de fans laissant le groupe pour mort après les départs successifs des autres membres du groupe. Une véritable épidémie, commençant par Chris Spicuzza (claviers) suivi du batteur Andols Herrick (qui avait déjà effectué un aller – retour dans le groupe). Puis du bassiste Jim LaMarca. A la suite de la sortie de "The Age Of Hell, les départs de Matt DeVries et Rob Arnold sonnaient comme une oraison funèbre.
C'est du côté de Dååth que vient le salut de Chimaira, avec l'arrivée d'Emil Werstler, accompagné de Jeremy Creamer (basse) et Sean Zatorsky (chant / claviers). Pour compléter le line up, l'ancien guitariste de Dirge Within, Matt Szlachta s'est joint au groupe, ainsi que l'ancien batteur de Bleed the Sky Austin D’amond.
Les questions d'intendance réglées, demeure l'essentiel, la musique.
Selon Mark Hunter, l'album précédent n'était pas mauvais, les compos étaient bonnes mais manquaient d'âme, Crown Of Phantoms renoue selon lui avec l'inspiration et la passion qui avaient disparues. Revue de détails…
D'emblée "The Machine" accroche les conduits auditifs avec un son abrasif, guitares accrocheuses et section rythmique qui tabasse, il ne manque rien, même les samples se font entendre. Et niveau solis de guitare Emil n'a rien d'un manchot, ce qui n'a rien de surprenant pour ceux qui connaissent ses performances passées avec Dååth . "No Mercy" poursuit avec une production agressive similaire, rugueuse, mais sur un rythme globalement mid tempo avec quelques accélérations bienvenues. Un refrain accrocheur qui reste dans les conduits. L'entame est réussie.
Les enchères montent avec "All That's Left is Blood", percutant, venimeux,tout en maintenant l'équilibre avec de grandes envolées mélodiques à la guitare d'Emil plutôt inspiré. la section rythmique fait plus que tenir la route, elle cogne méthodiquement et colle aux murs.
"I Despise", se distingue avec une sonorité plus industrielle que les morceaux précédents, un poil plus plombé, le morceau porte la marque de Chimaira, l'héritage n'a pas été largué aux oubliettes. "Plastic Wonderland" et son intro un poil glauque prend la suite et sonne la charge avec une attaque rythmique intensive des guitares, Matt Szlachta a réalisé aussi un gros boulot sur l'album. Plutôt accrocheuse cette incitation à headbanguer.
"The Transmigration", samples en intro et claviers, harmonies de guitares, au beau milieu de l'album, une longue intro instrumentale pour le titre "Crown Of Phantoms", ou l'on retrouve un Chimaira d'antan (période The Impossibility of Reason) avec Sean Zatorsky qui intervient au chant clair. Le tempo s'accèlère comme il faut jusqu'au coup de grâce.
"Spineless", c'est l'uppercut, pas d'intro, Chimaira cogne d'entrée, tout en gardant cette touche de groove qu'il est le seul de la scène nord américaine à maîtriser. Vous trouviez l'album un poil lent ? "Spineless" prend à la gorge et ne lache pas prise. "Kings Of The Shadow World" démarre sur une tonalité metal indus digne d'un Fear Factory quand il était inspiré. Sur un ton mid tempo, toujours aussi agressif, avec une section ryhtmique implacable, le morceau détonne par les interventions des claviers. Le morceau le moins rentre dedans de l'album.
"Wrapped In Violence", énorme riff de guitare rythmique, tout en restant sur un ton mid tempo. Ambiance écrasante de rigueur. On retient encore les interventions d'Emil pour apporter un poil de lumière. "Love Soaked Death," titre final n'a rien d'un morceau de remplissage pour boucler l'album. Chimaira nouvelle formule aligne un titre dynamique et inspiré. Enfin, "New apocalypse", titre présent dans l'édition limitée, une volée de baffes qui claquent d'entrée, dans une veine à l'ancienne, il faut remonter à Resurrection pour retrouver une telle dynamique débordant d'énergie à l'écoute.
Ou l'on se dit aussi que les morceaux les plus concis se font les plus convaincants dans l'album, "Spineless" et "All That's Left is Blood" remportent la mise. Au fond ce Crown Of Phantoms, c'est une solide démonstration que Chimaira est revenu à la vie, d'autant que le line-up n'a absolument rien à envier au précédent. On ne peut que souhaiter longue nouvelle vie au groupe, et espérer que l'inspiration demeure au rendez vous.
Hamster (09/10)
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eOne Music – Long Branch Records – SPV / 2013
Tracklist (48 minutes)
01. The Machine 02. No Mercy 03. All That’s Left Is Blood 04. I Despise 05. Plastic Wonderland 06. The Transmigration 07. Crown Of Phantoms 08. Spineless 09. Kings Of The Shadow World 10. Wrapped In Violence 11. Love Soaked Death 12. New Apocalypse (titre bonus).