Archive for août, 2013

Amorphis – Circle

oshy_14082013_AmorphThe Beginning Of Times a dû en surprendre plus d’un par son approche résolument soft et mélodique. Ce choix était loin de me déplaire mais le death/doom metal des débuts n’avait jamais semblé aussi lointain. Certes cette évolution n’est pas nouvelle pour les finlandais mais ils avaient encore franchi une étape. On va rapidement passer sur la pochette que je trouve hideuse (œuvre de Tom Bates qui a déjà bossé pour BLEED FROM WITHIN, DEVIL SOLD HIS SOUL…).

Le premier contact avec Circle peut faire penser qu’AMORPHIS effectue un petit retour en arrière avec cet album. «Shades Of Gray» et «Enchanted By The Moon»  se veulent lents et puissants, de véritables rouleau-compresseurs avant que le refrain très mélodique remettent les choses dans le bon sens. L’ombre d’un groupe comme AMON AMARTH n’est parfois pas très loin. Tomi Joutsen fait la preuve de son talent et fait admirer sa palette vocale en alternant chant clair et quasi-growls. Cette chanson me rappelle certains groupes pagan/viking avec un côté très épique, une belle entrée en matière. Les titres suivant reviennent dans la droite ligne de The Beginning Of Times, entre mélodies douces finement ciselées et passages un peu plus agressifs. Pas de quoi effrayer le fan de métal mélodique mais un léger rappel du passé du groupe. Circle me parait plus imprégné d’éléments folk que son prédécesseur, on se rapproche du son de Skyforger. AMORPHIS a un vrai talent pour proposer des mélodies particulièrement accrocheuses et il est vain de vouloir résister à des chansons comme « Narrow Path » et « The Wanderer ». Les titres sont bien calibrées, cinq à six minutes, et ne lassent pas. Du beau travail d’ensemble.

La production signée Peter Tätgren est comme d’habitude irréprochable, chaque élément est bien à sa place et le reste constamment puissant, équilibré. AMORPHIS enfonce le clou avec Circle, ils persistent et signent dans cette veine qu’isl qualifient eux-mêmes de melancholic dark métal. J’adhère personnellement à 100% ce cocktail de clarté et de noirceur me semble extrêmement séduisant. Voici un beau concurrent pour le Top 10 de cette année 2013.

Oshyrya (8,5/10)

 

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Nuclear Blast / 2013

Tracklist (46:24 mn) 01. Shades Of Gray 02. Mission 03. The Wanderer 04. Narrow Path 05. Hopeless Days 06. Nightbird’s Song 07. Into The Abyss 08. Enchanted By The Moon 09. A New Day

Indicco – Karmalion

IndiccoFGFOn le sait peu mais il existe des groupes d'AOR espagnols. Notamment 91 Suite qui eut un petit succès il y a plusieurs années. Un petit succès d'ailleurs mérité tant le groupe témoignait de qualités réelles. Le groupe est désormais dissous mais son leader, le guitariste Paco Cerezo n'a pas jeté l'éponge pour autant. Après avoir recruté le chanteur Indigo Balboa et quelques autres compatriotes, il a fondé Indicco.

Le style n'a pas beaucoup changé : un rock mélodique dont l'AOR renvoie parfois à Survivor, à Journey mais aussi aux plus confidentiels Street Talk. C'est dire que la musique proposée ne déménage pas loin de là. Les tempos ne sont pas forcément lents mais la saturation des guitares ou le chant très mélodique d'Indigo Balboa ne respire pas la testostérone outrancière. Epaulé par Jimi Jamison (qu'on ne présente plus) et Mark Spiro (idem), au chant sur certaines chansons et à la production, Indigo propose assurément une musique agréable dont « Crying » ou le plus nerveux « Moonlight » constituent les meilleurs moments.

La qualité de l'ensemble tient beaucoup au chant de Balboa : sa voix très agréable dégage beaucoup d'émotions. Et on imagine à quel point il peut être à l'aise sur les ballades (« Right the Wave » ou « Leaving Me » aux sonorités parfois hispaniques). Cerezo est plus en retrait et c'est un peu dommage car c'est un bon guitariste. Il effectue toutefois un bon boulot qui fait de ce Karmalion, une bonne première étape pour Indicco. A défaut d'être génial, c'est de l'AOR très solide que nous proposent les Espagnols donc.

Baptiste (7/10)

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Avenues of Allies / 2013

Tracklist : 1. Crying 2. Days Of Wine And Roses 3. All About You 4. Wrong 5. Feel So Good 6. The Voice Of The Wind 7. Leaving Me 8. Grateful 9. Moonlight 10. Ride The Wave 11. Feel No Shame

 

Carcass – Surgical Steel

250x250Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis 1996, l’année du chant du cygne de Carcass. Le retour sur les planches de Jeff Walker et de ses sbires en 2008 avait déjà fait sensation mais, à l’époque, Bill Steer éludait la question du nouvel album, avançant qu’il ne s’occupait pas vraiment de cela et qu’il ne savait même pas dans quels pays le groupe allait jouer à court terme. Il aura donc suffit au groupe de retirer les Suédois de l’équation et de les remplacer par deux compatriotes (Ben Ash à la gratte et Daniel Wilding à la batterie) pour redevenir un combo à part entière et prêt à reprendre du service en studio. Les annonces se succèdent, le titre est dévoilé, l’artwork aussi, le groupe signe chez Nuclear Blast et nous voici donc, anno 2013, avec la première offrande studio de Carcass en 17 ans.

Alors, la Carcasse a-t-elle bien résisté aux assauts du temps ?

Premier constat, et non des moindres : Carcass nous place en terrain connu. Comme l’évoquait Jeff, chaque album avait fait grincer des dents chez les fans, et celui-ci ne dérogera pas à la règle. Si les évolutions entre les différents albums précédents avaient été une source de critiques par le passé, le mécontentement vient plutôt ici de l’absence de prise de risques. Surgical Steel fait en effet office de pot-pourri des qualités du groupe, le mariage entre hargne et mélodie (ce cocktail qui faisait merveille sur un bijou comme Heartwork). Après 17 ans, certains pourraient donc se sentir floués. Peut-être en attendaient-ils tout simplement trop, mais Carcass n’en a cure. Au niveau du son, on passera sur les péripéties en studio (Colin Richardson ayant quitté la table de mixage pour s’occuper de Trivium, laissant ainsi la place à Andy Sneap) et on soulignera la qualité générale de cet album : chaque instrument est mis en valeur, l’aspect mélodique de l’album ressort parfaitement… Carcass nous livre – à ce niveau – un album parfait.

Mais au niveau des compos, cet album est-il aussi parfait ?

Personnellement, je ne lui ai trouvé aucun véritable défaut : les compos sont solides et efficaces, l’album s’écoute avec plaisir et donne envie d’y revenir, même après plusieurs écoutes. Carcass a beau ne pas avoir réinventé la roue, il nous propose un album qui sonne à la fois « Carcass traditionnel » et « frais », ce qui n’était pas gagné d’avance. Nuclear Blast semble d’ailleurs avoir bien compris l’engouement actuel, au vu de la kyrielle de pressages différents qui sera proposée aux gogos fans du groupe : outre le traditionnel CD et digipak, nous aurons donc droit à la K7 (oui, parce que le fan de Carcass de la première heure est vieux aujourd’hui), au vinyl en six coloris différents (noir, blanc, orange, bleu, vert, brun), au box et, gadget suprême, la boîte de premiers soins Carcass. La maison Donzdorf donne ici la bien triste impression de jouer au vautour désireux de se tailler un gros bout de la Carcass. 

Carcass, une fois de plus, divisera avec ce nouvel album. Les uns crieront au scandale, les autres au génie. Personnellement, je me range du côté des enthousiastes qui, 17 ans après Swansong, redécouvrent avec plaisir le talent d’un groupe qui nous avait manqué.

Mister Patate (8,5/10)

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Nuclear Blast Records / 2013
Tracklist 1. 1985 2. Thrasher's Abattoir 3. Cadaver Pouch Conveyor System 4. A Congelated Clot Of Blood 5. The Master Butcher's Apron 6. Noncompliance To ASTM F899-12 Standard 7. The Granulating Dark Satanic Mills 8. Unfit For Human Consumption 9. 316L Grade Surgical Steel 10. Carcass 11. Mount Of Execution