Quand même, il faut saluer le talent de certaines personnes exceptionnelles qui excellent quelque soit le domaine choisi. Prenons le cas qui nous intéresse aujourd’hui, Paul Newman. En plus d’un acteur formidable, vu dans des films inoubliables comme la chatte sur un toit brûlant (une production Marc Dorcel !) ou les sentiers de la perdition, c’est un pilote de course puis un patron d’écurie accompli et également un business man avisé avec ses délicieuses sauces de salade (http://www.newmansown.com/). En plus de toute ces activités, il poursuit depuis des années maintenant une solide carrière musicale comme le prouve ce nouvel opus.
Avec un premier album éponyme en 1998, NEWMAN poursuit depuis, contre vents & marées une carrière dans l’ombre. Si mes comptes sont bons, Siren est le neuvième album du groupe. Newman connait parfois des poussées de créativité et il n’hésite pas à sortir à ce moment-là un album par an. Il s’est désormais un peu calmé car Under Southern Skies date de 2011. Quoique, entre temps, un album live est également sorti chez Firefest Productions.
Je soulignais dans ma chronique précédente que NEWMAN faisait preuve d’un certain talent pour distiller un Hard FM de bon niveau mais que les influences du groupe était beaucoup trop marquées pour emporter mon adhésion. La patte JOURNEY en particulier était tellement criante que cela en devenait gênant. Cela reste vrai même si reconnaissons que c’est un peu moins flagrant et que le groupe a essayé d’ouvrir son horizon. Ces chansons m’évoque désormais beaucoup plus un ASIA. Son timbre de voix assez proche parfois de celui de John Payne renforce cette impression. La musique est très facile d’accès, elle pourrait plaire à un large public. Les chansons sont bien calibrées, dans les 4-5 minutes avec une ligne mélodique facilement identifiable et un refrain le plus attrayant possible. Comme il se doit les chœurs sont nombreux, on trouve les soli de guitares de rigueur et les quelques nappes de claviers qui viennent donner un peu plus de corps au tout. Siren est un album qui tient la route mais qui manque vraiment de variété et de chansons fortes, d'une envie d’y revenir. Même quand NEWMAN tente de durcir le ton, « Another Bitch Of A Night » (quel titre…) cela tombe à plat, trop lisse et convenu.
Ah on me signale que Paul Newman est mort en 2008. Zut alors, ce Newman-là n’est-il qu’un musicien de Hard FM de plus ? Ma déception est à la hauteur de mon manque d’intérêt pour ce Siren.
Oshyrya (5,5/10)
Site Officiel
AOR Heaven – GerMusica Promotion / 2013
Tracklist (47:22 mn): 01. Scar Of Love 02. Had Enough 03. Arcadia 04. Another Bitch Of A Night 05. Feel Her Again 06. Some Kind Of Wonderful 07. Siren 08. When It Comes To Love 09. Crossfire 10. Waiting For The Day 11. The Foolish One 12 Don’t Know Why
Grâce à FARRADAY, un nouveau pays vient d’apparaître sur la carte du rock mélodique mondial. Les américains, les britanniques, les allemands et les scandinaves mènent le jeu mais il faut désormais compter avec la Grèce. Plus connu pour ses guitar hero (Gus G) ou sa scène extrême (NIGHTFALL, ROTTING CHRIST, SEPTIC FLESH) ce pays très rock ajoute une nouvelle carte à son jeu déjà bien fourni. FARRADAY est un nouveau projet né à Athènes en janvier 2012 sous l’impulsion de deux hommes : Roy Da Vis est le principal compositeur et il assure le chant, les guitares et le claviers. Il est secondé par Stathis Spiliotopoulos qui prend en charge le reste, la batterie, la basse les chœurs. Il produit même l’album. On comprend bien cette obligation du « do it yourself » tant les moyens des 2 larrons doivent être limités.
Dès les premières chansons, l’auditeur prend se croire transporter au beau milieu des années 80. On retrouve les mêmes gimmicks qu’à l’époque, les mélodies sucrées, les gentilles rythmiques de guitare, l’omniprésence des claviers et les refrains tout doux. Je me moque un peu mais malgré les efforts déployés par les grecs, tout cela sonne bien clichés. On croirait entendre la BO d’un des films des années 80 type Karaté Fighter XVII, en particulier lors de la scène d’amour entre le héros et la jolie faire-valoir. Il faut reconnaître à Da Vis un certain savoir-faire pour reproduire ainsi les schémas du passé mais en 2013 la pilule a plus de mal à passer. La nostalgie joue à fond et je me suis beaucoup amusé à la première écoute. Ensuite cela devient plus laborieux et l’auditeur voit rapidement poindre l’ennui. A travers ces dix chansons, toutes construites sur le même schéma, dans les 4-5 minutes, avec des sons de claviers qui sonnaient déjà daté eu début des années 90, FARRADAY tente maladroitement de recréer un passé révolu. On retiendra deux ou trois titres un peu supérieurs comme « Can't Get Enough » ou « Out Of Nowhere » mais cela fait dans l’ensemble un peu chiche. Les chansons manquent de caractère et d’attrait, on ne trouve pas ici de mélodies ou de refrains assez forts pour retenir l’attention.
On peut saluer le « courage » des grecs de FARRADAY car Shade of Love est une tentative osée de reconstruction du passé. Je mets au défi quelqu’un de reconnaître cet album de 2013 au milieu des dizaines d’albums de ce type sortis dans les années 80. Amusant au début, cet exercice stylistique montre vite ses limites. Même trente ans en arrière, cet album serait passé totalement inaperçu.
Oshyrya (4,5/10)
FaceBook officiel
AOR Heaven – GerMusica Promotion / 2013
Tracklist (45:14 mn): 01. One Way Ticket To Hollywood 02. Rock U (The Old Fashion Way) 03. Shade Of Love 04. Can't Get Enough 05. Breakin' Down 06. Tonight 07. Can't Wait On Love 08. Out Of Nowhere 09. There For You 10. When Passion Burns
Mike Portnoy file un mauvais coton depuis son départ de DREAM THEATER. Il n’est pas nouveau que le talentueux batteur poursuive quinze projets en parallèle mais son groupe principal le cadrait, il évitait ainsi de se fourvoyer dans des aventures sans lendemain. Si on regarde son parcourt depuis 2010, on peut louer son stakhanovisme mais il n’aura pas franchement impressionné : AVENGED SEVENFOLD très bof, FLYING COLORS très bien, ADRENALINE MOB re-bof malgré un excellent chanteur (Russell Allen de SYMPHONY X) et des trucs sans aucun intérêt comme MORSE, PORTNOY and GEORGE et THE PROG WORLD ORCHESTRA. Génial… Il met entre parenthèse 25 ans de carrière avec son groupe de cœur pour ça ! Et on sent bien désormais qu’il regrette amèrement son choix en affirmant en interview qu’il rejoindrait à nouveau dans la seconde ses anciens petits camarades. Trop tard, les autres on fait la preuve qu’il existe une vie pour DREAM THEATER sans lui avec un très bon Mike Mangini. Comprenez-moi bien, DT est un de mes groupes archi-préférés et Portnoy devra un jour rentrer au bercail mais pas au détriment de Mangini.
Donc retour sur terre et voici THE WINERY DOGS le nouveau projet de notre ami. Encore une fois, il a su s’entourer de vraies références avec Richie Kotzen (POISON & MR BIG) au chant et à la guitare et Billy Sheehan (VAI, MR BIG…) à la basse. L’addition de ces trois talents devrait faire un malheur mais cela ressemble encore à un projet de studio sans grande pérennité à l’exception d’une tournée pour défendre cet album. Nous connaissons tous le destin de bien des super-groupes.
Vu le CV de ces messieurs je ne vais pas vous étonner en vous précisant que cet album a de la gueule et procure de nombreux bons moments. Le niveau technique est bien sûr assez élevé, chacun prend sa place et tous les instruments, dont la basse, sont mis à l’honneur. Derrière le micro Kotzen s’en sort très bien mais ce n’est pas là non plus une surprise. Les américains proposent un rock/hard-rock très classique empreint d’influences blues assez marquées. Beaucoup de feeling se dégage de ces chansons et certains claquent vraiment avec de supers refrains. Je pense là en particulier à un « Elevate » ou un « The Other Side » qui décoiffent franchement. Les américains donnent leur plein potentiel sur les titres les plus rapides avec cette frappe si caractéristique, lourde de Portnoy, les riffs techniques de Kotzen et la basse vrombissante de plaisir de Sheehan. Avec trois musiciens qui aiment chanter, les chœurs sont nombreux, en particulier sur les refrains. THE WINERY DOGS a su concentrer son propos à travers des compositions calibrées et éviter les digressions instrumentales sans fin. Cette heure de musique passe à toute allure.
Mike Portnoy, Billy Sheehan et Richie Kotzen font ici un quasi sans faute. Il manque à mon goût une maestria propre à un groupe comme par exemple DREAM THEATER mais là n’était pas le propos. Les fans de rock américain typique seront aux anges, personnellement, malgré les bons moments, je reste sur ma faim connaissant le potentiel et la durée de vie limité de ce type de projet. L’avenir me donnera tort au raison.
Oshyrya (8,5/10)
FaceBook officiel
Loud & Proud Records – International Solutions / 2013
Tracklist (60:36 mn): 01. Elevate 02. Desire 03. We Are One 04. I’m No Angel 05. The Other Side 06. You Saved Me 07. Not Hopeless 08. One More Time 09. Damaged 10. Six Feet Deeper 11. Time Machine 12. The Dying 13. Regret