Archive for août, 2013

Gorguts – Colored Sands

379853Dans le registre des « comebacks qu’on attend depuis longtemps, mais pas trop non plus parce qu’on a peur d’être déçu », Gorguts a fait fort, très fort. Après 12 ans sans le moindre album (et près de 5 ans après son comeback en live), les Canadiens, épaulés maintenant par John Longstreth (le cogneur d’Origin), nous livrent un album tout en richesse et en détails qui, s’il ne sera pas à la portée de tout auditeur, risque malgré tout de faire parler de lui.

À une époque où la musique est devenu un consommable qui doit séduire à la première écoute, où les morceaux doivent être pour ainsi dire prémâchés, prédigérés pour être savourés immédiatement, Gorguts n’a pas dérogé d’un iota à ses habitudes et nous livre un album monolithique et de prime abord imperméable. « Le Toit du Monde » ouvre les hostilités brutalement, 6 minutes et 33 secondes de pur Death technique implacable aux rythmiques compliquées (il a combien de bras, Longstreth ?). On en ressort étourdi, sonné par une telle avalanche, mais ce n’est que le début d’une bonne heure de montagnes russes à la sauce death technique canadien. Chaque écoute dévoile de nouveaux détails, de nouveaux éléments, ce qui augmente radicalement la durée de vie de cet album par rapport à celle d’un Facebreaker ou d’un Ulcer qui dévoilent leurs atouts d’une traite. Ici, l’écoute au casque est de rigueur, sous peine de passer à côté de ces petits trucs qui font la différence. 

Par ailleurs – et c’est là qu’on reconnaît la maîtrise du groupe –, le tout bénéficie d’un son et d’une production parfaits : tout est clair, précis, chaque élément ressort parfaitement. Tout le contraire d’un Fleshgod Apocalyse sur Labyrinth, quoi. Au niveau de la précision du mix, je pense qu’un des rares groupes en mesure de rivaliser avec Gorguts est Meshuggah (autre amateur de rythmiques déstructurées et de musique monolithique, d’ailleurs).

Au petit jeu de « qui sortira l’album technique de l’année ? », Gorguts a abattu ses cartes et présente de nombreux atouts. Reste à voir ce que les Néo-Zélandais d’Ulcerate nous ont réservés. Le combat entre ces deux poids lourds du Death technique risque d’être passionnant.

Mister Patate (9/10)

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Season Of Mist Records / 2013
Tracklist (62:49) 1. Le Toit du Monde 2. An Ocean of Wisdom 3. Forgotten Arrows 4. Colored Sands 5. The Battle of Chamdo 6. Enemies of Compassion 7. Ember's Voice 8. Absconders 9. Reduced to Silence

The Last Hope of HumanityAvec un patronyme pareil, on devine que Necromessiah n'est pas là pour la gaudriole. Depuis une dizaine d'années, le groupe de Necromaniac (guitariste, vocaliste) délivre son message anticlérical, se fout des conventions et est bien décidé à brutaliser son auditoire. Ce qu'il fait plutôt bien avec The last hope of humanity.

C'est pied au plancher que débute ce troisième album. Les Italiens sont remontés et délivrent une galette surprenante de vivacité, de haine au nihilisme assumé. Mélange de black et de thrash, The last hope of humanity surprend surtout par son côté punk très marqué. Les compositions sont crues, crades, jouées avec une vélocité qui laisse pantois. Tempos D-beat, riffs vénimeux et chant éructé sont au programme et risquent de contaminer l'auditeur éclairé de musique violente.

Avec son attitude de sale gosse voulant faire du bruit, Necromessiah réussit son coup en étant brut de décoffrage. Contrairement à ce que peut annoncer le trio, poser The last hope of humanity dans un lecteur est l'assurance de se frotter à un univers noir, blasphématoire qui ne laisse, au final, que peu d'espoir…

Nico (6.5/10)

Site Officiel: https://www.facebook.com/pages/Necromessiah-Alkoholterrorists/171444929567104

Punishment 18 Records / 2013

01. Opening the Gates 02. Returned from Hell 03. Bio Terror Beast 04. Pedo Priest 05. Dead or Alive 06. Kill the Pope 07. Arm Your Machine Gun 08. Don't Touch My Glass 09. Unleash Disorder 10. Blood Boiler 11. Goat' N' Roll

Children in Paradise – Esyllt

oshy_25082013_Childre_i_paradiQuand on entend toutes les daubes préfabriquées, prémâchées (made in Universal par exemple) que les radios françaises diffusent à longueur de temps, on se désespère sachant qu’une scène rock française vivace perdure dans l’ombre. Heureusement que de petites radios locales prennent le relais de leurs aînées. Nouvel exemple aujourd’hui avec nos compatriotes de CHILDREN IN PARADISE. Ce projet musical originaire de Bretagne (Côte d'Armor, Belle Ile en Terre) a été imaginé au cours de l'été 2007 par Kathy Millot dit "Dam Kat", auteur compositeur et interprète du groupe et composés de musiciens déjà bien connus en Bretagne comme Gwalc'hmei (co-auteur et guitariste du groupe). Un premier album Esyllt distribué par le label Keltia Musique est disponible. Les bretons sont actuellement en pleine réalisation du deuxième chapitre de leurs aventures.

L’auditeur attentif se laissera bercer par les douces mélodies enivrantes et envoutantes de CHILDREN OF PARADISE. Profondément visuelle, la musique proposée invite à un voyage en terres celtiques à travers ses falaises et ses grandes plaines balayées par le vent. Ici tout se fait dans la subtilité, pas de violence. Les chansons sont progressivement tissées dans l’étoffe musicale la plus délicate et sensible pour un résultat très atmosphérique. Le musique sert de cocon au chant très expressif de Kathy Millot, le piano et la guitare l’entoure avec grâce et souligne son propos. L’émotion reste à fleur de peau et l’auditeur ne peut s’empêcher de frissonner. L’atmosphère a beau être légère, le ton est souvent au recueillement, mélancolique et nostalgique. Certains pourrait penser à DEAD CAN DANCE ou à Mike Olfield période Discovery. CHILDREN IN PARADISE sait aussi accélérer le temps et offrir un vrai titre rock progressif comme « The Battle ». La patte celtique est bien là avec l’utilisation d’instruments folkloriques comme diverses flûtes et cornemuses. Signalons qu’Esyllt accueille deux invités de prestige: le guitariste français Pat O'May sur deux titres « King Arthur's death » et « Look around you » et la talentueuse Harpiste bretonne Clotilde Trouillaud.

L’album passe à toute allure et on émerge avec difficulté de ce rêve éveillé. L’envie de rapidement y replonger ne tarde pas. Esyllt a le potentiel pour toucher le plus grand nombre et c’est tout le mal que nous souhaitons à CHILDREN IN PARADISE. Nous attendons désormais avec impatience le deuxième opus dans les mois qui viennent. En attendant, ne passez pas cotre chemin et faites confiance à Esyllt.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Keltia Musique / 2012

Tracklist (64:21 mn) 01. Little Butterfly 02. King Arthur’s Death 03. My Song 04. The Battle 05. Esyllt 06. Silent Agony 07. Don’t Forget Me 08. I’m Not Scared 09. Look Around You 10. I’m Alive