Archive for septembre, 2013

Deeds Of Flesh – Portals To Canaan

368458Les gars de Deeds Of Flesh ont beau être également à la tête de leur propre label (Unique Leader Records, pour ceux qui ne connaissent pas, un vrai régal pour les amateurs de Death à tendance brutale et/ou technique), ils n’ont pas pour autant oublié qu’ils étaient avant tout des musiciens accomplis. Et heureusement, aurais-je envie de dire, quand on voit le chemin parcouru par le groupe en 20 ans et 8 albums ! Alors, que vaut ce Portals To Canaan ?

Dès la première écoute, on est saisi par la qualité du son. Le propos a beau être lourd et technique (on sent une certaine filiation avec Suffocation par moments), il n’en est pas moins clair et agréable à l’écoute sans tomber dans les productions trop artificielles qui font actuellement rage. Toutefois, la production ne fait pas tout dans un album, et c’est au niveau des compos que l’on juge un groupe, et là aussi, Deeds Of Flesh tire son épingle du jeu avec un album qui offre le compromis parfait entre brutalité et technique. Les morceaux ont beau ne pas être directs et rentre-dedans, ils marquent tout de même par leur force de frappe et ne laissent pas vraiment de répit. Mis à part quelques « pauses » (une intro ici, un break par là), Deeds Of Flesh en colle plein les esgourdes avec son Death brutalo-technique  – ou technico-brutal, selon les morceaux – et livre un des albums les plus efficaces de l’année dans son genre. On regrettera juste ces quelques petits moments de flottement qui cassent un peu la dynamique du morceau, même si certains apprécieront justement ces quelques secondes / minutes de répit salutaire au milieu d’une avalanche de notes.

Fans de Suffocation (ou plus généralement de toute cette frange Death Metal ricain qui marie tabassage en règle et technique), Deeds Of Flesh vous ravira certainement avec cette nouvelle offrande… Remarquez, au vu des autres groupes que ces zicos ont signé sur leur label, on ne peut que conclure que ces gars ont bon goût en musique.

Mister Patate (8/10)

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Unique Leader Records / 2013
Tracklist (42:23) 1. Amidst The Ruins 2. Entranced In Decades Of Psychedelic Sleep 3. Rise Of The Virvum Juggernaut 4. Celestial Serpents 5. Caelum Hirundires Terra / The Sky Swallows The Earth 6. Xeno-Virus 7. Hollow Human Husks 8. Portals To Canaan 9. Orphans Of Sickness (Gorguts cover)

Primitive Man – Scorn

362498Amis de la misanthropie musicale, voici un candidat sérieux au titre de la galette de plomb de l’année, l’avalanche de haine dans toute sa splendeur. Vous ne connaissez pas encore Primitive Man ? Ouvrez grand les oreilles, mettez votre protège-dents et accrochez-vous, vous allez en prendre plein la gueule.

Primitive Man ne vous veut pas du bien. Non, ce qui fait bander Primitive Man, c’est la haine, la brutalité, la misanthropie. Ta vie, tes amours, tes embrouilles, le groupe s’en bat les couilles. Son objectif : dégueuler sa haine sur le monde, et plus c’est lourd, plus c’est oppressant, mieux c’est. Primitive Man te chope par les cheveux et te traîne dans la crasse la plus infâme, sans répit, sans espoir, et la bande-son de cette raclée s’étale, lentement mais sûrement, aux confins du doom extrême et du sludge. Si on devait comparer Scorn à un phénomène naturel, il ne serait pas la foudre rapide et mortelle. Non, il serait la coulée de boue, lente et implacable, qui poursuit sa route en abattant tout sur son passage et en l’engloutissant sous 6 pieds de merde, de sang et de douleur.

Vous pensiez que seul le Black peut atteindre des sommets de misanthropie ? Think twice. Scorn est la bande-son de notre société actuelle pourrie jusqu’à la moelle, un Esoteric qui aurait carburé à la misanthropie pure. Douloureusement lent, vicieusement implacable, Primitive Man ne vous laissera pas intact.

Mister Patate (8/10)

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Relapse Records / 2013
Tracklist (39:43) 1. Scorn 2. Rags 3. I Can't Forget 4. Antietam 5. Black Smoke 6. Stretched Skin 7. Astral Sleep

375084Un huitième album qui sort le huitième jour du huitième mois, composé de huit titres composés avec des guitares huit cordes, le tout pour une durée de 44:44… On l'aura compris, In-Quest fait une fixette sur le nombre 8, nombre chanceux chez les Chinois et, lorsqu'il est pivoté de 90°, devient le signe de l'infini. Ha oui, et les néonazis aiment le chiffre huit quand il se présente par paires. Mais ça, c'est pour la petite histoire, histoire de pisser de la ligne avant de me pencher sur un album qui, s'il est assez efficace, n'est qu'une pâle resucée de Meshuggah.

Meshuggah called : they want their sound back

Chapter IIX (ou plutôt auraient-ils dû écrire VIII, bordel, on apprend vraiment plus rien à l'école) sonne en effet comme du Meshuggah du pauvre. C'est bien exécuté, certes, le son est très bon, mais où est l'originalité ? Le groupe navigue en pilote automatique, bien calé sur la balise d'Umea, et suit bien gentiment le manuel du parfait rip off de Meshuggah. Même accordage, même riffs syncopés, mêmes rythmiques un poil décalées, un album qui se déroule sans temps mort entre les morceaux (le seul blanc se trouvant entre les morceaux 7 et 8)… Un Catch 33, sorti sur une base indépendante mais la folie en moins, aurais-je envie de dire.

Si Meshuggah n'existait pas, cet album d'In-Quest ferait l'effet d'une grosse mandale dans la gueule. Pas de bol pour eux, ils arrivent un peu tard et enfoncent des portes ouvertes. Si vous êtes un fan inconditionnel des Suédois, Chapter IIX vous séduira peut-être… même si, vous aussi, vous aurez ce sentiment amer d'écouter un groupe de suiveurs qui, plutôt que de suivre sa voie, a choisi la solution de facilité et s'engouffre – très tard, d'ailleurs – dans le sillage de votre groupe favori.

Mister Patate (3,5/10)

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Autoproduction / 2013
Tracklist (44:44) 1. Enter Eternity Of Lethargy 2. Taedium Vitae 3. Elliptical Orbits In Disbelier 4. Reiterated Cycles Of Celestial Spheres 5. Neo-Pseudo Existence 6. Infinite Sleep For The Hollow 7. The Algorhythmic Alignments 8. Yearn To Return (Liquidation Fails)