Si comme moi vous êtes de gros fans de sons gras et poisseux qu'affectionnaient nos parents à l'époque des cigarettes « maisons », pattes d'eph' et épaisses rouflaquettes alors vous avez frappé à la bonne porte avec le dernier Spiritual Beggars ! On peut dire que depuis quelques années nous sommes servis en matière de revival heavy rock bluesy stoner, la dernière sucrerie en date se nommant Black Sabbath. Mais bon, nous ne sommes pas là pour parler des anglais mais des suédois qui assènent un stoner de haute qualité depuis plus de vingt ans maintenant!
Ce huitième album contient tous les ingrédients du succès, à commencer par cette pochette d'un immonde orange flanqué du fameux logo psyché d'un bleu à vomir. Moi j'aime pas, mais je dois dire que visuellement ça frappe la rétine. Les hostilités démarrent avec un « Wise as a Serpent » lourd, lent, qui nous déboite les esgroudes à coup d'orgue Hammond, vous savez ce truc en bois qui pèse près de 150 kilos et ne fonctionne jamais ! Bah voilà, là ça a l'air de fonctionner et les riffs aussi ! Le feeling est présent bien qu'on sente une envie de maitriser le truc, notamment au niveau de l'ambiance vintage.
Du coup le côté rétro est accentué grâce au son mais pas trop au niveau de l'architecture des morceaux. Comprenez-moi bien, je ne dis pas que les morceaux ne sont pas chiadés, je dis qu'ils s'organisent autour de séquence qui sont là pour rappeller les meilleures heures de Deep Purple (écoutez un peu « Hello Sorrow » et dites vous qu'on est en 2013). Le vertige est assuré avec « Dreamer » qui pratique le côté sombre du stoner notamment grâce un solo aérien du sieur Amott.
Et si vous doutez de l'efficacité du minimalisme technique dites-vous bien que la qualité du travail est renforcé grâce des lignes mélodiques simples, sans tremolos, sans chichis. Au final un « Dead End Town » nous montre comment écrire une chanson avec quatre riffs et un chanteur qui connait son métier, bref, moins de trois minutes de tuerie. Que j'aime ces morceaux qui sécoutent comme des tubes. Au son organique et chaleureux vient s'ahouter le petit solo de dix secondes. Le genre de morceau qu'on écoute en boucle en appuyant sur la touche retour de son poste. Génial. Terminons par évoquer un aspect essentiel du disque : la qualité du son.
Je me demande comment s'y prennent ces magiciens pour redonner vie à cette scène sans pour autant verser dans l'excès de gimmicks du genre ou dans un modernisme de mauvais aloi. Allez donc vous servir un verre de bière brune et installez vous sur votre canapé en plastique pour appréciez cette pépite. Et sinon sachez qu'un inédit d'Hendrix sorti cette année se nomme… « Earth Blues » un signe!
Aske (9/10)
Music For Nations / 2013
Tracklisting (40 minutes) : 1. Wise As A Serpent 2. Turn The Tide 3. Sweet Magic Pain 4. Hello Sorrow 5. One Man’s Curse6. Dreamer 7. Too Old To Die Young 8. Kingmaker 9. Road To Madness 10. Dead End Town 11. Freedom Song 12. Legends Collapse