Archive for octobre, 2013

1000x1000Si comme moi vous êtes de gros fans de sons gras et poisseux qu'affectionnaient nos parents à l'époque des cigarettes « maisons », pattes d'eph' et épaisses rouflaquettes alors vous avez frappé à la bonne porte avec le dernier Spiritual Beggars ! On peut dire que depuis quelques années nous sommes servis en matière de revival heavy rock bluesy stoner, la dernière sucrerie en date se nommant Black Sabbath. Mais bon, nous ne sommes pas là pour parler des anglais mais des suédois qui assènent un stoner de haute qualité depuis plus de vingt ans maintenant! 

Ce huitième album contient tous les ingrédients du succès, à commencer par cette pochette d'un immonde orange flanqué du fameux logo psyché d'un bleu à vomir. Moi j'aime pas, mais je dois dire que visuellement ça frappe la rétine. Les hostilités démarrent avec un « Wise as a Serpent » lourd, lent, qui nous déboite les esgroudes à coup d'orgue Hammond, vous savez ce truc en bois qui pèse près de 150 kilos et ne fonctionne jamais ! Bah voilà, là ça a l'air de fonctionner et les riffs aussi ! Le feeling est présent bien qu'on sente une envie de maitriser le truc, notamment au niveau de l'ambiance vintage. 

Du coup le côté rétro est accentué grâce au son mais pas trop au niveau de l'architecture des morceaux. Comprenez-moi bien, je ne dis pas que les morceaux ne sont pas chiadés, je dis qu'ils s'organisent autour de séquence qui sont là pour rappeller les meilleures heures de Deep Purple (écoutez un peu « Hello Sorrow » et dites vous qu'on est en 2013). Le vertige est assuré avec « Dreamer » qui pratique le côté sombre du stoner notamment grâce un solo aérien du sieur Amott.

Et si vous doutez de l'efficacité du minimalisme technique dites-vous bien que la qualité du travail est renforcé grâce des lignes mélodiques simples, sans tremolos, sans chichis. Au final un « Dead End Town » nous montre comment écrire une chanson avec quatre riffs et un chanteur qui connait son métier, bref, moins de trois minutes de tuerie. Que j'aime ces morceaux qui sécoutent comme des tubes. Au son organique et chaleureux vient s'ahouter le petit solo de dix secondes. Le genre de morceau qu'on écoute en boucle en appuyant sur la touche retour de son poste. Génial. Terminons par évoquer un aspect essentiel du disque : la qualité du son.

Je me demande comment s'y prennent ces magiciens pour redonner vie à cette scène sans pour autant verser dans l'excès de gimmicks du genre ou dans un modernisme de mauvais aloi. Allez donc vous servir un verre de bière brune et installez vous sur votre canapé en plastique pour appréciez cette pépite. Et sinon sachez qu'un inédit d'Hendrix sorti cette année se nomme… « Earth Blues » un signe!

Aske (9/10)

 

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Music For Nations / 2013

Tracklisting (40 minutes) : 1. Wise As A Serpent 2. Turn The Tide 3. Sweet Magic Pain 4. Hello Sorrow 5. One Man’s Curse6. Dreamer 7. Too Old To Die Young 8. Kingmaker 9. Road To Madness 10. Dead End Town 11. Freedom Song 12. Legends Collapse

Soulfly – Savages

383466Y a-t-il plus régulier que Max Cavalera sur la scène métal ? Je veux dire, ça fait quand même depuis 2008 que le frontman Brésilien nous assène un album chaque année, soit avec Soulfly, soit avec Cavalera Conspiracy ; et toujours pour un résultat mine de rien assez proche. Ainsi, tout comme le Beaujolais, le Cavalera nouveau est arrivé ! Sa précédente sortie, Enslaved, avait été une très agréable surprise pour moi, après deux albums en demi-teinte Max était de retour avec un peu plus de hargne et de diversité, à grands renforts de blast beats asséné par David Kinkade entre autres.

Seulement, Max n’arrête jamais de nous répéter que la famille tout ça, c’est plus fort que toi ; et sur ce Savages signé chez Nuclear Blast, exit Kinkade, bienvenue à Zyon, l’un des trois gamins Cavalera derrière les fûts. Bien que le rejeton se débrouille relativement bien les baguettes en main, pour l’avoir déjà vu en live à plusieurs reprises (notamment en 2008 où, « haut comme trois pommes », le sieur Cavalera junior a assuré un Troops of Doom du feu de dieu avec Conspiracy), il n’empêche qu’il est jeune, et a l’air bien plus influencé par la nouvelle scène hardcore / metalcore que par son thrasheux de tonton ; et autant dire que ça se ressent très fortement à l’écoute de l’album.

Tandis qu’Enslaved proposait donc un jeu de batterie lorgnant allègrement vers le métal extrême, on retrouve sur Savages énormément de rythmiques mid tempo, pas dénuées de groove certes, mais manquant quand même parfois fortement de pêche et de diversité. Ne me demandez pas si Max a adapté ses compos au jeu de son fils, mais toujours est-il que les morceaux composant ce nouvel album restent majoritairement dans cette optique de groove sans trop de surprises. Ainsi, exit les accents percussifs à la Joe Nunez, ils passent à la trappe comme pour accompagner les blast beats de David Kinkade, pour un résultat assez poussif à l’arrivée : toutes les compos ou presque présentent des riffs sympa et des lignes de chant efficaces ; mais le groupe tire chaque chanson en longueur, finissant quasi systématiquement par les emmener eux même à l’abattoir, en donnant envie à l’auditeur d’appuyer sur la touche « Next » de son installation audio.

Pour résumer, l’album me fait penser au Blunt Force Trauma de Cavalera Conspiracy avec pas mal de plans dans la même veine, à la différence où ce dernier proposait tout de même des morceaux plus brefs et concis. Pour continuer dans les comparaisons avec les précédentes sorties de Soulfly, on peut aussi facilement assimiler Savages à 3, les deux albums offrant un contenu inégal, du morceau qui tue ("Masters of Savagery" malgré son riff d’intro pompé sur "Angel of Death" de vous savez qui, "Cannibal Holocaust") à la chanson poussive à souhait que l’on ne sera pas près de réécouter de si tôt ("Ayatollah of Rock’n’Rolla"). Impossible de ne pas aborder le sujet du chant, la voix de Max étant affublée en permanence d’une compression bizarre dans le mixage, achevant de tristement nous rappeler qu’avant de tirer sur la corde à tout prix chaque année comme pour occuper un créneau, une tête de gondole dans un magasin de disques ; Max Cavalera n’était pas loin de la légende vivante en charismatique frontman de Sepultura puis d’un Soulfly autrement plus novateur… Ah qu’elle est loin l’époque des lives à Nulle Part Ailleurs ! 

Petit message adressé vite fait aux fanboys de Max qui continuent d’y croire : j’accepte toutes les lettres d’insultes sans problème, mais avant d’y aller de ta plume incendiaire, réécoute juste Dark Ages à tête reposée avant, ok ? 

Mass (4/10)

 

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Nuclear Blast Records / 2013

Tracklist (58:10) : 1. Bloodshed 2. Cannibal Holocaust 3. Fallen 4. Ayatollah of Rock 'n' Rolla 5. Master of Savagery 6. Spiral 7. This Is Violence 8. K.C.S. 9. El Comegente 10. Soulfliktion

Broken Hope – Omen Of Disease

386338Soyons honnêtes : ce nouvel album de Broken Hope suscite chez moi des sentiments bizarres. Un peu comme ce fabuleux nanar qu’est A Good Day To Die Hard. Vous ne voyez pas le rapport ? Attendez un instant, vous allez tout de suite comprendre.

Dans l’absolu, Omen Of Disease – à l’instar d’A Good Day To Die Hard – est plutôt pas mal dans son genre. Une fois l’intro inutile passée, on rentre directement dans le lard, sans finesse, sans réflexion. On ne frôle le génie à aucun moment, mais ça tient la route, avec suffisamment de moments qui mettent le sourire aux lèvres, même quand le trait est grossièrement souligné. Sans être un monument du genre, il est donc correct. Pas besoin d’allumer le cerveau, on se surprend à dodeliner de la tête en écoutant le beugleur dégueuler son yoghourt sur fond de riffs qui tabassent et de section rythmique qui écrase.

Mais comment juger Omen Of Disease et A Good Day To Die Hard sans se baser sur leurs prédécesseurs respectifs ? Merde quoi, Piège de Cristal ! « The Bowels Of Repugnance », bordel ! Vous voyez maintenant où je veux en venir ? C’ÉTAIT MIEUX AVANT ! Voilà, quand Bruce Willis canardait des vilains à l’accent germain, pieds nus dans du verre pilé au beau milieu d’une tour avec une tonne d’otages, quand Broken Hope nous claquait « Hobo Stew » dans la gueule. On garde la même « franchise », on garde le même nom, mais le propos s’émousse avec le temps. Condition aggravante pour Broken Hope : 14 ans sur la touche, c’est long. « Pas mal, peut mieux faire », mais les moins regardants ne devraient pas faire la fine bouche…

Mister Patate (6/10)

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Century Media Records / 2013
Tracklist (35:59) 1. Septic Premonitions (Intro) 2. Womb of Horrors 3. Ghastly 4. The Flesh Mechanic 5. Rendered into Lard 6. Omen of Disease 7. The Docking Dead 8. Give Me the Bottom Half 9. Predacious Poltergeist 10. Blood Gullet 11. Carnage Genesis 12. Choked Out and Castrated 13. Incinerated (2013 Redux)