Au fil des années je suis devenu le référent métal symphonique/mélodique à chanteuse dans la rédaction de Métal Chroniques. Mes camarades ont remarqué que je suis un grand romantique, fleur bleu et me laisse avec joie m’ébattre avec tous ces albums. Il faut dire que cela doit manquer de growls, blast beats et de riffs à déraciner un arbre à leur goût. Je ne m’en plains pas même si cette tâche peut parfois devenir éprouvante devant la pléthore de groupes tentant leur chance dans ce créneau-là. Les candidats du jour s’appellent SORRONIA et nous viennent de Hongrie. Le groupe est né en novembre 2011 sous l’impulsion de la chanteuse Anna Király et du claviériste István Biró. L’idée était de crée un nouveau projet mêlant chant féminin, riffs heavy, touches gothique et orchestrations symphoniques. Il aura fallu un an d’expérimentation aux magyars pour affiner leur son et compléter le line-up. Les choses se mettent alors progressivement en place, le tournage d’un clip, l’enregistrement de premières chansons et l’opportunité de présenter son travail sur scène. Finalement Scarlet Records montre de l’intérêt pour le groupe et le signe sur son label Bakerteam. Voici donc le premier opus de SORRONIA, Words of Silence.
Les choses ne débutent pas vraiment du bon pied quand l’auditeur constate que cet album ne dure que trente-deux minutes environ. De nos jours c’est franchement insuffisant, cet album s’avère être plutôt un EP. Les neuf compositions proposées ne dépassent guère les trois minutes ou quatre chacune et cela sonne un peu léger. Autre sujet qui fâche, la production déçoit dès les premières secondes. Le son n’est pas extraordinaire, un peu trop brut de décoffrage à mon goût. Musicalement parlant, le projet d’origine a été fidèlement appliqué. SORRONIA propose un métal mélodique gavé de claviers et d’orchestrations. On trouve ici à boire et à manger. Un beau potentiel apparaît même si l’auditeur peut noter de nombreuses maladresses de jeunesse. Très classiques, peu de chansons parviennent à captiver le fan attentif. Citons ici « Serenade Of Memories » ou « Lost In Falling » qui font le boulot. Autre élément plaisant de la musique des hongrois, le chant d’Anna Király qui surprend par sa qualité et sa justesse. Pas si éloigné de celui de Sharon den Adel, sa performance derrière le micro est à saluer. Les interventions d’une voix masculine sur « Fallen Angel » en tant que narrateur tombe à plat et l’accent assez marqué n’aide pas.
Le choix du tracklisting sur cet album me surprend tant les meilleures compositions sont toutes positionnées dans la deuxième moitié du disque. Il me se taper des chansons franchement indigestes avant de découvrir le meilleur dans un deuxième temps. SORRONIA fait preuve d’un certain potentiel mais une durée très courte et un manque d’expérience gâche un peu la fête. On en veut plus et surtout de meilleure qualité.
Oshyrya (5,5/10)
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Bakerteam Records / 2013
Tracklist (32:21 mn) 01. Intro 02. Fallen Angel 03. Enemy Of Yourself 04. Serenade Of Memories 05. Lost In Falling 06. Shattered 07. My Eternal Land 08. Leave It Behind 09. This Is The End
La label se plait à décrire 81DB comme un des groupes les plus innovants de la scène européenne. Cela restait à confirmer tant la première écoute de cet album ne m’avait renversé par son originalité. Basé en Italie, 81 DB est né en avril 2006 sous l’impulsion du guitariste grec Kostas Ladopoulos. L’idée était de mêler mélodies et riffs puissants avec des éléments folk hérités de son pays d’origine. Le tout devait former un nouveau son rock/métal alternatif. Il a essayé de donner vie à cette ambition à travers un premier EP quatre titres promo, une date en ouverture de DEEP PURPLE à Turin et deux albums: Evaluation en 2008 chez Orion’s Belt Records puis Impressions en 2011 chez Rising Records. En cette fin d’année 2013, nouvel album et donc nouveau label: A Blind Man's Dream cette fois chez Bakerteam Records.
Cet album est construit au niveau des paroles sur un concept adapté du film Vol au-dessus d'un nid de coucou de Milos Forman. La musique proposée se veut être un métal progressif alternatif assez technique parfois assez classique avec un petit côté fou fou assez prononcé. Le côté folk qui fait l’une des marques de fabrique du groupe est surtout présent à travers l’utilisation par Ladopoulos d’un bouzouki au sein de certaines compositions. Cet instrument est effectivement assez inusité et peu utilisé dans nos contrées et apporte un peu de fraicheur et d’inattendu à la musique de 81DB. Sinon, vous avez des titres basés sur des riffs incisifs et rentre-dedans et un groove pas piqué des hannetons. William Costello derrière le micro propose également une belle prestation, à l’aise dans différents registres, du plus mélodique au plus énervé. Les touches progressives sont nombreuses et 81DB se plait à varier les ambiances, entre violence et subtilités. Ils ne se fixent pas de limites stylistiques et laissent leur créativité parler. Des brûlots comme « Vanessa’s Box » ou « The Great Escape » pourraient faire mouche auprès d’un large audience. Difficile de ne pas trouver que 81DB se rapproche parfois d’un SYSTEM OF A DOWN dans son approche sans frontière enrihcie de cette touche folk caractéristiques.
Sombre et difficile d’accès, A Blind Man's Dream s’avère être un album complexe qui livre pas facilement ses secrets. Il faudra bien des écoutes pour découvrir la quintessence de la démarche de 81DB et se plonger dans ce drôle d’univers musical. Etes-vous prêt à tenter l’expérience ?
Oshyrya (07/10)
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Bakerteam Records / 2013
Tracklist (54:35 mn) 01. Manicomium 02. Sirens 03. When The Cat’s Away (The Mice Will Play) 04. Vanessa’s Box 05. House Rules 06. Food For Thought 07. Electroshock (Instrumental) 08. Alien Invasion 09. Insane Wishes 10. The Great Escape 11. A Blind Man’s Dream
Toutes les modes finissent par passer mais avant il faut souvent se fader un nombre incalculables d’albums toujours proposes sur le même moule. La mode metalcore nous pollue les oreilles depuis déjà bien trop longtemps mais le revival pour le rock/hard-rock du passé s’en sort à peine mieux et finirait presque par nous fatiguer. Les allemands de ZODIAC ne font rien pour cacher leurs influences et leurs préférences, il suffit de voir la pochette de cette album pour déjà se faire une petite idée du contenue. Après un premier album de qualité, A Bit of Devil, en 2012, voici les teutons de retour avec un second opus titré cette fois-ci A Hiding Place.
Reconnaissons d’entrée que ZODIAC a une vraie patte et un beau savoir-faire pour proposer un hard/blues/rock de qualité à même de faire plaisir aux nostalgiques de tout bord ou simplement aux amateurs de rock gorgé de feeling et de groove. Avec des chansons de caractère comme « Downtown », l’épique « Free », des ballades bourrées de sensibilité comme « Leave Me Blind », les allemands sauront touchés le petit cœur de rocker qui sommeille en chacun de nous. Si vous aimez LED ZEPPELIN, ZZ TOP ou BLACK SABBATH, ZODIAC devait vous offrir de bons moments. Les refrains sont catchy à souhait et le talent des allemands est indéniable. De plus la production est de très bon niveau avec un son à la fois clair et chaud. Maintenant ne cherchez pas ici de vrais nouveautés, les compositions sont plutôt bien foutues mais on reviendra pour l’originalité. Tout cela a déjà été entendu des dizaines de fois en ce qui concerne le rock des années 70. Joe Bonamassa propose le même type de cocktail en ce moment même et les amateurs n’ont que l’embarras du choix. La décision pourrait se faire un niveau du live car cette musique nécessite un groupe professionnel et charismatique sur les planches. En tournée aux côtés de MONSTER MAGNET ou de THE SWORD, ZODIAC semble avoir déjà très largement fait ses preuves de ce côté-là.
Avec le recul la musique semble n’être qu’un éternel recommencement et les mêmes influences reviennent décennie après décennie. Je finis par le déplorer même si les groupes les plus talentueux ont raisons de perpétuer ces belles traditions. Rendez-vous en 2050 pour voir si ZODIAC aura supplanter les grands anciens quand on parlera de classic hard-rock.
Oshyrya (07/10)
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Napalm Records / 2013
Tracklist (42:18 mn) 01. Downtown 02. Free 03. Underneath My Bed 04. Leave Me Blind 05. Moonshine 06. Believer 07. I Wanna Know Part I 08. I Wanna Know Part II