oshy_10102013_Th_Las_EmbraEnregistrer de nos jours un album exclusivement acoustique est un beau défi et une belle prise de risque. Bien sûr si vous vous appelez SCORPIONS vous pouvez aisément vous permettre ce type d’exercice au Portugal ou en Grèce mais quand vous êtes un groupe français en devenir, les enjeux sont bien différents. Les français de THE LAST EMBRACE n’en ont cure et suivent leur instinct. Après deux albums électriques, Inside (en 2005) et Aerial (2009) et de nombreux concerts et quelques sessions acoustiques donnés ici et là, le projet Essentia prend forme à partir de la rentrée 2011.

Nos compatriotes n’ont pas froid aux yeux et attaquent avec entrain la réécriture et l’adaptation d’une large partie de leur répertoire aux contraintes de l’acoustique. Ils travaillent main de la main avec Emmanuel Rousseau, en charge de la production du disque, au White Wasteland studio. L’atmosphère se doit d’être intimiste et, dès les premières notes d’Essentia, la magie opère. Ici tout n’est que subtilité et horlogerie de précision. La présence de chaque élément a été finement pesé pour ne pas déséquilibrer l’équilibre délicat de ces compositions revisitées. La voix de Sandy fait des merveilles et il est quasi impossible de ne pas se laisser entrainer et bercer par ces jolies mélodies. L’écoute de cet album m’a fait immédiatement fait penser au travail d’un Steve Rothery (MARILLION) au sein de son projet WISHING TREE. Des chansons comme « The Dance » ou « Nightwater » du premier album Carnival of Souls pourraient parfaitement s’intégrer à Essentia. Comparaison flatteuse vous me direz mais amplement méritez, croyez-moi ! Il faut saluer les heures et les heures passées par THE LAST EMBRACE pour donner corps et cohérence à ces chansons. Les arrangements et l’enregistrement des cordes avec des musiciens classiques confirmés n’a vraiment pas dû être une mince affaire. Cerise sur le gâteau, les français nous offrent deux bonus inédit dont une reprise du « Roads » de PORTISHEAD.

Essentia ne plaira pas à tout le monde tant l’exercice acoustique est particulier et clivant. C’est dommage car écouté sans à priori, Essentia s’avère être un très bon album, équilibré, bourré de feeling. THE LAST EMBRACE a pris un risque et cette démarche doit être soutenue et encouragée.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Longfellow Deeds Records / 2013

Tracklist (49:06 mn) 01. Aerial 02. Can You 03. Essentia 04. Inside 05. Mother 06. Switch on 07. Complete City 08. Impending Dawn 09. Precious Pond 10. Roads