Archive for novembre, 2013

Overtorture – At The End The Dead Await

363171En voilà un qui pourrait servir de "Petit Manuel pour faire du Death à la Suédoise", tant il est plus proche du pot-pourri de tout ce que la Suède nous a donné depuis le début des nineties que de l'album vraiment original. Prenons la checklist : riffs en béton ? Check. Petite touche de mélodie ? Check. Groove ? Check. Section rythmique qui cogne comme un bûcheron ? Check. Ours en rut au micro ? Check. Au moins un membre en provenance d'un grand nom du genre ? Double check (en l'occurence Grave et Coldworker). 

Et me voici donc devant un dilemme. D'un côté, c'est terriblement bon, tout ça. En suivant le manuel à la lettre, Overtorture nous colle un premier album ravageur d'un point de vue de l'efficacité. Le coup de massue sur une brique, ça pulvérise l'obstacle et ça soulève beaucoup de poussière. D'un point de vue du résultat, l'objectif est donc atteint. Toutefois, le groupe aurait pu atteindre le même résultat en faisant preuve d'originalité. Remplacer la massue par une grenade. Ou un éléphant, histoire de surprendre un peu, de sortir des sentiers battus. 

Deux écoles s'affrontent en matière de Death old school : ceux qui trouvent que rien ne vaut une bonne massue, et les curieux qui recherchent une nouvelle manière de faire autant de dégâts tout en marquant davantage les esprits. Overtorture fait clairement partie de la première catégorie. L'efficacité est au rendez-vous et il y a fort à parier que pas mal de fans du genre apprécie(ro)nt cet album. Personnellement, c'est mon cas, même si je regrette un peu ce manque d'originalité qui caractérise toute cette scène. Puis, je me rappelle que ce même syndrome frappe toute les scènes.

Mister Patate (7,5/10)

Facebook officiel

Apostasy Records / 2013
Tracklist (40:44) 1. Black Shrouds of Dementia 2. Murder for the Masses 3. Slaves to the Atom 4. The Outer Limits 5. Targets    6. The Strain 7. The Coming Doom 8. Towards the Within 9. Suffer as One 10. At the End the Dead Await

Audrey – Lost In Promises

Audrey-Lost-In-PromisesLe temps passe et nous rapproche lentement mais sûrement de la mort du Metalcore. Oui, je sais, on peut toujours rêver, mais quand je vois la vitesse à laquelle le Neo s'est vautré à l'époque, je me dis qu'il reste encore de l'espoir. D'ici là, il faudra encore se farcir chaque mois un bon lot de sorties de ces albums anecdotiques aux tons rosâtres et au goût sucré-acidulé. Et le pire, dans l'histoire, c'est qu'ils nous relancent pour avoir leur chronique ! They were asking for it…

Audrey, donc, est une tache de chocolat sur la nappe immaculée de l'autel du Metal italien, un mélange entre la hargne de Blink 182 (SARCASM) et tout ce que le Metalcore américain a de mauvais : textes niais, chant autotuné, riffs en carton. Les fans appellent ça de la Popcore. J'appelle ça la petite sœur adolescente du Deathcore. C'est tout aussi creux, mais bien plus inoffensif. Et dire que ces gars se vantent de puiser leurs influences dans le hardcore, le rock et le Metal des années 80… Putain, mais de quelles années 80 ils parlent ? La seule influence qu'exsude ce groupe est le Metalcore des années '10.

Lost In Promises n'a aucun intérêt. Son manque d'originalité est criant. Sa force de frappe équivaut à celle d'une ado de 14 ans (son public-cible, soit dit en passant). Je suis sûr que Guimauve B. l'a précommandé.

Mister Patate (diabète/10) 

Facebook officiel 

This Is Core Records / 2013
Tracklist (xx:xx) 1. Black Angel 2. Live In A Jump 3. The Bride 4. Eternal 5. Wake Up 6. Lost In Promises 7. And I Fall 8. Parts Of You 9. The Black Lodge 10. Mad 11. Swinging London

 

Chose promise chose due, comme je vous l'annonçais lors du report de Amon Amarth, voici venir un article sur la tournée 2013 de Heaven Shall Burn à l'occasion de la sortie de leur nouvel album Veto, avec des guests de choix excusez du peu : Dying Fetus, Hypocrisy et Bleed From Within; on peut dire que l'affiche propose du lourd ! 

Pour parler de la prestation du premier groupe, je tiens à remercier Céline Dion tabernacle ! En effet, la route pour accéder au Trix était par endroits bien saturée; surtout autour d'Anvers, car Céline jouait au Sportpaleis; et c'est avec ces quelques soucis autoroutiers que je louperai la majeure partie du set de Bleed From Within. Un groupe que je ne connaissais pas d'ailleurs, et l'unique morceau qui s'offrira à moi une fois rentré dans la salle ne m'encouragera pas à porter l'oreille sur la discographie du groupe; BFW officiant dans un registre métalcore à tendance progressif, en gros tout ce qu'il faut pour me rebuter; mais force est d'admettre que ça joue bien et que l'ensemble est carrément en place. 

Place ensuite à Dying Fetus, et en grand fan du groupe n'y allons pas par quatre chemins, j'avais un peu mal au coeur de les voir si bas dans le planning de la soirée. Parce que Dying Fetus en headliner, ça assure, mais aussi parce que comme d'habitude ou presque au Trix, les temps de jeux sont répartis différemment entre les groupes, et alors que la même tournée passant au Distortion Fest d'Eindhoven proposait des sets égaux entre les groupes de la tournée Veto, il faudra malheureusement faire avec une demie heure ce soir à Anvers. Le groupe débarque sur "From Womb To Waste" et nous déballera un relativement faible aperçu de leur répertoire, avec des standards comme "Praise The Lord" et "One Shot One Kill". Leur prestation passera beaucoup trop vite, et pour ma part j'en redemande; espérons un retour assez rapide en headliner car là c'est plutôt un sérieux gout de trop peu qui prédomine ! 

Quand à Hypocrisy, en fait je n'arrive toujours pas à dire si j'ai aimé ou pas leur prestation. J'étais hyper content de les revoir, surtout après le concert à Namur en début d'année; mais de nouveau le temps de jeu réduit, ainsi que le choix de la setlist, m'auront par moments empêché de vraiment me mettre dedans. D'autant plus dommage que Peter et sa bande occupaient à merveille l'espace offert par la large scène du Trix et redoublaient d'efforts pour séduire un public un peu tiède qui avait plus l'air d'être présent en masse pour Heaven Shall Burn. De nouveau un gout de trop peu dans cette soirée, alors que Dying Fetus et Hypocrisy étaient les raisons principales de ma présence ce soir… 

Car ne nous y méprenons pas, j'aime beaucoup Heaven Shall Burn, et j'ai pris du plaisir à écouter Veto cette année, mais j'ai cette drôle d'impression que depuis trois albums, HSB semble avoir trouvé la recette miracle pour composer des morceaux qui pètent, en tirant peut être un peu trop sur la corde du bon filon, et ça s'est pour moi énormément ressenti lors de leur concert ce soir. Pourtant, ils avaient sorti le grand jeu avec six grands écrans sur scène et un immense backdrop aux couleurs de Veto (qui, pour la petite anecdote, a été monté à l'envers avant que le groupe ne monte sur scène, occasionnant un petit retard le temps de le redescendre et remettre en place) assortis en prime d'une batterie de spots pour un jeu de light balèze (et parfois gênant car abusant un peu sur l'effet stroboscope), mais autant j'ai eu une impression de trop peu en une demie heure de Dying Fetus et d'Hypocrisy, autant paradoxalement après 30 bonnes minutes j'ai eu l'impression d'avoir fait le tour du concert des Allemands malgré l'énergie dégagée, et ce grâce à leur "formule miracle" et à une setlist orientée quasiment uniquement sur les trois dernières galettes. Peu de temps avant la fin, je quitterai la salle pour aller chercher à boire, et tomberai sur le chanteur de Dying Fetus, en terminant le concert de HSB en discutant avec ce dernier, un moment hélas plus divertissant que le concert en lui même…

Déception donc que ce concert, d'après les retours que j'en ai eu j'aurais mieux fait d'aller assister au passage de la même tournée au Distortion Fest à Eindhoven et y voir Dying Fetus et Hypocrisy jouer tout autant de temps que Heaven Shall Burn !