Archive for novembre, 2013

387995Ah, un nouvel album de Leaves’ Eyes. Au cours de cette dernière décennie, le combo s’est hissé, par le biais de quatre opus, au rang de pilier du metal à chanteuse / gothique / symphonique / etc. Certes, leurs débuts s’étaient révélés fort plaisants à l’écoute, mais la créativité des Allemands s’est vite essoufflée avec Njord et Meredead pour finalement en arriver à l’infamie ultime, à savoir l’EP Melusine. Autant dire tout de suite qu’après ça, croire que Symphonies of the Night remonterait le niveau relevait de la naïveté la plus pure… et c’est là que la surprise a opéré, comme une claque dans la face ! 

Constitué de onze pistes pour une durée totale d’un peu moins d’une heure, le disque, qui a pour inspiration principale les martyrs féminins à travers l’histoire (Sainte-Cécile, Jeanne d’Arc, Eléanore de Provence, etc), débute en puissance avec « Hell to the Heavens » qui annonce assez bien la couleur à venir. Au fond, la recette n’a pas fondamentalement changé : le chant est toujours surmixé par rapport au reste alors que dans l’ensemble, les riffs se suivent et se ressemblent. Mais cette fois-ci, ce n’est pas tout. Grand changement, les titres font enfin preuve d’innovation de par leurs influences qui dépassent les riffs basiques et/ou influences scandinaves. En effet, les deux derniers albums devenaient pénible à l’écoute tellement les chansons proposées étaient niaises, mielleuses, voire ennuyeuses. En revanche, à l’écoute de certains titres de Symphonies of the Night tels que « Galswintha », « Hymn to the Lone Sands » ou encore « Angel and the Ghost », il est évident qu’un réel travail de recherche a été fourni au niveau des compositions : ces morceaux en particulier font preuve de relief, de dynamisme et de variété. Mention spéciale à Thorsten Bauer qui se lance enfin dans des parties de guitares plus aventureuses et intéressantes (et tente même les soli) mais surtout à Liv Kristine Espenaes qui s’est considérablement améliorée ces dernières années et dont les lignes de chant sont tout simplement superbes (sur l’éponyme, entre autres) avec un grand « S ». Alors bien évidemment, une ou deux ballades ponctuent l’album et sont par conséquent tout de suite moins « couillues » que le reste, mais Dieu merci sans tomber à nouveau dans les niaiseries et autres excès de mignonneries !  

Symphonies of the Night non seulement remonte le niveau, mais réussit le pari de rassembler les éléments qui ont fait le fort du groupe à ses débuts, tout en y incorporant une bouffée d’air frais et par conséquent une prise de risque. Ces derniers temps, bien peu de sorties se sont montrées convaincantes dans le milieu, mais aucun doute là-dessus, les Allemands ont frappé juste et fort avec ce cinquième album. Bravo ! 

Lisa (9/10)

 

Site officiel 

 

Napalm Records / 2013
Tracklist (52:49 mn): 01. Hell to the Heavens 02. Fading Earth 03. Maid of Lorraine 04. Galswintha 05. Symphonies of the Night 06. Saint Cecelia 07. Hymn to the Lone Lands 08. Angel an the Ghost 09. Eleanore de Provence 10. Nightshade 11. Ophelia 

Leslie West – Still Climbing

leslieweststillclimbingJ'avoue avoir perdu de vue Leslie West depuis bien longtemps. Depuis les albums de Mountain des années 70 à vrai dire. Cela remonte donc. Et pour cause : Leslie West, même s'il a maintenu en vie le groupe en vie sans Felix Pappalardi (décédé en 1983 lors d'une affaire de mœurs), n'a jamais retrouvé la notoriété qui était la sienne lorsque son « Mississippi Queen » trustait les charts US avec son proto-hard rock rocailleux et bluesy en diable.

Depuis 1983, Leslie West a continué sa carrière en produisant un certain nombre de disques solos et en faisant des apparitions diverses, que ce soit pour Ozzy Osbourne ou avec Joe Bonamassa. Victime d'une très lourde opération à la jambe pour cause d'un diabète grave en 2011, Leslie a dû être partiellement amputé. C'est donc un double clin d'œil qu'il propose avec ce titre de Still Climbing – référence au disque culte de Mountain, Climbing (1970) mais aussi à son état de santé. 

L'état de santé musical est lui par contre excellent : Leslie West balance un hard (très) bluesy de très bonne facture, gorgé d'énergie mais aussi d'un feeling à vous coller fréquemment le frisson (« Feeling Good » repris de Traffic). La voix du vieux sexagénaire rugit comme il y a plus de trente ans (voire mieux) et sa guitare brûle de solos somptueux dans lesquels son toucher fait des merveilles. Leslie West ne s'est manifestement pas reposé sur ses lauriers depuis l'époque de ses succès. Dans le genre d'un hard bluesy puissant et lyrique, il reste manifestement un maître. De « Dyin' Since The Day I Was Born » au propos très musclé, en passant par la belle ballade « Fade Into You », ou par la reprise d'un titre de Mountain, « Long Red », le tout est totalement capiteux.

Aidé par sa femme à la composition, ou dans le cadre d'une reprise de standards de la musique US comme sur « When A Man Loves A Woman », voire appuyé par Dee Snider (sur « Feeling Good ») ou le bluesman Johnny Winter (sur l'incandenscent blues « Busted, Disgusted or Dead »), Leslie West est toujours là et bien là et défie les années. Pour le meilleur cette fois.

Baptiste (8/10)

 

Site officiel de Mountain

Mascot Provogue / 2013

Tracklist : 01. Dyin’ Since The Day I Was Born (invité : Mark Tremonti) 02. Busted, Disgusted or Dead (invité : Johnny Winter) 03. Fade Into You  04. Not Over You At All 05. Tales Of Woe 06. Feeling Good (invité : Dee Snider) 07. Hatfield or McCoy 08. When A Man Loves A Woman (invité : Jonny Lang) 09. Long Red 10. Don’t Ever Let Me Go (invité : Dylan Rose) 11. Rev Jones Time (Somewhere Over The Rainbow)

Pestilence – Obsideo

386959Quand Pestilence a balancé sur la toile le premier "single" de son nouvel album, "Necro Morph", deux pensées se sont télescopées dans mon esprit : "bordel, ça sonne directement plus couillu que les deux albums précédents" d'une part et "euh… DJENTilence ?" d'autre part. Ce son de gratte 8 cordes, cette rythmique décalée et écrasante, ce mur de son : "Necro Morph" pue le (bon) Meshuggah à trois bornes. En tout cas, c'était la bonne occasion de montrer la force de frappe de la nouvelle section rythmique, composée de Georg Maier à la basse et de David Haley (Psycroptic, The Amenta, etc.) derrière les fûts. Mais ce premier aperçu est-il représentatif de l'ensemble de l'album ?

Non. Heureusement, aurais-je envie de dire. Si vous voulez un vrai rip-off de Meshuggah, farcissez-vous le dernier In-Quest dans les esgourdes. Pestilence a le bon goût de varier les plaisirs et, si la touche Meshuggienne est bien présente sur certains passages, elle n'éclipse pas pour autant la patte Pestilence. Le groupe a beau avoir connu de nombreuses variations, tant au niveau du line-up ou du groupe, il a su proposer, par le passé, des albums cohérents et réussis, quel que soit le style, et c'est justement là qu'on reconnaît les musiciens doués, capables de s'adapter et de sortir d'un cadre dans lequel on voudrait les placer. 

Après deux albums en demi-teinte depuis leur retour en 2008, Pestilence reprend des couleurs. Sans atteindre le niveau des albums pré-split du groupe, Obsideo présente des qualités indéniables, tant au niveau de la composition que du son. C'est lourd, c'est complexe, c'est percutant et, contrairement à ses deux prédécesseurs, il suscite un certain plaisir (et même un plaisir certain) à l'écoute. Cinq ans après son retour effectif, Pestilence vient enfin de retrouver ses marques et de nous proposer un album digne du reste de sa discographie pré-93.

Mister Patate (7/10)

Facebook officiel 

Candlelight Records / 2013
Tracklist (35:16) 1. Obsideo 2. Soulrot 3. Transition 4. Necromorph 5. Laniatus 6. Distress 7. Superconcious 8. Aura Negative 9. Saturation 10. Displaced