Archive for décembre, 2013

J.Duarte DesignQuand je vois la situation actuelle des brésiliens d’ANGRA, je suis déçu et franchement dégouté. Ce groupe a contribué à ma découverte et mon initiation à la musique métal avec en particulier l’album Holy Land. L’état de déliquescence actuel est triste. Si on regarde les choses en face, l’arrivée d’Edu Falaschi après le départ d’André Matos avait encore maintenu la flamme quelques années avec un très bon Rebirth et un Temple of Shadows pas trop mal. Ensuite, c’est une descente aux enfers avec des gros problèmes internes des changements de line-up et deux albums assez faibles, Aurora Consurgens et Aqua.

Fabio Leone au micro

Que reste-t-il maintenant ? Plus grand-chose si ce n’est la nostalgie. ANGRA vend de la bière à son nom sur son site : génial… Les brésiliens ont bien compris les regrets de fans et tentent de se refaire la cerise à travers ce double album live enregistré lors du concert célébrant des vingt ans du premier album Angels Cry. Problème, il fallait trouver un chanteur puisque Falaschi avait quitté le navire. Fabio Lione de RHAPSODY OF FIRE prend donc le micro (décidemment il dépanne beaucoup après KAMELOT). Signalons qu’André Matos a célébré lui aussi ce même anniversaire sur sa tournée cette année en reprenant entièrement ce disque sur scène.

Le groupe a fait le choix de proposer une setlist équilibrée en piochant dans toute sa discographie. Bien sûr Angels Cry est mis à l’honneur avec pas moins de sept chansons sur les dix que contenait l’album. Sinon Holy Land hérite de la portion congrue avec seulement « Nothing to Say ». Aqua est passé totalement aux oubliettes et c’est tant mieux. Dommage qu’ANGRA ait favorisé des reprises par rapport à certains de ses hits absents ici comme « Carolina IV » ou encore « Spread Your Fire ». La mise en son est plutôt bonne et tous sont bien en place. Personne ne doutait du professionnalisme des uns et des autres mais ils assurent avec brio. Lione est un excellent chanteur et sa voix finalement pas si éloignée de celle de Matos et Falaschi passe bien (enfin l’accent italien très présent en plus comme sur « Rebirth »). Il vieillit lui aussi et a tendance à chanter dans une tonalité plus grave que ses prédécesseurs (c'est marquant sur « Lisbon »).

C’est bizarre d’avoir la voix de RHAPSODY OF FIRE sur des chansons emblématiques du groupe brésilien, mais il va falloir s’y habituer puisqu’il a été annoncé que Fabio Lione allait assurer le chant sur le prochain album du groupe. C’est Staropoli qui fait un peu la gueule. Dans tous les cas, le public présent n’en a cure et semble prendre son pied à l’écoute des chansons les plus anciennes des paulistes. Une vérité à méditer pour Loureiro et Bittencourt qui ont emmené le groupe si près de l’abîme. Plusieurs chansons comme « Reaching Horizons » et « A Monster in her Eyes » sont proposés en version acoustique avec Rafael Bittencourt and Kiko Loureiro aux guitares mais aussi derrière le micro. Et ces messieurs ont un beau petite brin de voix…

Entre plaisir et goût d'inachevé

Un concert anniversaire de ce type ne serait pas complet sans la présence de guests de prestige. Pour ce concert, citons Tarja Turunen (TARJA, ex-NIGHTWISH) et Uli Jon Roth (ex-SCORPIONS). Les autres sont moins connus car typiquement brésiliens (Familia Lima & Amilcar Christofaro). Pour des raisons sans doute financière, toutes les reprises, sauf une, ont été retirées de cet album live : les droits devaient coûter chers… On retrouvera donc la belle finlandais et le guitariste allemand sur un « Wuthering Heights », chanson de Kate Bush à l’origine. Cette version est sympathique même si le chant lyrique de Tarja s’adapte moyennement à cette chanson.

Pour conclure ce Angels Cry 20th Anniversary Tour donne du plaisir au fan mais laisse aussi surtout un goût amer, inachevé dans la bouche. C’est le symbole parfait de ce qu’était ANGRA pendant les premières années avant les disputes et l’explosion de 2000. Par un destin similaire à celui de STRATOVARIUS, les brésiliens se sont eux-mêmes sabordés en plein apogée et le groupe fait un peu de la peine désormais. Comme bien des fans je continuent à les suivre de loin mais à force d’être déçu et éconduit, je n’espère plus grand-chose. L’espoir d’une reformation fait vivre mais paraît bien hypothétique en ce moment.

Oshyrya (07/10)

 

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Ear Music / 2013

CD 1 : Tracklist (65:25 mn) 01. Angels Cry 02. Nothing to Say 03. Waiting Silence 04. Lisbon 05. Time 06. Millennium Sun 07. Winds of Destination 08. Gentle Change 09. The Voice Commanding You 10. Late Redemption 11. Reaching Horizons 12. A Monster in Her Eyes

CD 2 : Tracklist (41:23 mn) 01. No Pain for the Dead 02. Stand Away 03. Wuthering Heights 04. Evil Warning 05. Unfinished Allegro/Carry On 06. Rebirth 07. In Excelsis 08. Nova Era

oshy_15122013_ArhythmARHYTHMIA est un groupe de métal hardcore alternatif italien fondé en 2004. Dès les débuts, ils poursuivent une intense activité scénique, se produisant au cours des années avec des pointures comme SEPULTURA, HATEBREED et en prenant part à la tournée de BIOHAZARD en Europe encore récemment. Côté studio, les transalpins ont pris plus leur temps en ayant à leur actif deux albums: Noize Room en 2008 et Awake en 2011. Pour se rappeler aux bons souvenirs de leurs fans, voici un premier EP, Time No Coming Back.

Avant le début de l’enregistrement de ce disque, ARHYTHMIA a reçu le renfort de Raphael Saini qui pas de bol devra quitter ses camarades cette année pour rejoindre ICED EARTH. Donc les voici avec un batteur de session. Autre renfort de poids, cet EP est produit par Billy Graziadei, le leader de BIOHAZARD. La récente tournée a dû se passer à merveille…

Time No Coming Back est un mélange de diverses tendance, entre hardcore et métal moderne. Les italiens ont l’ambition de proposer cinq nouvelles compositions brute de décoffrage, à la fois puissante et rentre-dedans. Ils ne sont pas là pour amuser la galerie et semblent être particulièrement énervés. Dès le premier titre éponyme, ARHYTHMIA crée un mur de guitares secondés par des rythmiques groovy et un chant hargneux de Michele Canu. C’est alors la touche hardcore qui prédomine avec des riffs hachés, une scansion typique et les attendus chœurs sur le refrain. Les chansons se veulent être des cris de ralliements, forts et fédérateurs à la fois. En trois minutes maximum, les transalpins étalent leur savoir-faire pour enchainer les mandales pour un auditeur qui adhère ou succombe. Signalons la présence de Jahred Gomes du groupe américain de hardcore HedPE sur le sitre « Yolo ». Les amateurs apprécieront. Un gros travail a été effectué sur le son, la production est du meilleur niveau et permet à ces chansons de conserver tout leur impact. Time No Coming Back a été mixé au Firewaters Studio de Los Angeles.

Avec la bénédiction de musiciens reconnus et expérimentés comme Gomes et Graziadei, vous auriez du mal à me croire si je vous disais que cet EP est rate. Le savoir-faire d’ARHYTHMIA est indéniable. Maintenant, seuls les fans invétérés de hardcore trouveront ici leur bonheur tant le groupe est resté sage, dans les clous sans réussir à véritablement développer sa propre personnalité. Un bon hardcore des familles, sans plus.

Oshyrya (06/10)

 

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OneStep – PR Lodge / 2013

Tracklist (17:29 mn) 01. Time No Coming Back 02. Long Slow Dance 03. Don’t be Afraid to Kill a Dead Man 04. Y.o.l.o. feat. Jahred (Hed PE) 05. Crashing into the Void 06. Last Days

Taux de remplissage : pas loin du sold out
Son : très bon
Lights : bof
Ambiance : pas mal du tout
Moments forts : Tiamat
Photos : ici

Eindhoven, the last party before New Year, le dernier fest d'une année remplie. Chaque année depuis 2009, l'affiche me fait craquer. Chaque année depuis 2009 (mis à part 2010 et ses conditions météo dantesques), je fais le déplacement au moins un jour. Cette année, c'est le vendredi 13 qui m'avait convaincu de prendre la route. Retour sur une journée qui commence mal, finit mal mais avec que du bonheur (parfois alcoolisé) entre-temps.


Première mauvaise surprise de la journée, l'annulation de Fleshgod Apocalypse, leur van étant tombé en panne. Bon, dans un sens, ils auraient probablement chié dans la colle (leurs prestations live étant souvent moins bonnes que leurs albums… et vu la qualité de la prod' du dernier, il y a de quoi s'inquiéter), mais ce sont de bons clients pour les photos. Tant pis, passage(s) au bar, un petit coucou et un coup de main au stand Listenable et on se place pour le premier groupe de la journée : Morgoth. 


Depuis leur retour, les Allemands se contentent de fouler les planches de quelques festivals, sans nouvel album, et au vu de la presta du groupe, on peut en effet se poser la question de la pertinence d'un nouvel album. Le set est carré, les musiciens n'ont pas perdu de leur force de frappe et le public répond présent. Simple, efficace, pas original pour un sou, mais un bon coup d'envoi pour la Mainstage (je suis d'ailleurs resté toute la journée à la Mainstage, quitte à rater Pungent Stench et le dernier show de Vomitory) avant le retour d'Helmuth et de sa bande de joyeux lurons.
Helmuth qui, par ailleurs, a retrouvé la voix. Certes, certains passages sont aussi assurés en backing vocals par le bassiste et l'autre gratteux (qui avait assuré le chant au Thronefest), mais la majeure partie du show sera assurée par un Helmuth en forme. Niveau musical, les dernières prestations se suivent et se ressemblent : rouleau compresseur, son clair, setlist efficace. Seul regret de la soirée : un set un poil trop court qui laisse un sentiment de trop peu.


Napalm Death, ensuite, aura la lourde tâche de suivre et, une fois de plus, j'aurai eu du mal sur la durée. Vingt minutes de Napalm Death, ça passe comme pour rien. Passé la barre des vingt minutes, ça devient vite redondant et le seul passe-temps dans ce cas est de voir ce brave Barney gesticuler comme un malade de Parkinson qui aurait une guêpe dans le slip. Qu'à cela ne tienne, passage au bar avec les potes, ça peut pas faire de mal et ça fait passer le temps avant Carpathian Forest.


C'était mieux qu'au Thronefest… mais de là à dire que c'était bien, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas. Nattefrost et sa défroque de moine arpente la scène avec son crucifix (il le tenait dans le bon sens… Satanism, you're doing it wrong) et son nœud coulant… et c'est pour ainsi dire le seul fait marquant du set. C'est monotone, pas particulièrement carré et l'ennui pointe rapidement le bout du nez. Ca permet de passer plus de temps avec les potes, je ne vais pas m'en plaindre.


Tiamat vs Vomitory, le seul vrai clash de la journée. Voir une dernière fois Vomitory ou enfin revoir Tiamat dans des conditions correctes pour la première fois depuis 2007 ? Au final, je resterai donc devant Tiamat et je ne le regrette pas un instant. Un son très bon, un groupe bien en place et une setlist qui frôle la perfection. Les premiers morceaux défilent à une vitesse folle, à peine ai-je le temps de vraiment me plonger dans leur set que retentit "Sleeping Beauty" (dont le refrain sera chanté à deux, le deuxième étant apparemment un des roadies au timbre plus Death) avant un "Gaia" final de toute beauté. 


Watain, enfin, avait décroché la place de headliner de cette journée, et je dois avouer que je reste sur ma faim. Ok, au niveau musical, on a pris plein la gueule. Au niveau des odeurs, ça ramonait bien les sinus, et certaines personnes du premier rang avaient l'air tout droit sorties de Carrie à la fin du set… Mais honnêtement, où était la spontanéité ? Sous des airs de chaos se cache en fait un show calculé. Même les pitreries d'Erik semblent bien ternes par rapport aux shows que j'avais pu voir il y a 3 ans. Je m'éclipse donc vite fait du pit photo avant qu'il ne fasse son remake de Carrie et je finirai la soirée au balcon de la petite salle, un verre à la main, pour trois morceaux de Brutal Truth avant le retour vers l'hôtel… 


Un grand merci à Willem pour le pass photo