Archive for janvier, 2014

oshy_24082014_Axe_Rud_PelDeux ans après la sortie de Circle Of The Oath (chronique ici), le guitariste allemand Axel Rudi Pell se rappelle à notre bon souvenir avec un nouvel album. Il faut bien avouer que notre ami teuton soigne ses fans tant il publie avec un impressionnante régularité album studio, album de reprises ou enregistrements live. Les mauvaises langues diront que c’est un peu normal puisqu’il recycle encore et encore le même matériel depuis quinze ans maintenant. Ce n’est pas totalement faux, surtout ces derniers temps. Soulignons quand même un événement majeur dans la galaxie ARP avec Into the Storm. Exit Mike Terrana pour cause d’incompatibilité d’agenda et welcome à Bobby Rondinelli (RAINBOW, BLACK SABBATH, BÖC). Sinon on prend les mêmes et on recommence.

On ne change rien

Au grand plaisir de certains, AXEL RUDI PELL ne change pas. Cela lui vaut également les moqueries de ses détracteurs mais le guitariste s’en accommode très bien. La pochette signée encore et toujours Marc Klinnert est superbe et la musique décline une seule et même recette heavy mélodique depuis plus d’une décennie maintenant. Les Allemands restent fidèles à eux-mêmes et ils ont raison tant le succès en tout cas en Allemagne semble au rendez-vous. Certains shows de la tournée à venir sont déjà sold-out de l’autre côté du Rhin. Pas sûr que nous puissions voir ne serait-ce que l’ombre des mèches blondes du guitariste en France. Après l’intro « The Inquisitorial Procedure », les Allemands développent leur savoir-faire avec « Tower of Lies » : riffs rapides, basse vrombissante, nappes de claviers et chant inspiré de Johnny Gioeli. Et cela fonctionne encore une fois malgré la simplicité du propos et le côté déjà entendu. Cette chanson aurait pu se trouver sur n’importe quel album précédent d’ARP sans que cela ne choque. Force ou faiblesse, à chacun de faire son opinion. Les chansons rapides et plus lentes s’enchaînent sans anicroches et l’amateur éclairé trouvera du plaisir avec Into the Storm.

Pas grand chose à reprocher

Les teutons livrent la marchandise attendue, sans surprise ni innovation. Mais ce n’est pas après une carrière déjà bien remplie qu’ARP changera son fusil d’épaule. Avec un line-up de ce calibre et surtout un chanteur aussi talentueux que Gioeli, ils vont pouvoir nous abreuver sans problème quinze ans de plus. Ils tournent en rond c’est évident mais comme que chaque album contient son lot de titres forts et accrocheurs, nous ne pouvons pas reprocher grand choses à AXEL RUDI PELL. Un (bon) disque de plus.

Des bonus mercantiles à défaut d’être intéressants

A l’occasion du début de la seconde partie de la tournée célébrant cet album, le Into The Storm Tour, AXEL RUDI PELL et son label SPV propose aux fans une version spéciale « deluxe » de cet album. Effectivement seuls les fans les plus acharnés pourraient être intéressés car les bonus sont un peu chiches il me semble: le clip vidéo de « Long Way to Go » et trois titres live captés en 2014. Oui il s’agit de presque trente minutes de musique supplémentaire mais du matériel inédit aurait été autrement apprécié. Cela ne change en rien les qualités (et les défauts)à de ce disque, ce n’est en tout cas pas un argument pour sortir la carte bleue si vous ne l’aviez pas fait la première fois.

Oshyrya (07/10)

 

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SPV – Steamhammer / 2014

Tracklist (62:24 mn): 01. The Inquisitorial Procedure 02. Tower of Lies 03. Long Way to Go 04. Burning Chains 05. When Truth Hurts 06. Changing Times 07. Touching Heaven 08. High Above 09. Hey My My 10. Into the Storm

oshy_19012014_Astr_DominMalgré les modes, certains pays conservent une solide tradition musicale à même de sortir très régulièrement de nouveaux groupes. Dieu sait que l’Italie est déjà bien pourvu dans le domaine du Power métal épique et symphonique mais cela n’empêche pas les nouveaux venus d’ASTRAL DOMINE de se lancer dans le grand bain via ce premier album, Arcanum Gloriae. Fondé en 2011 de l’initiative du compositeur et parolier Luca Gagnoni, les transalpins font preuve d’une belle ambition, affirmant vouloir proposer une musique épique, puissante et créative. Nous leur souhaitons bien du courage tant le créneau choisi a déjà été très largement labouré. Le premier contact avec ASTRAL DOMINE est agréable via un splendide pochette réalisée par l’artiste italien Dooms inspiré par l’univers de Game Of Thrones.

ASTRAL DOMINE joue d’emblée la carte de la sécurité en appliquant strictement la recette du power métal tendance épique/symphonique. Après l’introduction de rigueur, les choses sérieuses commencent avec « Holy Knights ». Là également le choc est très limité tant le terrain est connu. Les amateurs de RHAPSODY, HOLY KNIGHTS, SKYLARK ou des premiers SECRET SPHERE se sentiront comme des poissons dans l’eau. Bien qu’un peu maladroite et pas originale pour un sou, la musique proposée reste agréable pour les amateurs du genre comme votre serviteur. Le petit folk médiéval d’un « King of North » fond dans la bouche et passe tout seul. Les compositions s’enchaînent avec naturel sans vrai coup d’éclat ni faute de goût majeur. Pour mener à bien son projet, ASTRAL DOMINE a su s’entourer de parrains prestigieux : Fabio Lione (RHAPSODY OF FIRE, VISION DIVINE) et Giuseppe “Ciape” Cialone (ROSAE CRUCIS). Arcanum Gloriae a été produit par le groupe lui-même qui a préféré confier le mixage et le mastering à a été Andrea De Paoli (LABYRINTH, VISION DIVINE). Cet aspect n’est pas le plus réussi de l’album, le son manque de puissance et la production en général est en retrait. Sans être catastrophique, on se croirait revenu dix ans en arrière au niveau de la production.

Honnête et sans faute note, Arcanum Gloriae pourra plaire aux grands amateurs de power symphonique made in Italy. Les mélodies sont dans l’ensemble réussies et l’album offre de quoi passer un bon moment. Mais nous ne pouvons cependant passer sous silence le manque flagrant d’originalité d’ASTRAL DOMINE, nous découvrons parfois des titres presque copie-carbone de chansons de RHAPSODY et consorts. Dix-sept ans après Legendary Tales, ce retour en arrière surprend et interpelle. La présence de Fabio Lione sur un titre renforce encore cette confusion et donc le petit malaise.

Oshyrya (06/10)

 

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Bakerteam Records / 2014

Tracklist (60:06 mn) 01. Arcanum Gloriae (intro) 02. Holy Knights 03. King of North 04. Moonlight 05. Tale of the Elves and Pain 06. Where Heroes Die 07. I am the King 08. My Lord 09. Welcome to my Reign 10. Falsi Dei

Revolution Road – S/t

Revolution Road - Revolution Road (front)Les disques d'AOR en 2013 ne se réduisent pas à quelques tentatives de vieux groupes totalement usés, à l'image du dernier disque de Boston. On trouve des groupes et des projets de qualité, évitant le passéisme outrancier sans renier les racines mélodiques du genre. Ainsi ce Revolution Road, projet formé de toutes pièces par le claviériste et producteur expérimenté Alessandro Del Vecchio (Hardline, Lionville…) et par le chanteur Stefan Berggren (Company of Snakes…) à la suite d'une conversation entre Del Vecchio et le directeur d'Avenue Of Allies, Gregor Klee. Il s'agissait de mettre en valeur la voix superbe d'un Stefan Berggren un peu désœuvré depuis la mise sous le boisseau du projet de Mick Moody, M3. 

Pourtant nous sommes très loin d'un hard bluesy ici, puisque c'est la patte de Del Vecchio que nous retrouvons ici partout. Revolution Road œuvre dans le rock mélodique extrêmement bien léché, grâce notamment à une production rutilante mais aussi du fait d'une interprétation de première ordre. Une mention doit être faite pour les deux excellents guitaristes, Carmine Martone et Francesco Marrasaussi, aussi virtuoses qu'inspirés pour leurs solos irréprochables. Chanteur versalite et doué, Berggren œuvre ici dans un registre empruntant plus à Lou Gramm ou à Joseph Williams qu'à David Coverdale. Il n'y a bien que sur les couplets de la ballade « Ain't Gonna Give My Heart Away », qu'il rappelle nettement le chanteur du Serpent blanc. Quoiqu'il en soit, il chante parfaitement, avec une chaleur et une aisance sans faille. 

Les titres défilent pour le plus grande plaisir : « Wings of Hope », « Revolution Road », « Hold On » garantissent une joie d'écoute quasiment instantanée. On pense à Foreigner, au Toto de l'époque Isolation ou aux plus récents Work Of Art. Le choix d'un son d'orgue (discret) par Alessandro Del Vecchio évite toutefois de trop sombrer dans les ornières du genre. Tout comme la décision de muscler fréquemment les parties guitares (« Losing You » ou « Take Your Love To Town » franchement hard rock). 

Évidemment, Revolution Road ne révolutionne rien et le classicisme est très marqué. C'est que le projet est avant tout un support pour permettre de mettre en valeur un chanteur trop confidentiel. Et il réussit parfaitement cela. 

Baptiste (7,5/10)

 

GerMusica – Avenue Of Allies / 2012

Tracklist (49:00) : 01. Wings Of Hope 02. Shooting Star  03. Revolution Road 04. Hold On 05. Ain’t Gonna Give My Heart Away 06. Love’s Got A Hold On Me 07. Losing You 08. Take Your Love To Town 09. Pretending Hearts 10. Balloon