Archive for janvier, 2014

Angelica – Thrive

ANGELICA CoverOn n'apprendra rien à personne en disant que l'AOR est un gnere qui s'est voulu d'emblée « commercial ». Las : cela fait bien des années qu'aucun groupe récent n'a réussi à obtenir autre chose qu'un succès d'estime, saut peut-être dans les pays nordiques où un H.E.A.T. a un certain succès. Il existe toujours toutefois encore des projets AOR « commerciaux » non dans le sens d'un succès obtenu mais plutôt dans la démarche. Voyez Angelica, album solo d'Angelica Rylin, la chanteuse de Murder Of My Sweet, groupe mélodico-symphonique à la démarche déjà tout sauf authentique. Frontiers a proposé à la chanteuse d'enregistrer ce disque solo intitulé Thrive, un album d'AOR concocté avec les habitués du label italien aux compositions : Harry Hess (Harem Scarem), Robert Salls (Work Art) ou Magnus Karlsson (Primal Fear) et évidemment Daniel Flores de… Murder Of My Sweet.

Angelica Ryn clame haut et fort qu'elle est une amatrice d'Ann Wilson (Heart) et de Robin Beck, des valeurs sûres dans le genre. Toutefois il en faut plus pour faire ce essai très artificiel, autre chose qu'un disque de plus sans âme. Si le premier single, « Breaking My Heart », fait illusion en entame le disque, le reste est constitué d'une AOR très conventionnelle aux mélodies faciles et vite oubliées. Angelica Rylin étant par ailleurs une chanteuse compétente mais en rien originale, ce n'est pas pour son timbre de voix qu'on se retournera sur le chemin pour elle. Il est vrai que la production bien clinique ne l'aide pas.

Manifestement un disque « contractuel », plus qu'autre chose. Plutôt agréable mais, sur le fond, « commercial » au mauvais sens du thème.

Baptiste (4/10)

 

Frontiers / 2013

Tracklist : (49:00) : 01. Breaking My Heart 02. I Am Strong 03. To Your Rescue 04. Can't Stop Love 05. Nothing Else You Can Break 06. Riding Out The Storm 07. Rain On My Parade 08.  Losers In Paradise 09. You Will Never Win 10.  This Kiss Is Just For You 11. I'm Not Waiting 12. Take Me To Your Heart

Legion Of the Damned – Ravenous Plague

389368Y'a des jours, comme ça, où je me demande pourquoi je me casse encore le cul à prendre la plume et à chroniquer. Bon, j'avoue, c'est souvent passager, mais il faut reconnaître qu'entre les grands noms du genre qui se sont franchement engagés sur la pente savonneuse de la médiocrité (Megadeth, Morbid Angel sur son dernier album, Maiden, Manowar… et je crains que Slayer ne les rejoigne d'ici peu), le raz-de-marée Metalcore/Deathcore (je l'appelle le Tsunamerde) et tous ces suiveurs sans âme, il y a de quoi désespérer.
 
D'ailleurs, en parlant de suiveurs, Legion Of The Damned est de retour. Oui, les Hollandais qui nous avaient collé quatre albums pour ainsi dire identiques en 3 ans entre 2006 et 2008 avant de violemment lever le pied et de prendre un rythme de sortie plus raisonnable. Trois ans se sont donc écoulés depuis le précédent opus, mais les mauvaises langues diront que la seule différence entre ces deux efforts est le label, Massacre Records ayant été remplacé par Napalm Records. Et honnêtement, qui suis-je pour leur donner tort ? Depuis 2006 et en l'espace de 6 albums (enfin, 5 albums et demi, le sixième étant un réenregistrement d'un album d'Occult), les bataves envoient la purée dans un registre Thrash européen à tendance énervée. Bien exécuté, mais ça reste quand même violemment dans l'ombre de ses illustres confrères allemands, Kreator en tête (à une époque, j'aurais dit Sodom, mais vu le coup de mou sur le dernier album…).

Les fans du groupe y trouveront leur compte. Un peu comme moi quand je passais chez mon ami turc qui fait de superbes kebabs et qui, avec le temps, m'accueillait dans son snack avec un joyeux "comme d'hab, chef ?". Beh ouais, Mehmet, comme d'hab, tu me connais. LoTD, c'est le vendeur de kebabs du Thrash Metal européen : c'est pas raffiné, mais si tu y a pris goût, tu y reviendras toujours. Par contre, si t'as le palais un poil raffiné, tu risques de passer ton chemin.

Mister Patate (6/10)

Facebook officiel 

Napalm Records / 2014
Tracklist (45:01) 1. The Apocalyptic Surge 2. Howling for Armageddon 3. Black Baron 4. Mountain Wolves Under a Crescent Moon 5. Ravenous Abominations 6. Doom Priest 7. Summon All Hate 8. Morbid Death 9. Bury Me in a Nameless Grave 10. Armalite Assassin 11. Strike of the Apocalypse

Kataklysm, Krisiun, et Fleshgod Apocalypse : trois références en leur genre et trois facettes bien différentes du death metal réunies au coeur d'une même tournée qui suinte bon la brutalité, vous pensez bien que votre serviteur n'allait pas louper cette occasion de se décrocher les cervicales au Biebob ! 

Alors le Biebob, c'est peut être loin, mais à chaque fois qu'on y va on a un peu son petit rituel avec le "pèlerinage" au Metalzone et la tentative de damage control pour son compte en banque lors du passage à la caisse. Chose que j'aurai pour ma part à nouveau faite entre la séance d'interview de Kataklysm (que vous retrouverez au plus vite sur le site) et le début du concert. 

Un concert qui commence par la prestation des Italiens de Fleshgod Apocalypse (pour les plus moqueurs d'entre vous, oui, leur stand de merch se transforme bel et bien en épicerie) et la première chose qui marque quand le groupe monte sur scène, c'est à quel point ils continuent d'affiner leur image. Après avoir pu les voir progressivement mettre au point leurs costumes de scène, camoufler l'exubérance de leurs instruments et intégrer un véritable pianiste sur scène en lieu et place des bandes samplées, je peux constater ce soir que premièrement ils sont passés par la case luthier pour se faire faire des guitares et basses aux allures de violons, et deuxièmement une chanteuse les accompagne, habillée comme si elle sortait de la comedia del' arte. Cette dernière restera d'ailleurs en retrait tout le temps du set, appuyant les chants clair et effectuant les chœurs que l'on peut entendre sur le dernier album. Car oui, parlons en du dernier album ! Il avait effectivement la part belle sur la setlist, comme on pouvait s'en douter, d'ailleurs Mafia et Oracle furent complètement écartés du concert, le groupe se contentant d'alterner des titres de Labyrinth et Agony. Bonne prestation du groupe mais tout n'était pas rose sur cette grosse demie heure de set, ainsi les guitares étaient relativement en arrière dans le mix, les riffs plus rythmique complètement bouffés par les samples et le piano; et le batteur a fait preuve de quelques signes de faiblesse sur la fin du set, sortant du clic par moments. Fleshgod Apocalypse confirme néanmoins leur statut de groupe majeur au fil des années ! 

Je ne m'en suis peut être pas rendu compte pendant le set de Fleshgod, mais le Biebob est bondé ce soir, et à mon avis on ne devait pas être loin du soldout. Vu la densité du public présent, quitter le premier rang pour rejoindre le bar fut quasiment une mission impossible. Et revenir au premier rang, n'en parlons pas, je regarderai donc Krisiun par dessus les têtes séparant la régie de la scène. Vous avez déjà vu un concert de Krisiun ? Vous savez donc que c'est vachement brutal, que ça a cette caractéristique "pan dans la gueule" typique des groupes Brésiliens, et que le trio envoie du bois sans répit, et c'est de nouveau ce qu'il s'est passé ce soir, un concert classique du groupe ponctué par un certain engouement du public sur une reprise du fameux Black Metal de Venom. Krisiun ne change pas et c'est bien tout ce qu'on leur demande. 

La salle est comble pour le concert de Kataklysm. La bande à Maurizio est manifestement contente d'être là, le nouveau batteur martelant ses futs sans répit et faisant preuve d'une maîtrise certaine du blastbeat et du gravity blast tandis que les compositions extraites du dernier album, Waiting For The End To Come, semblent vraiment taillées pour le live, emmenant un public déchainé à l'abattoir. Tandis que Fleshgod faisait la part belle à ses deux dernières galettes, la setlist des Canadiens présentait un parfait compromis entre le petit nouveau et les hymnes ponctuant leurs discographie. Bref, Kataklysm était déchainé et le public le leur rendait bien, leur offrant un pit agité du début à la fin. Je dois dire que ça faisait longtemps que je n'avais plus vu Kataklysm, ce concert de qualité m'aura clairement donné envie de me replonger à nouveau dans leur discographie. Seul petit bémol concernant les lights laissant de bien trop longs passages de stroboscope agressifs, particulièrement désagréables à bien des moments. 

Moralité, une excellente soirée, de toutes bonnes prestations, des temps de set respectables pour chaque groupe, dommage que les affiches tendent de plus en plus à se diversifier un peu trop (souvenez vous de la tournée Hypocrisy / Dying Fetus / Heaven Shall Burn) car quand on se casse le cul à y mettre un poil de cohérence musicale sans chercher à donner toujours plus de groupes, mais toujours moins de temps de set; on se retrouve avec des réussites totales comme cette tournée "Waiting For The End" !

Un grand merci à Rockthenation pour l'accréditation.