Voici le premier album des allemands de MIRACLE MASTER, Tattooed Woman. Enfin pas tout à fait puisque de ce « nouveau » groupe s’avère en fait être le nouvel avatar de PUMP ayant recruté un nouveau chanteur. En effet, quatre membres de PUMP ont relancé un nouveau projet après que le chanteur et membre fondateur de PUMP, Marcus Jürgens, ne décide de jeter l’éponge après une décennie de rock. Pour mener à bien se nouveau chapitre, ils recrutent Oliver Weers.
Avec trois albums déjà sous le bras (sous le nom de PUMP), MIRACLE MASTER se doit de perpétuer cette tradition hard rock très vivace de l’autre côté du Rhin. En ce sens, Tattooed Woman ne surprend pas vraiment et reste gentiment dans le cadre de la tradition et des gimmicks inhérents au genre. Les guitares ont ici le beau rôle et tissent avec force un paysage couillu mais accessible. Les refrains se veulent accrocheurs et facilement mémorisables. Une grosse responsabilité repose sur les épaules de Weers qui doit insuffler une âme à ces chansons. C’est lui qui fixe la direction à suivre, en cela bien aidé par les guitares et la section rythmique qui plante le décor autour de lui. Les chansons se veulent courtes et calibrées autour des trois ou quatre minutes sans fioritures ni longueur excessive. Le savoir-faire est là c’est évident. Nous n’avons pas ici affaire à des perdreaux de l’année, la compétence ne fait aucun doute et pourtant MIRACLE MASTER peine à convaincre sur la longueur. A dehors de quelques chansons plus marquantes comme « Fly Away » le reste de l’album sonne de façon très convenu et attendu. Chaque musicien offre une bonne prestation mais Tattooed Woman manque d’éclat et d’impact. Le petit plus à même de remporter nos suffrages fait ici défaut et nous nous retrouvons donc devant un bon album de hard rock mais comme il en existe des dizaines chaque année.
C’est triste à dire mais la pléthore de sorties hebdomadaires nous oblige à devenir plus exigeants. Les allemands ne déméritent pas mais ne parviennent pas à émerger de la masse. Tattooed Woman proposent de bons moments mais l’absence de coup d’éclat est criante. Si vous êtes fans invétéré de hard rock couillu sauce allemands pourquoi pas, sinon rester sur vos classiques.
Oshyrya (06/10)
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GoldenCore Records – ZYX Music / 2014
Tracklist (43:46 mn) 01. Come Alive 02. Fly Away 03. Stay With Me 04. Forgive Yourself 05. Miracle Master 06. Will To Survive 07. Why Religion 08. Tattooed Woman 09. Highway To Heaven 10. Tear Down The Walls 11. We All Touch Evil
Les helvétes de KIRK reviennent sur le devant de la scène après onze ans de silence discographique. Autant dire une éternité dans le monde actuel et tout un chacun pouvait légitimement penser que le projet était mort et enterré. L’aventure KIRK a débuté dans la deuxième moitié des années 90 sous l’impulsion du chanteur Thomi Rauch et du guitariste Sammy Lasagni. Pour mener à bien leur ambition, ils s’entourent de musiciens expérimentés en la personne de Daniel Pfister (basse), Bruno Berger (claviers) et Vito Cecere (batterie). Ainsi armé, KIRK enregistre et publie un premier album, The Final Dance, en 2003 chez Point Music. Les suisses enchainent ainsi les concerts et se font connaître progressivement en Europe et au Japon. Tout s’arrête finalement rapidement avec le départ du batteur Vito Cecere qui quitte ses camarades à cause de soucis de santé. Les autres membres multiplient alors les projets parallèles (GODIVA, DECENT DISASTER) et décident de mettre KIRK en sommeil jusqu’à ce qu’une nouvelle opportunité se présente à eux. Après une décennie de silence, les voici de retour avec un deuxième album, Masquerade.
Philipp Eichenberger de LEGENDA AUREA complète le line-up du groupe a la batterie. Nourri de l’expérience accumulée ces dernières années, KIRK est devenu un solide groupe de hard rock mélodique. Les mélodies sont finement ciselées pour obtenir un résultat d’ensemble plutôt convaincant. Les refrains font mouches et KIRK enrichit finement sa musique de nappes de claviers ici et là, de chœurs quand cela s’avère nécessaire… La guitare sait se mettre au service de la musique et indique la voie à suivre sans écraser les autres instruments. Une chanson comme « Masquerade » reste résolument rock mais les touches fresques progressives sont légions. Il est ardu de résister à cette chanson qui touche facilement le centre de la cible. La production est au niveau et permet aux diverses compositions de développer leur plein potentiel. Remercions pour cela Dennis Ward qui officie ici derrière les manettes. Il était déjà présent aux côtés des Suisses sur The Final Dance.
KIRK fait ici presque un sans-faute et propose un Masquerade solide à défaut d’être archi enthousiasmant. Le savoir est évident et Thomi Rauch au micro abat un sacré boulot. Si vous aimez un rock mélodique et finalement très accessible, vous trouverez ici sans doute de quoi prendre du plaisir. Après un premier album confidentiel et dix ans de silence, KIRK réussi son comeback discographique.
Oshyrya (07/10)
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Mausoleum Records / 2014
Tracklist (56:08 mn) 01. Devil’s Claw 02. Supersonic Speed 03. Masquerade 04. Eternity 05. Fight Or Die Music 06. Nothing Else But Lies 07. Time 08. Tragedy 09. Face In The Crowd 10. The End Of The Universe 11. Fallen Angel
Cela fait presque trois mois que nous n’avions pas vu sortir un album auquel a participé Mike Portnoy (ex-DREAM THEATER) et nous connaissions à nous inquiéter pour le talentueux batteur. Heureusement nous craintes disparaissent avec l’arrivée du nouvel album de BIGELF. Il faut bien dire que le groupe semblait bien mal embarqué ces dernières années alors que leur quatrième album, Cheat the Gallows sorti en 2010 en avait impressionné plus d’un. Oui mais voilà, encore faut-il pouvoir intelligemment gérer le succès et la pression qui l’accompagne. Damon Fox s’est rapidement retrouvé presque tout seul (avec Snowhill toujours à bord) alors que son groupe se disloquait petit à petit. Il lui aura fallu du temps pour rassembler ses forces et sa créativité et entamer l’écriture d’Into the Maelstrom. Avec le soutien de Portnoy, Luis Maldonado et Duffy Snowhill, voici BIGELF prêt à revenir dans la lumière.
Et malgré tous ces bouleversements, la recette n’a pas fondamentalement changé. Si vous avez apprécié l’approche résolument vintage de Cheat the Gallows vous ne serez pas longtemps dépaysé avec Into the Maelstrom. Dès les premières secondes de « Incredible Time Machine », l’auditeur plonge dans un univers un peu barré, très typé sixties et seventies, parfois pas très éloigné de l’esprit du Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des BEATLES. Monstrueuse référence vous en conviendrez mais il est difficile de ne pas y penser ici et là. Ajoutez à cette base, une touche de science-fiction (« Hypersleep ») via l’orgue Hammond et vous aurez une petite idée dans quoi vous vous embarquez. Pour cette partie-là, le AYREON du The Dream Sequencer vient à l’esprit.
Il serait réducteur de ne pas mentionner aussi les touches presque stoner rock avec des guitares bien grasses au son assez sale. Incroyable mais vrai, mais à l’écoute d’Into the Maelstrom, on oublie la présence de Mike Portnoy qui a su intelligemment se fondre dans le collectif et mettre son jeu au service du groupe. Pas de démonstration techniques outrageuses ici ni de plans typiques de sa période DREAM THEATER. L’auditeur comprend que Portnoy est vraiment venu donner un coup de main à un groupe qu’il apprécie et que cela ne débouchera sur rien de plus. On notera la clin d’œil de Fox à son encontre avec la chanson « Theater Of Dreams ».
Avec Into the Maelstrom, Damon Fox a réussi à recapture l’esprit du chapelier fou de Cheat the Gallows et continue son voyage vintage et décalé. Les claviers sont un petit peu moins présent au profit des guitares mais ce son vintage colle à la peau de BIGELF. Dans la droite lignée de son prédécesseur, ce nouvel album explore des rivages à la fois sombres et psychédéliques. Certains aimeront d’autres détesteront mais l’identité caractéristique du groupe a été préservée. Voilà l’essentiel car le pari était loin d’être gagné voici encore trois ou quatre ans de cela.
Oshyrya (7,5/10)
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InsideOut Music / 2014
Tracklist (62:16 mn) : 01. Incredible Time Machine 02. Hypersleep 03. Already Gone 04. Alien Frequency 05. The Professor & The Madman 06. Mr. Harry McQuhae 07. Vertigod 08. Control Freak 09. High 10. Edge Of Oblivion 11. Theater Of Dreams 12. ITM